La Grande Barrière Australienne

28 décembre 2016 22:04 Mis à jour: 28 décembre 2016 22:04

Le blanchiment des coraux d’Australie inquiète la communauté internationale. Le centre d’études sur les récifs coralliens de l’université James Cook en Australie, a effectué cette année 2016 des reconnaissances aériennes sur la barrière de corail australienne. La vision a révélé que les deux tiers des coraux situés dans le nord du site étaient morts en raison de la température de l’eau. Le blanchiment des coraux dans la partie nord du récif de la Grande Barrière de Corail en Australie est alarmant et laisse présager d’une disparition complète.

« Nous avons trouvé seulement quatre récifs sur 520 qui ne sont pas blanchis dans une certaine mesure, et plus de 95 % des récifs étaient dans les deux catégories de blanchissement les plus graves », a expliqué Terry Hugues, chercheur de l’université James Cook, qui a participé à cette étude.

Un blanchiment intervient avant le phénomène El Niño

Selon Mark Eakin spécialiste des coraux et coordonnateur du programme de la NOAA, «L’impact de l’évènement actuel n’est pas encore connu. La cause serait à rechercher du côté du réchauffement climatique global qui représente une menace majeure pour les coraux : il augmente les températures de l’eau et le pH de l’océan devient plus acide, à cause de l’augmentation du carbone absorbé par la mer. L’acidification de l’océan peut interférer avec la croissance des coraux. »

Mark Eakin a ajouté : « qu’à la fin de l’année 2015, près d’un tiers des coraux dans le monde a connu des températures suffisamment élevées pour causer un blanchiment. Or, en 1998, le blanchiment ne durait généralement qu’un an et était lié à El Niño. Mais, le blanchiment actuel qui devrait-être lié à l’épisode El Niño 2015-2016, a commencé avant même qu’El Niño soit déclaré. »

Un joyau naturel classé au patrimoine de l’humanité.

La température élevée autour des eaux de la Grande Barrière de Corail d’Australie a détruit plus de deux-tiers des coraux au cours des neuf derniers mois. Selon les scientifiques ce serait la pire extinction jamais enregistrée sur ce site du Patrimoine Mondial naturel. Cette catastrophe fait craindre pour l’avenir de ce joyau naturel classé au patrimoine de l’humanité. La Grande Barrière constitue, en tant qu’écosystème de récifs coralliens le plus étendu du monde, une entité exceptionnelle d’importance mondiale. La quasi-totalité de cet écosystème, couvre une superficie de 348 000 km² le long d’une zone latitudinale contiguë de 140°, inscrite au patrimoine mondial en 1981.

Le plus grand ensemble corallien du monde offre une diversité exceptionnelle, avec ses 400 espèces de coraux, 1 500 espèces de poissons et 4 000 espèces de mollusques : un spectacle d’une variété et d’une beauté extraordinaires et d’un haut intérêt scientifique. C’est aussi l’habitat d’espèces menacées d’extinction, comme le dugong et la grande tortue verte.

Les coraux sont l’habitat d’espèces menacées d’extinction, comme le dugong et la grande tortue verte. (Greenpeace:Roger Grace)

Les coraux des animaux marins invertébrés

Les coraux sont des animaux marins invertébrés, (comme les anémones de mer ou les méduses). L’unité composant le corail est le polype. C’est un organisme constitué d’une bouche, d’un estomac, d’une paroi et de tentacules urticantes destinées à capter la nourriture. Il peut vivre seul et forme alors ce que l’on appelle un corail solitaire.

La plupart des coraux sont néanmoins constitués de colonies de centaines de polypes génétiquement identiques, tous issus de la division du polype unique. Chaque formation corallienne est constituée d’innombrables polypes minuscules qui, par leurs sécrétions, forment un squelette calcaire croissant, selon l’espèce, de quelques millimètres à 20 centimètres par an.

Vivre en symbiose et harmonie avec une algue

Pour se nourrir, les polypes utilisent leurs cellules urticantes pour capturer du zooplancton. Certains types de coraux possèdent dans leurs tissus des micro-algues symbiotiques, les zooxantelles. En captant l’énergie lumineuse, ces algues photosynthétiques apportent au corail une ressource énergétique supplémentaire favorisant la croissance de son squelette calcaire. En retour, les algues trouvent au sein du corail un milieu stable et les éléments nécessaires à la réalisation du processus de photosynthèse.

