Festival des Architectures Vives

Par Epoch Times
8 juin 2015 15:58 Mis à jour: 2 avril 2021 13:25

Après les D’Days qui ont vu Paris devenir, du 1er au 7 juin, la capitale du design, Montpellier va tenter, pour la dixième année consécutive, de convertir le monde à une nouvelle approche de l’architecture avec le Festival des Architectures Vives (FAV) 2015.

Montpellier et la Grande Motte voient leurs territoires envahis de constructions éphémères qui attirent le grand public, mais aussi tout un monde d’initiés et de professionnels. L’année dernière, c’est près de 14 000 personnes qui avaient honoré de leur présence ce festival qui n’en avait attiré que 2 600 lors de sa première édition en 2006. D’année en année, il concrétise son ancrage et son influence créant une vague de visions éphémères où chacun peut se retrouver et donner libre cours à son imagination.

Réconcilier le grand public, l’architecture moderne et les sites historiques

L’association Champ Libre a souhaité répondre à cette problématique en produisant depuis 2006 le FAV. L’association, créée en 1999 et gérée par deux architectes de Montpellier, Élodie Nourrigat et Jacques Brion, s’est donnée comme mission, « la diffusion de l’architecture au travers des évènements culturels permettant la rencontre entre le grand public, des architectes et des professionnels du bâtiment, tant dans la ville de Montpellier que dans la région Languedoc-Roussillon ».

Depuis 2006, le FAV est devenu la priorité de l’association. En mettant en avant de jeunes architectes, tout en amenant le public à découvrir ou à porter un nouveau regard sur la cité, au sens urbanistique, le FAV veut permettre au grand public de se réapproprier ce territoire chargé d’histoire qui ne cesse de se réinventer, de se chercher et de vouloir donner du sens à ce monde moderne.

L’architecture de la ville est d’ailleurs à l’image de cette recherche de sens. Puisant ses racines dans le cœur historique qui date du moyen-âge, et fait de la ville un musée architectural à ciel ouvert, elle lance ses ramifications dans le XXIe siècle et semble vouloir montrer au monde la vigueur et l’insolence d’une jeunesse à qui on ne peut rien refuser.

Sensibiliser le grand public et lui donner des clefs de compréhension de son environnement bâti en favorisant la rencontre entre ceux qui font la ville et ceux qui la vivent.

C’est un peu cette force qui anime l’association. En effet, Élodie Nourrigat et Jacques Brion veulent « établir ce double dialogue, celui entre le déjà là et l’actuel, et celui entre les professionnels et les non-initiés ». « Nous fondons nos actions, et plus spécifiquement, le Festival autour d’une volonté de mise en place d’un langage commun », précisent-ils par ailleurs.

Leur volonté est de « sensibiliser le grand public et lui donner des clefs de compréhension de son environnement bâti en favorisant la rencontre entre ceux qui font la ville et ceux qui la vivent », et de « régénérer une réflexion globale sur l’architecture dans un contexte urbain existant », le tout dans une « valorisation commune » de l’architecture contemporaine et patrimoniale.

L’installation est semi-transparente, il n’y a aucune frontière absolue quant à son contexte, pas d’intérieur précis ni d’extérieur, pas de dessus ni de dessous – Seulement un dialogue visuel constamment redéfini entre l’objet et le spectateur.  (Fakt - Sebastien Ernst - Sebastien Kern - Martin Tessarz - Jonas Tratz/FAV 2015)
L’installation est semi-transparente, il n’y a aucune frontière absolue quant à son contexte, pas d’intérieur précis ni d’extérieur, pas de dessus ni de dessous – Seulement un dialogue visuel constamment redéfini entre l’objet et le spectateur. (Fakt – Sebastien Ernst – Sebastien Kern – Martin Tessarz – Jonas Tratz/FAV 2015)

Un thème, deux temps, deux lieux pour un festival qui s’ouvre à l’international

Pour ses 10 ans d’existence, le thème retenu pour ce FAV 2015 est « La Dixième ». Ce thème consacre la pérennité de ce festival qui conjugue l’éphémère au matériel, le contemporain au patrimonial, le temporel à l’intemporel : voulant offrir au public le cœur d’un monde sensible, reflet de la vision des candidats. Ces derniers ont dû suivre tout un parcours avant de voir leur vision de l’éphémère présentée au FAV.

