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Equitation: la voltige entre dans la danse

avril 21, 2019 0:10, Last Updated: juillet 13, 2019 12:27
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Un cheval mais pas de cavalier: Sur la piste circulaire du prestigieux Cadre noir, le voltigeur aborde l’équidé avant d’absorber sa foulée et se propulser sur son dos pour une minute de figures acrobatiques, rythmées et chorégraphiées sur un être vivant mobile. La voltige, c’est le sport équestre tendance.

A Saumur, ce week-end, la voltige sort le grand jeu pour la finale de la Coupe du monde. Des hommes, des femmes, des tandems (qui peuvent être mixtes) qui s’affrontent en musique et en costumes de scène, entre salto arrière et « à-terre » (quand le voltigeur tape ses pieds au sol avant de remonter) sur des chevaux sans selle mais équipés de surfaix (pièce de harnais) et tapis.

« C’est vrai que de prime abord, faire des acrobaties sur un cheval, c’est pas malin ! », répond, amusé, le Français Clément Taillez, médaillé mondial en 2014. « On prend énormément de plaisir à effectuer des figures acrobatiques sur un cheval qui est en train de se mouvoir en dessous. Pour nous, il s’agit de faire les figures les plus difficiles sans choquer le cheval ni troubler son galop ».

Dans sa quête, le voltigeur est secondé par le longeur. Il est au centre de la piste, tient le cheval avec une longe et le guide dans un langage codifié – qui n’appartient qu’à eux – par des postures, des respirations et une chambrière (long fouet).

François Athimon, conseiller technique pour la voltige à la Fédération française et ancien longeur, raconte une performance, vécue depuis la position centrale. Celle du longeur, qui nourrit une relation forte avec le cheval. « On entre tous les trois et on salue. Le voltigeur s’en va. Après on a une trentaine de secondes pour nous, seuls avec le cheval. Le voltigeur se concentre à côté, c’est là où on va mettre le cheval en tension, c’est le moment où il nous quitte », poursuit l’ex-longeur.

« On met le cheval au galop, le voltigeur lève la main, demande la musique et l’aborde. Ce moment là est très particulier. C’est là que ça commence et que tout va se jouer, on a le cheval dans l’œil et le cheval nous regarde. Et là on voit que ça va aller. On le sait, vraiment ! ». Le trio s’exécute devant des juges qui attribuent 4 notes,  dont l’une est sur la qualité du cheval , qu’ils attendront dans un espace, le ‘Kiss and Cry’, dans une version résolument moderne d’une pratique qui remonte à plusieurs millénaires.

Les indiens d’Amérique chassaient assis à l’envers sur un cheval ou se cachaient derrière un côté de leur cheval lors d’attaques. Il y eut aussi les Cosaques et les militaires, à qui on apprenait à galoper à l’envers pour savoir faire demi-tour en chargeant l’adversaire tout en tirant en même temps. La voltige a ensuite connu les honneurs olympiques en entrant aux Jeux de 1920 à Anvers. Avant d’en ressortir juste après.

Il faudra attendre 1984 pour que la discipline rallie la grande famille des sports équestres avec une reconnaissance par la Fédération internationale (FEI) en 1984. Aujourd’hui, elle est portée par l’Allemagne, forte de ses 200.000 pratiquants (sur 2 millions de licenciés).  Ce n’est pourtant qu’en 2012 qu’est créé le circuit de coupe du monde.

« C’est une discipline télévisuelle, on s’en est aperçu aux Jeux équestres mondiaux à Caen en 2014 avec des taux de visionnage assez hallucinants sur les réseaux. Il y a eu une réflexion au sein de la FEI pour promouvoir l’aspect spectacle du sport. On a changé les formats, valorisé l’aspect artistique, valorisé la note du cheval », dit Davy Delair, qui a œuvré 4 ans au comité technique de la FEI.

Une avancée qui a séduit le Comité international olympique (CIO). « Avec le président de la FEI, on a créé un concept pour les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) en 2022 à Dakar. On espère que ce ne sera là que la première étape. Notre plan est d’abord d’entrer aux JOJ et après, les vrais JO ! », souhaite l’Allemande Kristina Boe, double championne du monde.

D.C avec AFP

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