Espagne : 19 arrestations liées à des meurtres sur un bateau de migrants

Illustration. Un bateau en provenance de Mauritanie avec 78 migrants à bord arrive après avoir été secouru en mer par le navire Salvamar Acrux de l'agence espagnole Salvamento Maritimo (agence de recherche et de sauvetage en mer), au port de La Restinga, sur l'île canarienne d'El Hierro, le 23 novembre 2024.
Photo: ANTONIO SEMPERE/AFP via Getty Images
La police espagnole a annoncé mercredi l’arrestation de 19 personnes soupçonnées de meurtres et de tortures à bord d’un bateau de migrants parti du Sénégal à destination des îles Canaries. À l’arrivée de l’embarcation, au moins 50 passagers étaient portés disparus.
Le 24 août, une embarcation de fortune a été secourue au large de Grande Canarie avec 248 survivants, selon la police nationale. Les autorités estiment qu’environ 300 personnes se trouvaient initialement à bord et que de nombreux disparus auraient été jetés à la mer pendant les 11 jours de traversée.
Un homme gravement malade lors du sauvetage est décédé plus tard à l’hôpital.
Récits de violences
Les témoignages recueillis par les enquêteurs décrivent certains des suspects comme des capitaines improvisés, « attaquant des dizaines de personnes, les battant et les maltraitant de diverses manières », indique la police dans un communiqué.
« Dans certains cas, ils jetaient des migrants vivants à la mer et refusaient de secourir ceux qui tombaient accidentellement à l’eau », poursuit le texte.
La police évoque également des meurtres liés à des superstitions : des passagers auraient été accusés de « sorcellerie » et rendus responsables de pannes mécaniques, de pénuries de nourriture ou de tempêtes. D’autres auraient été tués pour avoir protesté contre les conditions du voyage.
Les 19 suspects, actuellement en détention provisoire, sont poursuivis pour immigration irrégulière, homicide, agression et torture.
Les Canaries, route migratoire à haut risque
L’Espagne demeure l’un des trois principaux points d’entrée de migrants en Europe, aux côtés de l’Italie et de la Grèce. Des milliers de personnes ont péri ces dernières années en tentant la traversée de l’Atlantique vers les Canaries, une route rendue particulièrement périlleuse par les forts courants océaniques et l’état des embarcations.
En 2024, près de 47.000 arrivées irrégulières ont été enregistrées dans l’archipel, un record pour la deuxième année consécutive. Mais les chiffres sont en net recul en 2025, avec une baisse de 53 % entre le 1er janvier et le 15 septembre par rapport à la même période de l’année précédente, selon le ministère espagnol de l’Intérieur.
Avec AFP
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