Le réchauffement climatique est une des menaces qui pèsent sur les récifs coralliens. En effet l’augmentation de la température de l’eau menace le fragile équilibre qui relie les polypes et les zooxanthelles, provoquant le phénomène de blanchiment des coraux.

Le changement climatique et le tourisme

L’industrie touristique en l’Australie a un engagement de longue date pour la protection de son bien naturel le plus précieux, la Grande Barrière de Corail. Le tourisme des récifs génère un revenu annuel de 5 milliards de $, et emploie près de 70 000 personnes. Le gouvernement australien a reconnu depuis longtemps que le changement climatique est la plus grande menace pour le récif et les personnes qui en dépendent.

« Heureusement, de nombreuses parties du récif sont encore en excellente forme, mais nous ne pouvons pas ignorer le blanchiment des coraux et nous maintenons l’espoir d’un rétablissement rapide. Les politiques de développement à court terme doivent être évaluées, ainsi que les dommages environnementaux à long terme, y compris les impacts sur le récif du changement climatique », a expliqué Daniel Gschwind, chef de la direction du Tourisme Conseil de l’industrie du Queensland.

Terry Hugues a comparé les trois épisodes de blanchiment de 1998, 2002 et 2016. Il explique que les trois sont différents. « Cette année, le tiers sud a été en partie épargné par des courants d’eaux plus frais apportés à la fin de l’été par le cyclone Winston. Sans lui, la Grande Barrière aurait été encore plus touchée. Selon les auteurs, il ne fait pas de doute que le réchauffement climatique renforce ce phénomène du blanchiment de la Grande Barrière, qui est pourtant d’une grande importance économique », rappelle-t-il.

le gouvernement australien a autorisé la mise en exploitation de la mine de charbon de Carmichael

Le gouvernement australien vient d’autoriser la mise en exploitation de la mine de charbon de Carmichael. Elle sera la plus grande mine au monde et la santé de la Grande Barrière est mise à mal entre les partisans de l’exploitation et les opposants. Les écologistes et les scientifiques du climat estiment que l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère piègera la chaleur irradiant de la Terre, en augmentant le réchauffement climatique.

« Le changement climatique est en train de tuer la Grande Barrière de Corail » a déclaré l’écologiste Charlie Wood, directeur de 350.org, un mouvement opposé aux carburants fossiles. « Les activités minières et la combustion permanente du charbon, du pétrole et du gaz endommagent de manière irréparable le climat. Si nous voulons que nos enfants apprécient la Grande Barrière de Corail, ainsi que les générations à venir, nous devons agir maintenant pour maintenir les carburants fossiles dans le sol », a précisé Charlie Wood.

L’Australie est l’un des principaux émetteurs mondiaux de dioxyde de carbone par tête à cause de sa dépendance aux centrales électriques alimentées au charbon pour l’électricité.

Les amoureux de la Grande Barrière de corail s’opposent à tout soutien de l’industrie du charbon.

Greenpeace demande aux investisseurs de prendre au sérieux cette importante déclaration de l’Unesco

Les scientifiques ont récemment confirmé que l’extension des mines de charbon ne va pas de pair avec un récif corallien sain. La population veut aussi conserver la Grande Barrière de corail : 85 % des Australiens optent pour un récif sain au lieu du charbon.

Greenpeace demande aux investisseurs de prendre au sérieux cette importante déclaration de l’Unesco et, tout comme 11 instances financières internationales, de ne pas investir dans l’extension envisagée des mines de charbon et des ports. Les investissements dans le charbon près de la Grande Barrière équivalent à la destruction du plus grand récif corallien du monde. Et ce, alors que l’industrie du charbon est en recul aux quatre coins du globe. Les mines de charbon sont une réminiscence du passé, l’avenir de la Grande Barrière réside dans le tourisme, la science et la pêche.

Dans le monde entier, des millions d’amoureux de la Grande Barrière de corail s’opposent à tout soutien de l’industrie du charbon, synonyme de destruction. Au cours des 30 dernières années, la moitié du corail de la Grande Barrière a disparu. La seule manière de sauver l’autre moitié est d’arrêter l’exploitation de nouvelles mines et l’extension des ports. Continuons à lutter ensemble afin d’empêcher le financement de nouvelles mines !

 

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