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Fin de vie: le gouvernement va attribuer 1,1 milliard sur dix ans pour les soins palliatifs

avril 6, 2024 15:00, Last Updated: avril 6, 2024 15:04
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Le gouvernement s’est engagé à fournir un effort financier de 1,1 milliard d’euros sur dix ans pour les soins palliatifs, a indiqué Catherine Vautrin dans une interview au Monde. Malgré cela, les objectifs de la loi de 1999 – garantir à chaque français l’accès aux soins palliatifs, ne seront toujours pas atteints, pointe Jean Leonetti.

« En 2034, on aura 2,7 milliards d’euros consacrés aux soins d’accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu’aujourd’hui », a affirmé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, samedi dans une interview au Monde détaillant la stratégie de l’exécutif sur les soins palliatifs rebaptisés « d’accompagnement ».

« On a besoin d’aller plus loin dans la prise en charge de la douleur dans sa globalité et pour tous les publics, y compris les enfants », met en avant Mme Vautrin. Le plan gouvernemental en faveur de ces soins « figure en partie dans le projet de loi sur la fin de vie » qui ouvre le droit à une controversée « aide à mourir » et qui sera présenté mercredi en conseil des ministres.

« Associer dans le même texte le développement des soins palliatifs au droit de donner la mort est un artifice de présentation pour donner l’illusion que le texte est équilibré entre solidarité et autonomie » déclarait l’ancien député Jean Leonetti qui a donné son nom aux lois de 2005 et de 2016 sur les droits des malades en fin de vie, dans le Figaro. D’après lui, « les soins palliatifs n’ont pas besoin d’une nouvelle loi », c’est le manque de moyens qui pêche pour atteindre les objectifs de la loi de 1999 : Que chaque Français ait la garantie d’accéder à des soins palliatifs, ce qui n’est toujours pas le cas.

« Le compte n’y est pas »

« Le nombre de patients qui nécessiteront des soins palliatifs va croître de 16% en dix ans. Nous allons augmenter les crédits de 66%. Les crédits (sécurité sociale) aujourd’hui engagés pour les soins palliatifs sont d’1,6 milliard d’euros. Nous prévoyons 1,1 milliard de plus en dix ans. Et donc on additionne chaque année des crédits nouveaux », a détaillé Catherine Vautrin dans son interview au Monde.

« Pour être précise, cela se traduira par des mesures nouvelles financées à hauteur de 100 millions d’euros en moyenne chaque année sur l’ensemble de la décennie », a-t-elle ajouté.

La promesse d’une enveloppe d’environ un milliard d’euros pour le développement de ces soins avait déjà été affichée par Emmanuel Macron mais aux yeux d’opposants au projet de loi, « le compte n’y est pas ».

« Seul un Français sur deux qui a besoin de soins palliatifs y a véritablement accès (…) Si l’on veut que chacun puisse avoir accès aux soins palliatifs, il faudrait en théorie doubler » les capacités, avait ainsi lancé le député LR et médecin Philippe Juvin à Catherine Vautrin le 19 mars lors des questions au gouvernement.

« Une dizaine de départements pour lesquels la situation est plus compliquée »

Avant l’annonce de la stratégie 2024-2034 pour les soins palliatifs, nourrie d’un rapport d’experts pilotés par le Pr Franck Chauvin, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a plusieurs fois évoqué des mesures majeures en vue : création de 21 unités de soins palliatifs dans les départements en étant dépourvus, « maisons d’accompagnement », pour compléter le dispositif entre l’hôpital et le domicile, ou encore structuration d’une filière universitaire sur les soins palliatifs.

Pour avoir des unités de soins palliatifs (USP) dans tous les départements, passer d’ici 2025 de 1540 à 1760 lits d’hospitalisation en USP ou développer plus d’équipes mobiles, il faudra « prévoir des recrutements supplémentaires », souligne Mme Vautrin. Mais, « même si les moyens financiers arrivaient, pourra-t-on répondre à cette demande dans la crise de recrutement que vivent aujourd’hui nos hôpitaux ? », alertait Jean Leonetti.

«Dès 2024, notre objectif est d’ouvrir des USP dans le Cher, les Ardennes, les Vosges, l’Orne, le Lot, la Lozère, les Pyrénées-Orientales, la Mayenne et La Guyane, précise-t-elle. Il restera une dizaine de départements pour lesquels la situation est plus compliquée parce qu’il nous faut recruter les soignants et identifier des établissements sanitaires d’accueil. Notre objectif, c’est d’y parvenir en 2025».

« La demande de mort diminue considérablement lors d’une prise en charge (en soin palliatif) »

Jean Léonetti soulignait que les unités de soin palliatifs accueillent « les patients les plus complexes et les plus difficiles, justement ceux qui sont les plus désespérés ». « N’oublions pas que la demande de mort diminue considérablement lors d’une telle prise en charge », concluait-il.

Dans un rapport publié en juillet, la Cour des comptes avait souligné que l’offre de soins palliatifs avait augmenté à l’hôpital mais que la moitié des malades concernés n’y avaient toujours pas accès, appelant à « renforcer » les moyens au domicile et dans les maisons de retraite.

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