Pour faire face à la prolifération des sangliers, la période de chasse va sensiblement s’allonger au cours de l’année

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Photo: JOEL SAGET/AFP via Getty Images
Pour tenter de limiter les dégâts importants provoqués par les sangliers, ennemis numéro un des agriculteurs à cause des saccages engendrés par leurs surpopulations, le gouvernement prépare un décret pour ouvrir la chasse dès le mois de juin.
Une mesure pour endiguer la multiplication des cochons sauvages et des destructions qu’ils entraînent devrait bientôt être mise en place par le gouvernement. À la suite de quoi les chasseurs pourront commencer la chasse début juin, jusqu’à fin mars de l’année suivante.
Une décision que les associations de défenses des animaux désapprouvent. Cependant, derrière ce sujet sensible, il y a un chiffre : 30 millions d’euros. C’est le montant payé par les fédérations de chasseurs en 2017 pour indemniser les agriculteurs dont les installations ont été victimes des sangliers.
Ce montant est significatif d’une surpopulation inquiétante. Le décret du gouvernement entend répondre à cette situation. Il ne s’agit donc pas de tuer pour le loisir, mais de mettre en place une régulation plus forte pour limiter les dégâts, qui touchent de nombreux département en France.
En effet, bien que le comptage soit compliqué, il existerait entre 1 et 4 millions de sangliers en France, d’après de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Un nombre qui, sur le terrain, met d’accord les chasseurs et les agriculteurs qui constatent une aggravation du phénomène, et ce malgré qu’aujourd’hui on tue 19 fois plus de sangliers qu’en 1973.
Plusieurs explications sont données quant à l’explosion du nombre de sangliers :
– En premier lieu, les sangliers ont une démographie intense. Chaque année, les femelles mettent bas 5 ou 6 petits par portée. De plus, même si la portée finit par être décimée, la femelle peut très vite se remettre en chaleur et de nouveau se reproduire.
– En second lieu, c’est la gestion de certains chasseurs, qui ne veulent pas tuer leur poule aux œufs d’or. Beaucoup épargnent ainsi les laies qui sont en tête de groupe, car elles sont souvent les plus reproductives. Cela favorise alors l’expansion des sangliers.
– En troisième lieu : le réchauffement climatique. Celui-ci, en favorisant les productions de glands, serait susceptible de rendre les femelles plus fertiles, bien qu’aucune étude n’ait encore validé cette hypothèse.
Face à ce sujet sensible et à la suite du décret du gouvernement, les chasseurs ont répondu qu’ils n’allaient pas tous prendre leur fusil dès le mois de juin, même si on leur en donne la possibilité. Pour preuve, des dérogations existaient déjà avant cette mesure.
Cela signifie que le décret du gouvernement fait office d’assouplissement administratif. Néanmoins, le sujet reste toujours l’un des plus sensibles dans le débat public.
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