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Golfe: l’Iran met une nouvelle fois en garde contre une attaque sur son sol

septembre 21, 2019 22:25, Last Updated: septembre 21, 2019 22:36
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Le chef des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, a prévenu samedi que tout pays qui attaquerait l’Iran verrait son territoire devenir le « principal champ de bataille », au lendemain de l’annonce de l’envoi de renforts militaires américains dans le Golfe.

« Quiconque veut que sa terre devienne le principal champ de bataille, allez-y », a dit le général Hossein Salami en conférence de presse à Téhéran, une semaine après des attaques contre des installations pétrolières saoudiennes revendiquées par les rebelles du Yémen mais attribuées à Téhéran par Ryad et Washington.

Le ministre américain de la Défense Mark Esper avait dénoncé vendredi une « escalade spectaculaire de l’agression iranienne », et annoncé que le président Donald Trump avait approuvé le déploiement dans le Golfe de forces américaines, « qui seront défensives par nature ».

Il avait expliqué que ce déploiement était « une première mesure » en réponse aux attaques, à la demande de l’Arabie et des Emirats. Le nombre de troupes et l’équipement envoyés n’ont pas été décidés, mais il s’agira d’un déploiement « modéré », d’après l’état-major américain.

Les attaques du 14 septembre ont réduit la production de pétrole saoudienne, entraîné une flambée des prix de l’or noir et ravivé les craintes d’un affrontement militaire entre Washington et Téhéran. En juin, la destruction d’un drone américain par l’Iran avait déjà fait craindre une escalade.

« Nous ne permettrons jamais qu’une guerre empiète sur le territoire de l’Iran », a ajouté le général Salami durant l’inauguration d’une exposition sur des drones que l’Iran dit avoir capturés.

Des débris du RQ-4 Global Hawk abattu en juin et le missile iranien utilisé pour l’abattre ainsi qu’un RQ-170 Sentinel intact capturé en 2011 ont été dévoilés. « Que font vos drones dans notre espace aérien? Nous les abattrons », a dit le général, affirmant que l’Iran avait vaincu la « domination technologique américaine ».

Côté saoudien, le numéro deux de la diplomatie, Adel al-Jubeir, a prévenu que son pays prendrait « les mesures appropriées » après les attaques du 14 septembre une fois que l’enquête menée par l’ONU aura déterminé d’où venaient les tirs.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, avait affirmé jeudi qu’une riposte saoudienne ou américaine en Iran entraînerait une « guerre totale », précisant toutefois que son pays ne voulait pas la guerre mais se défendrait si besoin.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo avait qualifié mercredi les attaques d’« acte de guerre » mais affirmé le lendemain que Washington privilégiait une « solution pacifique ».

Le président américain Donald Trump s’est montré de moins en moins enclin à des représailles militaires.

« Il n’y a jamais eu de pays plus préparé », a-t-il prévenu vendredi. « Ce serait la solution de facilité pour moi », « frapper 15 sites majeurs en Iran (…) Mais ce n’est pas ce que je privilégie », a-t-il enchaîné.

Contre toute attente, les rebelles yéménites Houthis ont eux aussi adopté une attitude moins belliqueuse vendredi en envisageant l’arrêt des attaques contre l’Arabie saoudite pour mettre fin à un conflit de cinq ans au Yémen, où Ryad les combat en soutien au gouvernement yéménite.

Les tensions n’ont cessé de croître entre Téhéran et Washington depuis le retrait américain unilatéral en mai 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran.

Vendredi, Donald Trump a annoncé de nouvelles sanctions sur le secteur bancaire iranien, notamment la Banque centrale. « Il n’y aura plus d’argent qui ira aux Gardiens de la révolution (…) pour financer le terrorisme », a assuré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.

M. Zarif, à New-York avant l’Assemblée générale de l’ONU, a estimé que « les Etats-Unis tentent de bloquer aux Iraniens l’accès à la nourriture et aux médicaments ».

L’Iran a par ailleurs nié samedi avoir subi une cyberattaque contre ses installations pétrolières, après que des perturbations de la connexion ont été rapportées sur des plateformes en ligne.

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