Fabrice Marchand et Alexandre Juving-Brunet : « Les citoyens comme les élus doivent prendre leurs responsabilités »

Par Epoch Times
20 février 2022 17:20 Mis à jour: 20 février 2022 17:34

Le vendredi 18 février, le capitaine Alexandre Juving-Brunet – candidat à l’élection présidentielle – et Fabrice Marchand – maire du village d’Ardeuil-et-Montfauxelles (Ardennes) depuis 2020 et cofondateur du Collectif des maires résistants (CDMR) – ont donné une conférence de presse à Paris.

Les deux hommes ont notamment tenu à souligner des dysfonctionnements dans le cadre du régime des parrainages, un dispositif décisif pour être en capacité de briguer la magistrature suprême.

Selon Fabrice Marchand, certaines dispositions qui régissent le dispositif des parrainages constituent en effet un frein majeur pour les élus de petites communes.

Ancien Gilet Jaune, le maire du village d’Ardeuil-et-Montfauxelles – qui compte environ 70 habitants – tenait à « rapporter ce qui se passe sur le terrain », au sein des petites communes rurales.

« J’adore ces petits villages, cette campagne profonde, cette ruralité. Il faut se souvenir que c’est par la ruralité que la France est sortie de terre et qu’elle a avancé », souligne l’édile.

Lors de la conférence de presse, M. Marchand a notamment fustigé le fait que les parrainages accordés par les élus aient été rendus publics à la suite d’une réforme adoptée en 2016. Selon lui, la fin de l’anonymat découragerait en effet de nombreux élus de petites communes rurales qui craignent de se voir reprocher leur choix par leurs administrés, mais aussi de ne pas obtenir les subventions dont ils ont besoin pour financer leurs projets auprès des communautés de communes, des départements ou des régions.

« Il y a des choses incorrectes qui se passent. Il n’y a plus de démocratie en France », a déclaré le cofondateur du Collectif des maires résistants. Et d’ajouter : « Beaucoup d’élus sont menacés, ils ne peuvent pas donner de parrainages parce qu’ils reçoivent des menaces de la part de présidents de région ou de département ».

D’après lui, le seuil des parrainages nécessaires pour pouvoir participer au 1er tour de l’élection présidentielle devrait également être revu à la baisse afin de faire émerger des candidatures hors du système des partis politiques traditionnels.

« Tout est structuré pour empêcher des citoyens qui veulent absolument faire le nécessaire pour leur pays, qui ont des convictions et une foi, d’être candidats. C’est totalement inadmissible, ce n’est pas démocratique », a expliqué le maire ardennais.

Critique envers les représentants des grands partis, adeptes de « la politique politicienne » et dont il estime qu’ils « ne sont pas là pour aider les citoyens français » mais pour courir les places et les prébendes, M. Marchand appelle tous les élus des petites communes de France « à prendre leurs responsabilités » et à « dépasser la peur » en accordant leur parrainage à de petits candidats afin de « faire vivre la démocratie ».

« Nous étions le phare de l’humanité. Nous ne le sommes plus depuis trois candidats, depuis Nicolas Sarkozy. Ceux d’avant avaient encore du respect pour la France. Je ne dis pas qu’ils étaient clairs et honnêtes, mais ils avaient encore du respect pour la France. Depuis M. Sarkozy, il n’y a plus de respect pour notre pays, il n’y a plus de respect pour le citoyen français. Ils ont sacrifié ce pays, ils ont sacrifié le peuple français pour de l’argent. Aujourd’hui, ils pensent que c’est l’argent qui fait la force d’un être humain et d’un homme, non ! Ce qui fait la force d’un être humain et d’un homme, c’est ce qu’il a au fond de lui, la foi qu’il veut porter, l’amour qu’il veut donner aux autres. À l’origine, l’argent  devait servir l’être humain et le citoyen, aujourd’hui il l’asservit. »

S’il admet que le Collectif des maires résistants, créé l’an dernier pour « porter la voix du peuple et garantir le retour aux principes démocratiques et constitutionnels que nos gouvernants ont piétiné », est encore modeste, il ne cache pas ses ambitions de le voir grandir et se développer, caressant même l’espoir de pouvoir tenir la dragée haute à l’Association des maires de France (AMF) à terme.

