Femme enceinte tuée en forêt : le commandant du groupement de gendarmerie de l’Aisne quitte le département

Par Paul Tourège
16 janvier 2020 18:09 Mis à jour: 17 janvier 2020 11:07

Deux mois après le drame qui s’est déroulé sur la commune de Saint-Pierre-Aigle, le lieutenant-colonel Jean-Charles Métras a annoncé qu’il quitterait le département d’ici quelques semaines pour « raisons personnelles ».

Présent parmi les veneurs de l’équipage de chasse à courre Le Rallye La Passion qui traquaient le chevreuil en forêt de Retz le jour du décès d’Élisa Pilarski, le commandant du groupement de gendarmerie de l’Aisne a annoncé qu’il allait bientôt quitter le département.

Arrivé dans l’Aisne en août 2017, Jean-Charles Métras devrait en effet s’en aller d’ici la fin du mois de janvier, quelques semaines après la polémique suscitée par sa présence parmi l’équipage de chasse à courre le jour du décès d’Élisa Pilarski.

Un départ qui ne serait toutefois pas lié à l’affaire et s’expliquerait par des motifs d’ordre privé selon le haut gradé, dont les propos ont été rapportés par les journalistes de L’Union.

« Après vingt années dans la gendarmerie, je vais vous dire au revoir. Pour des raisons personnelles, je quitte le département, je vais suivre mon épouse vers le privé », a précisé Jean-Charles Métras pendant la cérémonie traditionnelle en hommage à Sainte Geneviève – patronne des gendarmes – qui s’est déroulée dans la basilique Notre-Dame de Liesse le mardi 14 janvier.

Entouré des commandants des compagnies du département et en présence du général Frustié, le lieutenant-colonel Métras est revenu sur l’année écoulée, rappelant les différentes actions mises en place par les gendarmes comme le Dispositif interservices d’anticipation des nuisances à l’environnement (Diane) établi en collaboration avec les chasseurs axonais.

C’est la mise en place de ce dispositif qui avait notamment valu au lieutenant-colonel Métras d’être invité à la chasse à courre organisée le 16 novembre en forêt de Retz.

 

« Je n’ai pas de parti pris sur la chasse, je ne suis pas passionné de chasse à courre »

La révélation de la présence de Jean-Charles Métras parmi l’équipage de vènerie par la presse avait suscité de nombreux commentaires, obligeant notamment le lieutenant-colonel à s’exprimer dans les colonnes de L’Union.

« Je ne fais pas partie de l’équipage du Rallye de la Passion. J’étais invité à la Saint-Hubert, à titre personnel et aussi parce que j’ai mis en place le dispositif Diane avec les chasseurs du département. J’étais en famille, avec ma femme et mes quatre enfants. Nous suivions la chasse à pied et en voiture, dans les allées de la forêt. Je n’ai pas de parti pris sur la chasse, je ne suis pas passionné de chasse à courre », avait ainsi expliqué le gradé à la fin du mois de novembre dernier.

Si la brigade de recherche de gendarmerie d’Amiens (Somme) avait d’abord été chargée de mener les investigations sur le décès d’Élisa Pilarski, elle avait finalement été dessaisie au profit du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Creil (Oise).

« […] Je comprends un petit peu le procureur. Il n’y avait aucune justification juridique, c’était par rapport à l’aspect médiatique de l’affaire », confiait Jean-Charles Métras à nos confrères de L’Union fin novembre.

Deux mois après la découverte du corps inanimé d’Élisa Pilarski sur un chemin forestier de la commune de Saint-Pierre-Aigle, les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances exactes du décès de la jeune femme, enceinte de six mois au moment des faits.

Le résultat des analyses ADN et salivaires ordonnées par le parquet sur 67 chiens – les 5 chiens d’Élisa et de son compagnon, ainsi que les 62 chiens de l’équipage de vènerie Le Rallye La Passion – devrait notamment permettre aux enquêteurs de faire la lumière sur les nombreuses zones d’ombre de l’affaire.

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