Facebook a déclaré le 4 juin qu’il commencerait à étiqueter les médias contrôlés par les États sur sa plateforme, alors que l’inquiétude s’intensifie quant à l’utilisation des médias sociaux par des intervenants étrangers pour faire évoluer l’opinion publique et promouvoir leurs propres objectifs.
La compagnie a déclaré qu’elle commencerait à étiqueter les pages Facebook des points de vente gérés par les États et, à partir de la semaine prochaine, qu’elle commencerait à étiqueter les messages de ces points de vente pour les utilisateurs des États-Unis. Cette décision s’appliquerait aux médias publics chinois tels que Xinhua News, People’s Daily et China Global Television Network (CGTN), ainsi qu’aux médias publics russes tels que RT (anciennement Russia Today) et Sputnik.
Plus tard cet été, Facebook commencera également à bloquer ces points de vente pour qu’ils n’achètent pas de publicité aux États-Unis « afin de fournir une mesure de protection supplémentaire » contre les influences étrangères à l’approche des prochaines élections présidentielles, a déclaré Facebook, sans préciser quand exactement cela se produira.
Sur sa plateforme mondiale, Facebook commencera également à étiqueter les publicités des points de vente contrôlés par les États plus tard cet été.
« Nous offrons une plus grande transparence à ces éditeurs, car ils combinent l’influence d’une organisation médiatique avec le soutien stratégique d’un État », a déclaré Nathaniel Gleicher, responsable de la politique de cybersécurité de Facebook, dans un communiqué.
Cette décision fait suite à l’examen minutieux des efforts déployés par Pékin pour utiliser les médias sociaux occidentaux tels que Twitter et Facebook pour diffuser sa propagande et sa désinformation tout au long de la pandémie, et plus récemment sur les désordres raciaux aux États-Unis. Selon les observateurs, le régime profite de la crise et alimente délibérément les tensions raciales pour saper les États-Unis et le modèle de gouvernance démocratique qu’ils représentent.
Au début de l’année, des annonces des médias d’État chinois, dont Global Times, Xinhua, la télévision centrale chinoise (CCTV) et CGTN, qui ont attaqué la stratégie adoptée par le président Donald Trump pour gérer l’épidémie, ont attiré des millions d’internautes. Ces médias ont également utilisé les étiquettes « #Trumpandemic » et « #TrumpVirus » dans leurs messages sur Facebook et Twitter.
En août dernier, Twitter et Facebook ont dévoilé sur leurs plateformes les vastes campagnes d’influence soutenues par l’État chinois destinées à nuire au mouvement pro-démocratie de Hong Kong. YouTube a également identifié une opération d’influence coordonnée similaire autour des manifestations de Hong Kong.
En réponse, Twitter a interdit aux médias contrôlés par les États de faire de la publicité sur la plateforme, YouTube a étendu l’étiquetage des médias soutenus par l’État dans la région.
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