Gaza : les 20 derniers otages vivants du Hamas de retour en Israël

Les otages de Gaza, Ziv et Gali Berman, saluent leurs partisans alors qu'ils sont transportés dans un véhicule après leur arrivée au centre médical Chaim Sheba à Tel HaShomer, le 13 octobre 2025, à Ramat Gan, en Israël.
Photo: Alexi J. Rosenfeld/Getty Images
Les 20 derniers otages de l’organisation terroriste Hamas encore en vie ont retrouvé la liberté lundi, mettant fin à 738 jours de captivité. Leur libération, intervenue peu avant celle de prisonniers palestiniens détenus en Israël, marque la première étape du plan de Donald Trump pour clore deux années d’un conflit dévastateur.
Une journée de célébration et de deuil
À Tel-Aviv, des scènes de liesse ont envahi la place des Otages, où des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans l’attente du retour des captifs. Certains pleuraient, d’autres chantaient ou s’étreignaient tandis que résonnait en boucle le titre Habayta (« à la maison »). « Bon retour à la maison », a déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien.
À Ramallah comme dans la bande de Gaza, l’émotion était tout aussi forte : des foules en liesse ont accueilli les prisonniers palestiniens libérés, pendant que les convois traversaient les territoires.
« On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent… Mais c’est une belle journée, celle qu’on attend depuis deux ans », a confié Ronny Edry, enseignant israélien de 54 ans.

Des véhicules transportant des otages libérés par le Hamas depuis la bande de Gaza arrivent à la base militaire de Reim, près de la frontière avec Gaza, dans le sud d’Israël, le 13 octobre 2025. (MAYA LEVIN/AFP via Getty Images)
La fin d’une guerre, selon Trump
Arrivé à Jérusalem pour une visite éclair, le président américain a été ovationné à la Knesset avant de repartir vers l’Égypte pour un sommet international sur l’avenir de Gaza. Sur le tarmac, il a lancé : « La guerre est terminée. D’accord ? Vous comprenez ça ? »
Un échange majeur sous supervision internationale
Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au Comité international de la Croix-Rouge, puis un second de treize, sans que des images soient diffusées. Tous ont ensuite franchi la frontière israélienne.
Leur libération s’inscrit dans le cadre d’un cessez-le-feu de quatre jours, assorti d’un vaste échange : 250 prisonniers palestiniens, dont plusieurs condamnés pour des attentats meurtriers, doivent être relâchés, ainsi que 1700 autres arrêtés à Gaza depuis 2023.
Selon l’armée israélienne, les corps des otages morts ne seront peut-être pas tous remis dès lundi. La porte-parole de Benyamin Netanyahou a précisé qu’un « organisme international », prévu dans le dispositif américain, aidera à localiser les dépouilles. Trump devait par ailleurs rencontrer le Premier ministre israélien avant de s’exprimer devant le Parlement et de rencontrer des familles d’otages.
Signature du document de cessez-le-feu
De son côté, le mouvement islamiste a mis en garde contre une reprise des hostilités. Un responsable du Hamas a évoqué une « deuxième phase difficile » des négociations et exhorté Donald Trump, ainsi que les pays médiateurs, à garantir la pérennité du cessez-le-feu.
Lundi après-midi, le président américain devait coprésider au sommet de Charm el-Cheikh avec Abdel Fattah al-Sissi, en présence de vingt chefs d’État et du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ni Benyamin Netanyahou ni le Hamas n’y participent ; l’Autorité palestinienne, elle, y sera représentée par Mahmoud Abbas.
Une source diplomatique a indiqué que le document garantissant la mise en œuvre du cessez-le-feu sera signé par les médiateurs — les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et probablement la Turquie.
Gaza sous ruines et sous espoir
Sur le terrain, le retrait progressif de l’armée israélienne se poursuit, bien qu’Israël conserve le contrôle de 53% de la bande de Gaza. Le plan américain prévoit, dans une phase ultérieure, l’exclusion du Hamas du pouvoir et la destruction de son arsenal.
Dans un paysage de ruines, des centaines de milliers de déplacés palestiniens regagnent le nord du territoire. « Je suis rentrée le cœur tremblant », a témoigné Fatima Salem, 38 ans, revenue à Gaza-ville. « Mes yeux n’arrêtaient pas de chercher des repères, mais rien n’était plus pareil, même les maisons des voisins n’étaient plus là. Nous allons planter une tente et attendre la reconstruction. »
Des camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à franchir le point de passage de Kerem Shalom, au sud d’Israël, tandis que d’autres attendaient à Rafah, à la frontière égyptienne. Après deux ans de conflit, le territoire tente timidement de respirer à nouveau.
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