Tous les colis venant de Chine, même ceux contenant des articles bon marché achetés en masse par les Américains, sont frappés depuis vendredi par des droits de douane aux États-Unis.
Les colis en provenance de Chine et de Hong Kong n’étaient jusqu’alors pas soumis à des droits de douane américains si leur valeur ne dépassait pas 800 dollars. Mais cette exemption, appelée « de minimis », a pris fin vendredi à 4h01 GMT.
Plus de 4 millions des colis bons marchés importés
Ce mécanisme avait notamment permis aux géants chinois du commerce en ligne Temu, Shein et AliExpress de se développer aux États-Unis en proposant vêtements, articles pour la maison et produits électroniques à bas prix.
Plus de quatre millions de colis bénéficiant de l’exemption arrivaient jusqu’ici aux États-Unis chaque jour, selon la Maison Blanche.
Concrètement, les colis acheminés par les transporteurs privés comme UPS et FedEx sont désormais soumis à 145% de droits de douane, comme tous les produits chinois passant les frontières depuis début avril. Pour ceux convoyés par les services postaux, ils sont frappés soit par des droits de douane représentant 120% de leur valeur, soit par un forfait de 100 dollars. Ce forfait doit passer à 200 dollars le 1er juin.
AliExpress hausse les prix pour couvrir le nouveau droit de douane
Selon les constatations de l’AFP vendredi, les plateformes chinoises de e-commerce, dont le modèle économique est ainsi remis en question, ont adopté des stratégies différentes. Chez AliExpress (groupe Alibaba), les produits arrivant directement de Chine coûtent subitement plus cher au moment de la validation du panier, des « charges d’importation » étant ajoutées. Par exemple, pour l’achat d’écouteurs affichés à 8,74 dollars, la facture bondit de 12,67 dollars pour couvrir le nouveau droit de douane de 145%, portant le total à 21,41 dollars hors taxe locale et livraison.
« Les produits issus de République populaire de Chine (ce qui inclut les produits de Hong Kong) destinés à être consommés aux États-Unis seront soumis à toutes les charges d’importations conformément aux exigences réglementaires actuellement en vigueur aux États-Unis », est-il précisé.

Temu mise sur les stocks locaux pour éviter les taxes
En revanche, sur le site américain de Temu, les produits mis en avant présentent désormais une petite étiquette verte mentionnant « Local ». Cela ne signifie pas qu’ils sont produits aux États-Unis, mais qu’ils sont déjà présents dans des entrepôts du pays et donc affranchis des nouvelles taxes douanières. « Cela signifie que vous n’aurez pas à payer de frais douaniers », est-il souligné pour rassurer les acheteurs.
Sollicitée, l’entreprise a indiqué à l’AFP être « en train de changer de modèle de fonctionnement » : « Toutes ses ventes » aux États-Unis sont désormais fournies « par des vendeurs basés » sur place. Or cette stratégie risque de buter sur l’épuisement des stocks, faute de nouveaux envois depuis la Chine.

Vers une détente entre les deux puissances ?
Les droits de douane ont atteint un tel niveau des deux côtés que cela fait l’effet d’« embargo » sur les échanges, a estimé à plusieurs reprises le ministre américain des Finances Scott Bessent. Washington a manifesté sa volonté de désescalade, tout en semblant rechigner à faire le premier pas. Pékin a dit vendredi être « en train d’évaluer » une proposition de négociations émanant des États-Unis.
Les investisseurs parient donc sur une détente entre les deux puissances. Et les sites de commerce en ligne chinois cotés à la Bourse de New York évoluaient largement dans le vert vendredi vers 16h05 GMT : +4,34% pour PDD, le propriétaire de Temu, +3,77% pour Alibaba et +4,12% pour JD.com.
Le président Donald Trump avait annoncé une première fois, début février, le rétablissement de droits de douane pour ces petits envois, avant de suspendre sa décision pour laisser le temps au gouvernement et à ses agences de se préparer.
Aussi confrontée à un afflux de colis, la France a suggéré la semaine dernière de faire payer « des frais de gestion » sur ceux arrivant depuis des pays extérieurs à l’Union européenne (UE). Ces frais forfaitaires seraient appliqués à partir de 2026, jusqu’en 2028, date à laquelle l’UE pourrait supprimer l’exonération actuelle de droits de douane sur les colis d’une valeur inférieure à 150 euros.
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