Faire la grasse matinée le week-end réduit le risque de maladie cardiaque

Une nouvelle étude révèle que les personnes qui font la grasse matinée le week-end et comblent ainsi leur déficit de sommeil en semaine présentent des taux plus faibles d'accidents vasculaires cérébraux et de maladies cardiaques

Par Amie Dahnke
17 février 2024 23:14 Mis à jour: 17 février 2024 23:14

Le sommeil de récupération du week-end est plus qu’un simple repos de plaisir. En fait, la grasse matinée pourrait avoir des effets bénéfiques sur la santé.

Une étude récente a montré que les personnes qui dorment plus longtemps le week-end, de façon régulière, réduisent leur risque de contracter diverses maladies cardiovasculaires.

Ainsi, lorsque le réveil sonne le samedi matin, ne pas hésiter pas à appuyer sur « snooze » et à s’accorder quelques heures de sommeil supplémentaires si l’on se sent encore fatigué. On peut aussi ne pas mettre pas d’alarme du tout.

Qui en profite le plus ?

L’étude, publiée dans Sleep Health , a révélé que les personnes qui dormaient plus longtemps le week-end, compensant ainsi le sommeil perdu pendant la semaine, présentaient une prévalence plus faible de maladies cardiovasculaires telles que les accidents vasculaires cérébraux, les maladies coronariennes et l’angine de poitrine (douleur thoracique due à une diminution de la circulation sanguine), par rapport aux personnes qui n’allongeaient pas la durée de leur sommeil pendant le week-end.

Plus précisément, les personnes qui dormaient moins de six heures en semaine, mais qui dormaient plus de deux heures de plus le week-end, présentaient la réduction la plus importante de la prévalence des problèmes cardiovasculaires.

En outre, il a été constaté que les personnes souffrant déjà d’une maladie cardiovasculaire dormaient moins longtemps le week-end que les participants en bonne santé cardiaque.

Toutefois, l’étude n’a pas établi de lien entre le sommeil de récupération du week-end et le risque de maladie cardiovasculaire chez les participants dormant plus de six heures en semaine.

La recherche s’est basée sur les données de santé de 3.400 adultes américains âgés de 20 ans et plus qui ont participé à l’enquête nationale sur la santé et la nutrition (National Health and Nutrition Examination Survey), menée chaque année par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (U.S. Centers for Disease Control and Prevention).

Le groupe d’étude était composé d’un nombre à peu près égal d’hommes et de femmes. Les chercheurs ont évalué les durées de sommeil déclarées par les participants en semaine et le week-end, ainsi que les indicateurs médicaux de leur santé cardiovasculaire, notamment s’ils souffraient de maladies cardiaques, d’hypertension ou de diabète.

Les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans le monde et aux États-Unis, touchent environ 92,1 millions d’Américains, avec des coûts directs et indirects estimés à plus de 329 dollars par personne et par an, selon l’étude. En France, en 2021, 5,3 millions de personnes étaient traitées pour une maladie cardio-neurovasculaire, dont plus de 443 000 pour maladie aigüe, avec 400 décès par jour et un coût de 17,9 milliards d’euros.

Comment le manque de sommeil augmente-t-il le risque de maladie cardiaque?

L’American Academy of Sleep Medicine (Académie américaine de médecine du sommeil) recommande aux adultes de dormir au moins sept heures par nuit pour maintenir une bonne santé physique et mentale.

Malheureusement, près de 35% des Américains dorment moins de sept heures par nuit, et la moitié d’entre eux se sentent souvent somnolents pendant la journée, selon la National Sleep Foundation. Cela n’est pas surprenant, étant donné qu’un tiers des adultes ne respectent pas les niveaux de sommeil recommandés, selon le CDC. Une récente étude publiée par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Agence de santé publique révèle que les Français dorment en moyenne 6 heures 42 minutes par nuit, soit moins que les 7 heures minimales quotidiennes recommandées pour une bonne récupération.

« Dans la société moderne, la courte durée du sommeil est un problème courant », écrivent les auteurs de l’étude récente.

Le sommeil contribue à réduire le risque de maladies cardiovasculaires en abaissant la tension artérielle pendant de longues périodes. L’hypertension augmente considérablement le risque de maladie cardiaque en soumettant les artères à un stress. Les pulsations chroniques de haute pression sollicitent les parois artérielles, ce qui durcit les artères au fil du temps. Le cœur doit générer des pressions plus élevées pour surmonter des artères rétrécies et rigides. Avec le temps, le muscle cardiaque surmené peut commencer à perdre son efficacité de pompage.

Selon l’American Heart Association, un mauvais sommeil est également lié à une inflammation plus importante, ce qui peut augmenter le risque de maladie cardiovasculaire. En France, la Fondation Pour la Recherche Médicale indique qu’ »un adulte se met en réel danger s’il dort moins de six heures par nuit », avec à moyen terme, une irritabilité importante, un risque de syndrome dépressif et des difficultés d’apprentissage. Enfin, si le déficit de sommeil devient chronique, il y a un risque accru d’obésité, de diabète et de risque de maladies cardiovasculaires.

Comment mieux dormir

S’il est essentiel de dormir suffisamment pour être en bonne santé, il ne faut pas négliger le facteur vital que constitue la qualité du sommeil.

Pour parvenir à des habitudes de sommeil plus saines, il faut s’engager. Selon les CDC, les habitudes qui favorisent l’hygiène du sommeil sont les suivantes :

• Maintenir une certaine constance : respecter les mêmes heures de coucher et de lever chaque jour.

• Détendre l’environnement de sommeil : l’environnement idéal pour dormir est l’obscurité, le calme et la fraîcheur.

• Pas d’écran : éliminer les appareils électroniques tels que les téléviseurs, les ordinateurs et les smartphones de la chambre à coucher.

• Pas de repas avant le coucher : éviter les repas copieux et tardifs et s’abstenir de consommer de la caféine et de l’alcool.

• Faire de l’exercice quotidiennement : cela peut faciliter l’endormissement le soir.

Si l’endormissement s’avère difficile après 20 minutes passées au lit, quitter temporairement la chambre et s’adonner à des activités relaxantes et peu lumineuses telles que la lecture, de légers étirements de yoga ou boire une tasse de tisane. Éviter toutefois les appareils électroniques stimulants et les lumières vives.

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