20 équipes, sélectionnées parmi près de 260 candidatures, verront leurs œuvres exposées, après seulement cinq jours de préparation avant l’ouverture au public.

Ils viennent de la région, de Paris, de Lyon, de Limoges…, mais aussi de Belgique, d’Italie, d’Espagne… Chaque année, une université est invitée. Cette année, les États-Unis sont à l’honneur avec la Syracuse University de New-York.

Le FAV se décline en deux temps, mais aussi en deux lieux. C’est tout d’abord à Montpellier que revient l’honneur d’assurer la première partie du FAV du 3 au 14 juin. La Grande Motte prendra ensuite le relais du 20 au 28 juin. Montpellier joue la carte de l’historique. Ainsi, au cœur de la ville historique, une découverte architecturale attend les visiteurs. Un parcours ponctué d’hôtels particuliers et de cours intérieures, souvent privés et non visibles habituellement.

La Grande Motte offre son visage contemporain et propose la découverte d’un patrimoine architectural contemporain revisité, réinscrit et même parfois réécrit par les jeunes architectes. Ce « patrimoine du XXe siècle », fruit de l’architecture de Jean Balladur, est mis en perspective par ces installations éphémères et offre un parcours architectural oscillant entre les installations et la découverte de la ville.

Cette manifestation, qui se veut festive et décomplexée, est une belle opportunité pour la génération montante d’architectes, d’urbanistes et de paysagistes, car outre le grand public, des initiés et des professionnels sont aussi présents. Cette aventure se solde par une remise de prix. C’est aussi un moment offert pour repenser les territoires de la ville et apporter des solutions aux problématiques urbanistiques.

Cette mise en scène, de l’avènement du printemps jusqu’à sa disparition, invite les passants des plus pressés jusqu’aux rêveurs des plus sensibles, à méditer sur l’intangibilité du temps qui passe, sur l’équilibre précaire de la vie mais surtout sur son perpétuel recommencement. (Margaux Rodot - Mickael Martin - Benoit Tastet/FAV 2015)
Cette mise en scène, de l’avènement du printemps jusqu’à sa disparition, invite les passants des plus pressés jusqu’aux rêveurs des plus sensibles, à méditer sur l’intangibilité du temps qui passe, sur l’équilibre précaire de la vie mais surtout sur son perpétuel recommencement. (Margaux Rodot – Mickael Martin – Benoit Tastet/FAV 2015)

Quand l’éphémère promeut l’innovation et se réapproprie les territoires

Par ailleurs, c’est un peu une manière de maintenir un vivier riche et créatif, tout en réinventant de nouvelles approches et de nouveaux matériaux pour notre cité de demain.

En effet, Champ Libre souhaite « mettre en avant le travail d’une jeune génération d’architectes, paysagistes, urbanistes qui propose, invente, expérimente et explore de nouveaux champs de conception de notre environnement ».

Voir autrement des territoires, casser le code pour les repenser et utiliser des matériaux tout à fait insolites, voire parfois incompatibles avec le concept traditionnel de ville ou de bord de mer, tel est le défi auquel se frottent ces équipes de jeunes architectes, urbanistes et paysagistes.

L’ambition de ce FAV 2015, est de constituer « un ‘hors du temps’, reliant grâce au sensible le monde physique, celui du lieu de l’architecture et le monde du mental, celui de la pensée voire même du rêve ». Quand l’éphémère mobilise, sans laisser de trace tout en mettant l’accent sur un patrimoine historique, il permet d’ouvrir de nouveaux territoires, il démocratise des espaces privés et semble décliner un espace-temps où tout paraît possible.

  

Infos pratiques

Association Champ Libre, 4 rue des Trésoriers de la Bourse, 34000 Montpellier.   

Tél : 04 67 92 51 17

Du 3 au 14 juin à Montpellier et du 20 au 28 juin à La Grande Motte. 

www.festivaldesarchitecturesvives.com

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