Un épicier de Nogent parcourt 2000 km pour apporter des produits de première nécessité aux réfugiés ukrainiens

Par Emmanuelle Bourdy
5 mars 2022 15:47 Mis à jour: 5 mars 2022 15:47

Maryan Didenko et sa femme Luba vivent depuis 2003 en France. Gérant une épicerie à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), ils se sont mobilisés pour venir en aide aux Ukrainiens qui ont fui leur pays pour se réfugier en Pologne. Après avoir réuni suffisamment de produits de première nécessité à bord de sa camionnette, Maryan Didenko a parcouru 2000 km pour livrer ces marchandises.

« Nous étions en vacances au ski quand un ami nous a appelés pour nous prévenir que l’invasion commençait. Nous sommes partis immédiatement, et sur le trajet du retour j’ai écrit un poste Facebook pour que les gens viennent déposer des choses à l’épicerie », raconte au Parisien Luba, l’épouse de Maryan Didenko. Le couple, qui possède une épicerie ukrainienne à Nogent-sur-Marne, a décidé de venir en aide aux réfugiés ukrainiens.

« Par rapport à ce que vivent les gens là-bas, ce n’est rien du tout »

Une véritable chaîne de solidarité s’est alors créée entre les commerçants. Le maire LR de la commune, Jacques Jean Paul Martin, a lui aussi contacté les pharmacies de la ville pour leur demander de fournir des médicaments.

Une fois la camionnette de Maryan remplie de produits divers, ce dernier a quitté la France en direction de la Pologne, seul au volant de son véhicule, ce samedi 26 février. « Faire 2000 km de trajet, par rapport à ce que vivent les gens là-bas, ce n’est rien du tout », explique au quotidien Maryan Didenko.

Une fois arrivé à Przemysl, ville frontalière entre la Pologne et l’Ukraine, Maryan a été très agréablement surpris. Il a indiqué que les Polonais « se donnent à fond pour nous aider, il y a des milliers de gens qui font à manger pour les réfugiés, qui leur proposent de les héberger ».

Les Russes, solidaires, « s’excusent de ce qui est en train de se produire »

Mais le voyage de Maryan ne s’arrête pas là et une autre tâche l’attend, celle de ramener en France la sœur et la cousine de son épouse, ainsi que leurs enfants. Après un long trajet, tout le monde était de retour à Nogent, ce mardi 2 mars.

Si Luba était rassurée en voyant les siens revenir sains et saufs, elle ne l’était pourtant pas totalement, ses parents ayant décidé de rester sur place. Le père de Luba, chasseur de profession, a rejoint l’équipe de patrouille de Mostyska, une petite ville située à l’ouest de l’Ukraine qui pour le moment est calme, ainsi que le signale Luba, et dans laquelle ses parents résident.

À Nogent, les généreux donateurs continuent de se bousculer devant l’épicerie de Maryan et parmi eux, des Russes, précise encore Le Parisien. « Nos clients viennent de tous les pays de l’Europe de l’Est. Quand les combats ont commencé, je pensais que les Russes n’allaient plus vouloir venir. C’est tout l’inverse. Ils viennent nous déposer des sacs, et s’excusent de ce qui est en train de se produire », souligne Luba, touchée par cet élan qui lui va « droit au cœur » et émue « de voir à quel point les gens s’inquiètent pour [son] peuple ».

Maryan a dû reprendre la route ce jeudi à bord de sa camionnette, pour une nouvelle livraison polonaise.

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