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Feuilles mortes : pourquoi il ne faut surtout pas les brûler cet automne

Les feuilles d’automne se parent de mille teintes, mais leur brûlage est interdit. À la place, elles sont compostées, collectées ou utilisées comme abri pour les animaux. Voici les réponses à plusieurs questions

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Photo: Kanenori/Pixabay

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Durée de lecture: 6 Min.

Les feuilles mortes envoient un message clair : c’est l’automne. Le feuillage tombe, et l’on s’active à ratisser, balayer et aspirer. Mais que faire de tous ces tas de feuilles ? Voici quelques réponses.

Pourquoi ne peut-on pas brûler les tas de feuilles ?

La base légale en est la loi sur l’économie circulaire. Celle-ci interdit de brûler les déchets de jardin tels que les feuilles, l’herbe coupée, les branches ou les tailles d’arbres, sauf dans des cas exceptionnels. Les infractions sont considérées comme des contraventions et peuvent être sanctionnées par des amendes.

Les déchets organiques doivent être collectés séparément afin de pouvoir être mieux recyclés. Selon les écologistes et le ministère de l’Environnement, la combustion, longtemps pratiquée, entraînait la perte d’une précieuse biomasse.

Quels autres risques le brûlage présente-t-il ?

En brûlant des tas de feuilles et de branchages, de nombreux petits animaux qui y trouvent refuge meurent. De plus, beaucoup de substances nocives et de particules fines sont émises, car les feuilles sont souvent encore humides. Elles brûlent alors de manière incomplète, provoquant une fumée épaisse. Outre les nuisances olfactives, ce sont surtout les personnes allergiques et celles souffrant de maladies respiratoires qui en pâtissent.

Que faire alors des feuilles mortes ?

Le mieux est de composter les déchets de jardin sur son propre terrain. Le compost ainsi obtenu pourra ensuite être utilisé pour enrichir les massifs ou les pots de fleurs. Les déchets verts peuvent également être déposés dans la poubelle à biodéchets.

De nombreuses communes proposent en outre des points de collecte centralisés ou mettent à disposition, contre une petite redevance, des sacs spéciaux pour les déchets de jardin, qui sont ensuite ramassés. Les biodéchets collectés de cette manière sont transformés dans des installations de compostage en un compost de haute qualité ou servent de combustible pour les centrales à biomasse.

Les feuilles peuvent-elles avoir une autre utilité ?

Outre le compost, les feuilles mortes peuvent être utilisées pour fabriquer du paillis. Mélangées à de l’herbe coupée et à des branches broyées, elles donnent un paillis qui protège le sol et les racines des plantes durant l’hiver.

Au printemps, ce paillis peut être incorporé au sol comme engrais naturel. Les feuilles peuvent également être disposées sur des tas de branchages, créant ainsi un abri idéal pour l’hibernation des hérissons, ainsi qu’un refuge pour les crapauds et les lézards.

Qu’en est-il des feuilles sur les trottoirs ?

Dans les espaces publics, le ramassage des feuilles mortes revient à la mairie, toutefois il est possible aux communes de demander – par arrêté municipal – aux riverains, propriétaires ou locataires d’enlever les feuilles mortes devant leur porte.

Car si un passant glisse sur des feuilles humides et se blesse, le propriétaire est tenu pour responsable des conséquences. Une assurance responsabilité civile privée permet toutefois de se protéger contre les demandes d’indemnisation.

Dois-je supporter sans limite les feuilles de mon voisin ?

Lorsque les arbres du voisin recouvrent votre terrain de feuilles mortes, la situation peut être irritante. Mais il n’existe aucun recours légal. Il est interdit de renvoyer les feuilles chez le voisin ou d’exiger qu’il fasse abattre ses arbres, explique un assureur.

Les personnes concernées doivent donc éliminer elles-mêmes les feuilles venues d’ailleurs. Une exception existe seulement lorsqu’il y a une nuisance importante causée par le feuillage du voisin – par exemple, lorsque des arbres plantés en limite de propriété bouchent régulièrement les gouttières. Mais de tels cas restent exceptionnels.

Peut-on utiliser des souffleurs ou aspirateurs à feuilles ?

L’Office fédéral de l’environnement et les défenseurs de la nature le déconseillent vivement. Les souffleurs et aspirateurs à feuilles sont bruyants, polluants et dangereux, tant pour la faune que pour la santé humaine. Ils peuvent atteindre entre 90 et 120 décibels, soit un niveau sonore comparable à celui d’une tronçonneuse ou d’un marteau-piqueur.

Les appareils à moteur thermique produisent en outre des polluants atmosphériques qui sont généralement rejetés sans filtre dans l’environnement. Les micro-organismes, champignons et déjections animales présents dans le sol et les feuilles sont alors dispersés dans l’air sous forme de fines particules – un risque non négligeable, notamment pour les utilisateurs eux-mêmes.

Quel danger pour les petits animaux ?

« Des millions de micro-organismes et de petits êtres vivants sont aspirés et broyés avec les feuilles », alerte les associations de protection de la nature. L’aspiration crée en effet des courants d’air atteignant jusqu’à 220 kilomètres à l’heure. Dans ces conditions, coléoptères, araignées, mille-pattes, cloportes et amphibiens n’ont pratiquement aucune chance de survie. Les appareils équipés d’une fonction de broyage déchiquettent immédiatement les animaux et les insectes aspirés. Les experts recommandent donc de privilégier le balai et le râteau.