Gu Junshan, ex-général chinois, condamné à mort pour corruption

20 août 2015 08:53 Mis à jour: 25 octobre 2015 22:02

 

L’an dernier, dans le cadre de leurs enquêtes pour corruption, la police militaire a fouillé l’une des résidences de Gu Junshan. Il leur a fallu deux nuits pour récupérer tout le butin, assez pour remplir quatre camions. Le lieutenant-général Gu avait le goût du luxe et du clinquant. Chez lui, les enquêteurs ont trouvé un bateau en or, un lavabo en or, et une statue en or massif du président Mao.

Dans le procès à huit clos tenu le lundi 10 août, un tribunal chinois a reconnu l’ancien chef adjoint de la logistique de l’Armée de libération du peuple, coupable de corruption, de détournement de fonds publics et d’abus de pouvoir. Sur son site web, le ministère de la Défense chinoise indiquait que Gu avait écopé d’une condamnation à mort avec sursis.

Sina, le portail du Web Chinois expliquait que le lieutenant-général avait obtenu une condamnation avec sursis grâce « à ses actes de mérites » — le porte-parole du ministère de la Défense n’a pas précisé lesquels — après un bon comportement au bout de deux ans. L’histoire du Parti communiste montre que ce dernier est clément, avec ses hauts cadres en disgrâce.

En 2014, Gu a été reconnu coupable de vente de postes hiérarchiques dans l’armée, une pratique très lucrative. Selon le magazine d’affaires chinois Caixin, une descente des autorités avait permit en 2014, de trouver dans la résidence de Gu, à Puyang, dans le centre de la Chine, une statue de Mao entièrement en or, des caisses d’alcool parmi les plus chers, ainsi qu’un certain nombre d’objets de luxe. D’après le magazine financier Caijing, le bureau du procureur du Hebei estimerait la fortune de Gu à plus de 200 milliards de yuans (environ 32 milliards de dollars).

La résidence de Gu Junshan, ex-général de la logistique générale de l’Armée, à Puyang, dans la province centrale de Henan en Chine, le 17 janvier 2014 (AFP/Getty Images)
La résidence de Gu Junshan, ex-général de la logistique générale de l’Armée, à Puyang, dans la province centrale de Henan en Chine, le 17 janvier 2014 (AFP/Getty Images)

Caixin révélait également qu’au mois d’avril, Dong Mingxiang, autre ancien chef de la logistique militaire, avait été inculpé pour corruption. Le Département de la Logistique Générale de l’Armée populaire de Libération est un nid de corruption, essentiellement à cause de sa main mise sans contrôle sur de vastes sommes destinées  aux projets de constructions militaires.

Une autre raison pourrait expliquer que les hauts fonctionnaires de la logistique soient dans le viseur : le département de la logistique générale gère les hôpitaux militaires du pays, des institutions qui selon des chercheurs ont pendant de nombreuses années, été directement impliqué dans les prélèvements d’organes sur des prisonniers de conscience.

Entre 2001 et 2009, Gu Junshan a dirigé le programme de réhabilitation des logements militaires dans les casernes. Son implication dans les prélèvements d’organes n’est pas clairement établie.

Par contre, Xu Caihou, son patron de l’époque dans les forces armées a été clairement désigné par un ancien chirurgien militaire de haut rang, comme étant le superviseur du système de transplantation d’organes forcé de l’armée.

Dans une interview accordée à la chaine télé Hong Kong Cable, Jiang Yanyong, a déclaré : « la grande majorité des foies obtenus en Chine proviennent de prisonniers qui ont été exécutés » et de préciser que les prélèvements étaient effectué du vivant des victimes, afin d’assurer la fraîcheur des organes. Jiang Yanyong d’ajouter « toutes les ambulances de l’hôpital militaire 301 se rendaient sur les sites des exécutions, avec leurs chirurgiens à bord ».

Au cours de sa campagne anti-corruption, le leader chinois Xi Jinping a déjà purgé plus de 30 hauts responsables militaires. Fin Juillet, Guo Boxiong, l’ancien vice-président de la Commission militaire centrale avait été exclu du Parti communiste pour « violations graves de la discipline du Parti », et son fils, le major général Guo Zhenggang, est actuellement sous enquête pour corruption. L’an dernier, Xu Caihou, l’autre ancien vice président de la Commission militaire centrale, avait fait l’objet d’investigations. Il est récemment décédé d’un cancer de la vessie, échappant à toute poursuite.

Les évolutions récentes de la situation dans les hautes sphères de l’armée chinoise accréditent précisément les analyses de plusieurs commentateurs politiques du pays, qui pensent que Xi Jinping, en ciblant les fonctionnaires corrompus, entraine le Parti dans un redressement pour extirper l’ancien réseau politique, afin de renforcer sa propre position.

Guo Boxiong et Xu Caihou devaient leurs postes à l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin. Gu Junshan est lié au clan de Jiang Zemin à la fois par Xu Caihou, et par son autre patron, le général Jia Tingan, l’ancien directeur adjoint du Département de politique général de l’Armée populaire de Libération et proche allié de Jiang Zemin.

Le lendemain du limogeage de Guo en juillet, Xi Jinping nommait dix nouveaux généraux dans l’armée, dont certains sont des adversaires affichés de la clique de Jiang Zemin.

Article original : Former Chinese General Gu Junshan Given Suspended Death Sentence for Corruption

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