Logo Epoch Times
Dermatose

Dermatose et abattage des bovins : les agriculteurs bloquent et campent sur l’A64 à Carbonne

Une cinquantaine d’agriculteurs poursuivaient samedi leur mouvement à Carbonne (Haute-Garonne), maintenant le campement érigé depuis la veille sur l’autoroute A64. Cette action, symbole de leur exaspération, vise notamment la stratégie gouvernementale d’abattage total des troupeaux touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), selon la préfecture de Haute-Garonne et le maire de la commune.

top-article-image

Des agriculteurs bloquent l’A64 à Carbonne, le 12 décembre 2025. 

Photo: Valentine CHAPUIS / AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 3 Min.

Une soixantaine de tracteurs occupaient encore une portion de l’autoroute. « Ils se relaient, car ils ont aussi leur ferme à faire tourner », a décrit par téléphone à l’AFP le maire socialiste de Carbonne, Denis Turel, venu sur place pour témoigner sa solidarité.

Sur le terrain, le ressentiment reste palpable. « Ils restent quand même sur la colère, le désarroi et l’incompréhension qu’il faille toujours attendre d’être dans l’urgence pour que des décisions soient prises », confie Denis Turel. Les propos du maire font écho à l’annonce, plus tôt dans la matinée, d’un plan de vaccination de « près d’un million d’animaux » par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, sur les ondes de la radio nationale.

Le lieu du rassemblement n’a rien d’un hasard. C’est sous le pont de la D627, là où l’A64 traverse Carbonne, que la contestation agricole s’était déjà cristallisée à l’hiver 2024, en pleine épidémie de maladie hémorragique épizootique (MHE). À l’époque, les éleveurs dénonçaient déjà la lenteur administrative et les menaces d’un accord commercial avec les pays du Mercosur.

Des revendications élargies

Figure de cette précédente mobilisation et cofondateur de l’association « les Ultras de l’A64 », l’éleveur du Volvestre Jérôme Bayle souligne que la colère du monde paysan dépasse aujourd’hui la seule question sanitaire. « L’idée et le but du jeu, c’est que le mouvement national se lance et que l’État arrive tout simplement à nous entendre et nous comprendre et faire avancer les choses », expliquait-il vendredi à l’AFP. Cette fois encore, le mouvement aborde des enjeux plus larges, du Mercosur à la transmission des exploitations.

L’élan de solidarité se renouvelle

Comme un écho à l’hiver dernier, la solidarité locale se manifeste à nouveau. « Ce (samedi) matin, le boucher a apporté la ventrèche, les pâtés et le saucisson, le boulanger le pain et les chocolatines, et puis les habitants portent des mandarines, de quoi manger, de quoi boire », raconte Denis Turel. « On connaît tous quelqu’un qui est agriculteur, on est tous passés ou allés dans une ferme à un moment, donc c’est quand même notre ADN, notre identité qui est là en débat aujourd’hui. »

Au-delà de Carbonne, d’autres foyers de mobilisation demeuraient actifs samedi matin en Occitanie : sur la N20 à Tarascon-sur-Ariège (Ariège) et autour de la rocade d’Auch (Gers), cette dernière étant entièrement fermée selon un correspondant de l’AFP.