Logo Epoch Times

Déni de l’« islamo-gauchisme » à l’université : Élisabeth Borne recadre le ministre de l’Enseignement supérieur après le tollé suscité par ses propos

top-article-image

"Se dire qu’il y a un mouvement islamo-gauchiste qui serait là à vouloir prendre le pouvoir au sein de telle ou telle université, non, je ne crois pas que ce soit la réalité », a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste.

Photo: Ludovic MARIN / AFP

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 6 Min.

Le ministre chargé de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste en estimant que l’« islamo-gauchisme » est une notion qui « n’existe pas », a provoqué un tollé. Des propos désapprouvés par la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne.
Lundi sur LCP, M. Baptiste avait estimé que « ce terme n’existe pas en tant que terme universitaire, il n’est même pas bien défini, donc cette notion n’existe pas ». Il y  certes « des abus » mais « se dire qu’il y a un mouvement islamo-gauchiste qui serait là à vouloir prendre le pouvoir au sein de telle ou telle université, non, je ne crois pas que ce soit la réalité », avait-il ajouté.
La position de M. Baptiste qui ont suscité un tollé, rompt avec celle de ses prédécesseurs : en 2021 la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal avait voulu demander une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université, suscitant une polémique.
« Dire que l’islamo-gauchisme n’existe pas, c’est un peu comme dire que la Terre n’est pas ronde », avait estimé l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.
« En colère d’entendre dire que l’islamogauchisme n’existe pas »
« En colère d’entendre dire que l’islamogauchisme n’existe pas, par un ministre qui devrait être le premier à s’inquiéter de la censure que cet islamogauchisme bien réel exerce au sein des universités », a dénoncé également Florence Bergeaud-Blackler, docteure en anthropologie, chargée de recherche au CNRS et autrice du livre Le Frérisme et ses réseaux : l’enquête. Elle déplore que depuis la sortie de son livre, elle « donne des conférences partout en France et à l’étranger, mais les Universités (lui) ferment leur porte. Aucun étudiant n’a la possibilité d’apprendre autre chose de l’islam en France que la soi-disant montée de l’islamophobie d’État (véritable dispositif de censure). »

En cliquant sur le bouton Suivant, vous acceptez que le contenu de twitter soit chargé.

Également menacée de mort et placée sous protection policière suite à la sortie de son livre, elle avait notamment vu sa conférence prévue le 12 mai 2023 à la Sorbonne suspendue par l’université, rapportait Epoch Times.
Depuis la publication de ses recherches, Florence Bergeaud-Blackler subit des pressions sur les réseaux sociaux de la part des internautes qui crient à « l’islamophobie », mais aussi de la part de certains collègues universitaires qui tiennent des « propos diffamatoires », à l’instar de François Burgat, ancien directeur de recherche au CNRS : ce dernier, dans un texte intitulé L’islamisation de la France  : acteurs et ressorts d’une dangereuse rengaine , l’accuse de racisme, relatait Epoch Times.
« C’est jouer le jeu de l’entrisme à un moment où nous devons être intraitables face à ce fléau »
Les déclarations de M. Baptiste avaient suscité de vives réactions à droite. « Nier la présence de l’islamo-gauchisme dans les universités, c’est jouer le jeu de l’entrisme à un moment où nous devons être intraitables face à ce fléau », avait ainsi affirmé le secrétaire général de LR Othman Nasrou.
Laurent Wauquiez (LR) a également réagi sur X disant écrire au Premier ministre et lui demandant « de clarifier la position du gouvernement ». « Alors que notre pays est confronté à une menace croissante d’entrisme par des réseaux islamistes, que votre propre gouvernement a documentée et dénoncée, voici que votre ministre de l’Enseignement supérieur nous incite à nous détourner de ce qui ne serait à ses yeux qu’une vue de l’esprit, une regrettable erreur d’appréciation de la part d’étudiants et d’enseignants qui la subissent et la combattent pourtant quotidiennement », tempête le chef des députés LR.

En cliquant sur le bouton Suivant, vous acceptez que le contenu de twitter soit chargé.

LFI « banalise l’islamisme radical » et se bat « pour faire entrer ces idéologies au sein de l’université »
« Ce courant existe dans la société, donc nécessairement à l’université », a affirmé Mme Borne sur radio J.
Interrogée dimanche sur sa définition du terme, Mme Borne a estimé que « ce sont des gens d’extrême gauche qui considèrent que les musulmans sont une force électorale, qui les courtisent en encourageant le communautarisme et en banalisant l’islamisme radical ».
« Il y a à la fois des personnalités et des partis politiques, je pense notamment à LFI, qui portent une idéologie d’extrême gauche qui instrumentalise l’islam, qui banalise l’islamisme radical, et qui encourage le communautarisme », a affirmé la ministre de l’Éducation.

La ministre de l’Éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche Élisabeth Borne. (RICHARD BOUHET/AFP via Getty Images)

« Ça fait partie des combats que mènent LFI, notamment pour faire entrer ces idéologies au sein de l’université et ils s’en cachent pas » puisqu’« ils font le tour pour certains d’entre eux de toutes les universités de France, donc je pense que leur combat est assez clair », a-t-elle ajouté.