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Harcèlement scolaire

Harcèlement scolaire : 600 actions en justice et 2400 mesures pénales alternatives contre les auteurs en deux ans

La lutte contre le harcèlement scolaire prend une tournure résolument pénale. Intervenant sur TF1 ce lundi, le ministre de l'Éducation nationale Edouard Geffray a dévoilé des chiffres révélateurs de la mobilisation judiciaire. Entre 2022 et la fin 2024, pas moins de 600 actions en justice ont été lancées contre des auteurs de harcèlement en milieu scolaire. Cette annonce intervient à quelques jours seulement de la Journée nationale dédiée à ce fléau.

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Édouard Geffray lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 28 octobre 2025.

Photo: MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

La lutte contre le harcèlement scolaire prend une tournure résolument pénale. Intervenant sur TF1 ce lundi, le ministre de l’Éducation nationale Édouard Geffray a dévoilé des chiffres révélateurs de la mobilisation judiciaire. Entre 2022 et la fin 2024, pas moins de 600 actions en justice ont été lancées contre des auteurs de harcèlement en milieu scolaire. Cette annonce intervient à quelques jours seulement de la Journée nationale dédiée à ce fléau.

Des mesures pénales alternatives par milliers

Au-delà des poursuites judiciaires traditionnelles, plus de 4.200 mesures pénales alternatives ont été prononcées durant cette période. Ces sanctions, adaptées à la gravité des faits et à l’âge des protagonistes, constituent une réponse graduée et réactive. Elles peuvent prendre diverses formes : interdictions de contact avec certaines personnes, restriction d’accès à des lieux spécifiques, ou simples rappels à l’ordre. « Cette approche permet une sanction proportionnée et rapide », précise l’entourage du ministre, soulignant l’importance d’adapter les mesures aux mineurs concernés.

Un cadre légal renforcé depuis 2022

La loi Balanant, adoptée en 2022, a considérablement durci l’arsenal répressif. Désormais, les actes de harcèlement scolaire exposent leurs auteurs à des peines pouvant atteindre trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Ces sanctions s’appliquent même lorsque les faits n’ont causé aucune incapacité temporaire de travail, ou une ITT n’excédant pas huit jours. L’âge du harceleur reste un critère d’appréciation important dans la détermination de la peine.
« Aujourd’hui on a une réponse, y compris pénale qui est extrêmement forte », a martelé Edouard Geffray, insistant sur la nécessité d’une action à plusieurs niveaux. La prévention commence au sein des familles, par le dialogue. La détection précoce des signaux d’alerte et le témoignage des spectateurs constituent également des leviers essentiels.

Les harceleurs exclus, les victimes protégées

Une révolution s’opère dans la gestion des cas avérés : ce n’est plus la victime qui doit changer d’établissement, mais l’auteur du harcèlement. Depuis la rentrée 2023-2024, « plusieurs centaines » d’élèves harceleurs ont été contraints de quitter leur école d’origine. Le ministre s’est engagé à communiquer des statistiques précises « d’ici la fin de la semaine ». Cette mesure constitue un renversement symbolique majeur, cessant de pénaliser doublement ceux qui subissent déjà la violence.
Cette mobilisation gouvernementale fait suite au drame de Lindsay, adolescente de 13 ans du Pas-de-Calais qui s’est suicidée au printemps dernier, transformant la lutte contre le harcèlement en priorité nationale.

Une réalité préoccupante pour 37% des jeunes

Les derniers chiffres de l’association e-Enfance, publiés fin octobre, dressent un tableau alarmant : 37% des jeunes sont touchés par le harcèlement ou le cyberharcèlement. Cette proportion demeure stable à tous les âges de la scolarité, touchant 35% des élèves de primaire et culminant à 40% au lycée.
Le phénomène se déroule principalement dans l’enceinte des établissements scolaires (71% des cas) et lors d’activités périscolaires (17%). Les motifs invoqués révèlent des discriminations inquiétantes : jalousie ou envie (24%), différences physiques (20%), particularités vestimentaires (16%). Ces données confirment l’urgence d’une action collective, associant prévention, répression et accompagnement des victimes.
Avec AFP