Guerre Ukraine Russie: Kiev vise la maîtrise des airs en 2024

Par Epoch Times avec AFP
17 janvier 2024 17:25 Mis à jour: 17 janvier 2024 17:32

L’Ukraine a affirmé mercredi viser en 2024 la maîtrise des airs aujourd’hui dominés par la Russie, prévenant que vaincre Moscou prendrait « du temps » et nécessiterait l’aide continue des Occidentaux.

Cet appel intervient alors qu’Américains et Européens tergiversent sur la suite de l’aide à apporter à Kiev. L’Ukraine craint que ces hésitations puissent déboucher sur un gel du conflit, favorable à la Russie qui occupe près de 20% de son territoire.

« En 2024, la priorité est de chasser la Russie du ciel car celui qui contrôle le ciel déterminera quand et comment la guerre va se finir », a dit au Forum économique de Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba. « On les a vaincus en 2022 sur terre, on les a vaincus en 2023 en mer et nous nous concentrons pour les vaincre dans les airs en 2024 », a-t-il lancé.

La Russie a attaqué en février 2022 l’Ukraine, mais elle a échoué à prendre Kiev puis a été chassée du Nord, du Nord-Est et d’une partie du Sud du pays. En 2023, avec des attaques de drones maritimes et de missiles, les forces ukrainiennes ont pu lever le blocus de certains de ses ports de la mer Noire et reprendre en partie les exportations, notamment de céréales.

Pour gagner la maîtrise des airs, M. Kouleba a répété que son pays allait avoir besoin que l’Occident lui fournisse des avions (des F-16 doivent être livrés cette année) ainsi que des missiles de longue portée, des projectiles qu’Américains et Européens n’ont fourni qu’en petit nombre notamment par peur de provoquer une escalade du conflit avec la Russie. « Cela va nécessiter de fournir à l’Ukraine des avions, des missiles de longue-portée et des drones, dont l’Ukraine a significativement augmenté sa production », a réclamé M. Kouleba.

Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui aussi à Davos, a martelé mercredi que tout retard dans l’aide à son pays met en danger « la sécurité du continent européen ». Faute d’aide, « nous manquerons cruellement d’artillerie, nous aurons un très grand déficit de missiles de défense antiaérienne. Cela signifie que nous ne serons pas en mesure de repousser les attaques », a-t-il poursuivi, brandissant le spectre d’une future « guerre entre l’Otan et la Russie ».

M. Blinken doute d’un possible cessez-le-feu

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a lui émis des doutes sur les perspectives d’un cessez-le-feu en Ukraine, estimant que Moscou n’avait montré aucune volonté de « négocier avec bonne foi », après presque deux ans d’invasion russe. « Nous ne le voyons pas », a déclaré M. Blinken au Forum économique mondial à Davos concernant la possibilité d’un cessez-le-feu. « Nous y sommes toujours ouverts et attentifs, car le peuple ukrainien le souhaite plus que n’importe qui d’autre », a-t-il ajouté. « Mais il faut que la Russie ait la volonté de s’engager, de négocier avec bonne foi, sur la base des principes fondamentaux qui ont été remis en cause par son agression – l’intégrité territoriale, la souveraineté, l’indépendance », a souligné le chef de la diplomatie américaine. « Si et quand la Russie est prête à négocier sur cette base, elle trouvera des Ukrainiens qui voudront le faire et elle trouvera certainement le soutien des États-Unis », a assuré M. Blinken.

Des drones d’attaque et des missiles russes

L’Ukraine est visée presque chaque nuit par des drones d’attaque et des missiles lancés par la Russie depuis le sol, la mer ou les airs. L’armée de l’air ukrainienne a dit avoir abattu dans la nuit 19 des 20 drones lancés par les Russes, notamment contre Odessa, grand port du Sud également visé par une attaque de missile dans la matinée, où trois personnes ont été blessées.

Ailleurs en Ukraine, une personne a été tuée et une autre blessées à Kherson (sud) et deux adolescents blessés à Nikopol (sud-est). Dans la soirée de mardi, les autorités ukrainiennes avaient déjà fait état de 17 blessés à Kharkiv, la deuxième ville du pays, après une double attaque de missiles.

Grâce aux systèmes de défense fournis par les Occidentaux, les forces ukrainiennes parviennent à abattre la majorité des engins tirés par la Russie, mais le pays risque de manquer de munitions. « Nous combattons un ennemi très puissant, un ennemi très grand, un ennemi qui ne dort jamais. Cela prend du temps », a relevé M. Kouleba. Les Occidentaux n’ont aussi livré qu’un nombre très limité d’armes de longue portée que Kiev juge cruciales pour l’emporter.

M. Poutine a, lui, jugé mardi que l’existence même de l’État ukrainien était en jeu, à la suite de l’échec de la vaste contre-offensive estivale de Kiev qui n’a pas permis la libération des territoires occupés par l’armée russe. « Non seulement leur contre-offensive a échoué, mais l’initiative est entièrement entre les mains des forces armées russes. Si cela continue, le statut d’État de l’Ukraine pourrait subir un coup irréparable », a déclaré celui qui estime que l’Otan mène une guerre par procuration contre Moscou en utilisant l’Ukraine. M. Zelensky a, lui, qualifié mardi à Davos le président russe de « prédateur ».

 « Le soutien de la France à l’Ukraine »

Le Président Emmanuel Macron exprimera vendredi « le soutien de la France à l’Ukraine », lors de ses vœux aux Armées dans le port de Cherbourg (Manche), a annoncé mercredi l’Élysée. Il « réaffirmera les principes qui guident le soutien de la France à l’Ukraine », où il compte se rendre en février pour la deuxième fois depuis le début de la guerre, selon l’Élysée. Il participera également à un atelier illustrant « le soutien apporté à Kiev dans le domaine très important de l’artillerie ».

« Le plus grand risque à mes yeux est la guerre d’agression russe en Ukraine. Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner car alors la sécurité même de l’Europe et de tout le voisinage russe serait remise en cause », a déclaré le chef de l’État lors d’une conférence de presse mardi ayant duré plus de deux heures. « C’est le principal sujet à mes yeux de mobilisation », a-t-il poursuivi, annonçant qu’il irait lui-même « en février en Ukraine ».

Alors que la ligne de front est gelée en Ukraine depuis des mois, le chef de l’État a annoncé mardi de nouvelles livraisons d’une « quarantaine » de missiles (longue portée) Scalp et « plusieurs centaines de bombes » à Kiev pour ne « pas laisser la Russie gagner ». Aucune précision n’a été apportée sur la nature exacte de ces « bombes ».

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