« Je n’abandonnerai pas et je battrai le terrain jour et nuit s’il le faut, j’irai jusqu’au bout pour faire le nécessaire afin de rendre sa démocratie et sa souveraineté au peuple français. »

Prenant la parole à la suite de l’allocution de Fabrice Marchand, le capitaine Juving-Brunet a également exhorté les maires à faire preuve de courage en accordant leur parrainage à de petits candidats.

« Le danger est bien réel. Les élus ont peur, une peur tout à fait légitime. Nous sommes face à un rouleau compresseur légaliste, mais aussi politico-mafieux qui empêche les communes de vivre décemment avec une autonomie, voire une indépendance financière qui leur permettraient de présider à leur propre destinée à l’échelon local », a déclaré le capitaine Alexandre Juving-Brunet.

« La peur des maires est de perdre une partie de leur budget nécessaire au bon fonctionnement de leur commune, mais le plus grand danger est bien que la démocratie disparaisse sous nos yeux. Que seront demain vos budgets, municipaux, intercommunaux et j’en passe, si la démocratie n’est plus ? Nous sommes face à une situation historique où les citoyens comme les élus doivent prendre leurs responsabilités. S’ils courbent l’échine face à la pression et face à la peur, ils auront donné du crédit, ils auront donné leur assentiment à ce que la démocratie s’éteigne, qu’elle meure et devienne de fait une tyrannie ou une dictature. Je parle souvent de dictature technologique et financière, elle est devant nous. En revanche, si les citoyens, comme nous l’avons observé pendant le convoi de la liberté et avant avec les Gilets Jaunes, se redressent, se réunissent et se battent aux côtés de leurs élus pour refaire Nation et refaire démocratie, nous avons encore une chance. »

Vigoureusement opposé à certaines des mesures restrictives de liberté prises par le gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire, Alexandre Juving-Brunet estime que la situation est particulièrement critique pour la démocratie française.

« Nous vivons une situation très délétère, très dangereuse qui nous pousse à agir aujourd’hui, à aller sur les routes, à rencontrer les Français, à percevoir leur désespoir, l’impasse vers laquelle nous glissons progressivement car nous sommes tous les jours un peu moins une démocratie. »

« Le président a trahi, il a rompu ses serments en déclarant un apartheid sanitaire puis vaccinal. Son premier ministre et son gouvernement sont aux ordres, ils ont également trahi. Les contre-pouvoirs que sont les députés et les sénateurs n’ont fait qu’avaliser la démarche de ce président qui a rompu ses serments. Les derniers contre-pouvoirs que constituaient encore le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ont également laissé faire. Tous les contre-pouvoirs sont tombés à l’exception du dernier rempart, et le dernier rempart ce sont les élus. S’ils ont encore à cœur de défendre leur pays et de transmettre ce bel héritage de liberté, d’égalité de tous devant la loi et de fraternité possible, alors ils doivent se lever et parrainer de toute urgence. »

Alors que la menace d’une forte abstention plane sur l’élection présidentielle, l’ancien officier de liaison détaché à la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) considère que les maires doivent prendre leurs responsabilités et parrainer des candidats hors système en mesure de proposer des « idées non conventionnelles » et de « redonner envie aux Français dégoûtés de la politique de voter ».

Et le capitaine Juving-Brunet de conclure : « La colère est palpable dans les rues de France. Elle ne sera pas éteinte en alimentant la peur. Il faut faire preuve de courage et réorienter cette colère vers quelque chose de constructif et de positif. »

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