Logo Epoch Times

Halima Ben Ali, fille de l’ancien autocrate, arrêtée à Paris sur requête de Tunis

top-article-image

L’ancien président tunisien Zine El Abidine ben Ali au 16e sommet de la Ligue arabe à Tunis, le 22 mai 2004.

Photo: FETHI BELAID/AFP via Getty Images

author-image
Partager un article

Durée de lecture: 3 Min.

Halima Ben Ali, fille cadette de l’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, a été interpellée en France à la demande des autorités tunisiennes, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Elle doit être présentée mercredi au parquet général pour la notification d’une demande d’arrestation provisoire émise par Tunis. Elle comparaîtra ensuite devant un conseiller délégué chargé de décider d’un placement sous écrou extraditionnel ou d’un contrôle judiciaire. Le motif exact de la demande de la Tunisie n’a pas été précisé.

Une audience devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel, compétente en matière d’extradition, aura lieu ultérieurement.

L’avocate dénonce un « acharnement »

Son avocate, Me Samia Maktouf, dénonce une poursuite politique : « Ma cliente est victime d’une chasse à la femme déclenchée par la Tunisie, d’un acharnement sans précédent. »

Selon elle, Halima Ben Ali est visée par une notice rouge d’Interpol émise par la Tunisie pour des accusations de détournement de fonds. Elle avait déjà été arrêtée en 2018 en Italie à la demande de Tunis, avant d’être libérée.

« Ma cliente n’a jamais commis de crime ou de délit et a quitté la Tunisie alors qu’elle était encore mineure », affirme l’avocate, rappelant qu’elle était âgée de 17 ans lors de son départ. « On cherche à se venger de l’ancien chef d’État, son père, à travers elle. Nous faisons entièrement confiance à la justice française pour faire triompher le droit. »

Interpellation à l’aéroport

Halima Ben Ali, qui vit et travaille à Dubaï, a été arrêtée à l’aéroport alors qu’elle s’apprêtait à quitter Paris après un séjour de quelques jours. Son avocate dit craindre « un lynchage » en cas d’extradition vers la Tunisie.

Elle indique également vouloir signaler au ministère de l’Intérieur les conditions de l’interpellation. Une policière franco-tunisienne aurait publiquement traité sa cliente de « voleuse » après l’avoir reconnue.

Héritage d’un régime déchu

Le 14 janvier 2011, Zine El Abidine Ben Ali avait fui la Tunisie après 23 ans de pouvoir, emporté par la contestation déclenchée par l’immolation d’un vendeur ambulant à Sidi Bouzid en décembre 2010. Il avait quitté le pays avec son épouse Leila Trabelsi, leur fille Halima et leur fils Mohamed Zine El Abidine.

L’ancien président a terminé sa vie en exil en Arabie saoudite, où il a passé ses huit dernières années.