L’année 2020 marque la première hausse du nombre de suicides au Japon depuis 11 ans, un nombre six fois plus élevé que celui des victimes du Covid-19 pour la même période dans le pays. Cette nouvelle alarmante est liée à la crise sanitaire qui a engendré davantage d’isolement et de solitude ainsi qu’un manque de relations humaines.
« En raison de la crise sanitaire, le nombre de personnes qui se donnent la mort est en hausse. Si nous ne faisons rien, cela engendrera une crise sociale d’une ampleur inédite. Soyons humains et moins bureaucratiques », a déclaré Tetsushi Sakamoto, qui vient d’être nommé au nouveau poste de ministre de la Solitude, indique le Courrier International.
C’est la première fois depuis 2009 que le Japon connaît une augmentation du nombre de suicides. Il s’agit d’une hausse importante : 20 919 personnes ont mis fin à leurs jours en 2020, ce qui fait 750 de plus qu’en 2019.
Parmi ces suicides, l’augmentation est beaucoup plus alarmante chez les femmes, soit 14,5 % de plus que l’année précédente, alors que ce taux a baissé d’environ 1 % chez les hommes, selon Sud-Ouest.
D’un autre côté, 440 élèves et étudiants se sont enlevé la vie en 2020 – le chiffre le plus élevé depuis 1980. D’après la BBC, la crise actuelle est différente de celle de 2008 ou encore celle que le Japon a connue au début des années 1990, où de nombreux suicides avaient été observés chez les hommes. La crise du coronavirus a un plus grand impact sur le nombre de femmes et de jeunes qui s’enlèvent la vie.
La solitude a été accentuée à cause des restrictions liées à la crise du virus du Parti communiste chinois (PCC), qui a entraîné un manque de contacts sociaux, en partie à cause du télétravail et du chômage. Le gouvernement japonais a donc décidé d’agir en mettant en place un nouveau ministère, dont le ministre a pour charge de trouver une stratégie pour lutter contre le fléau du suicide.
Le nombre de victimes du suicide pour l’année 2020 au Japon a été six fois plus important que le nombre total de morts liés au virus de Wuhan pour la même période. En effet, au 1er janvier 2021, 3 460 personnes seraient décédées du Covid-19, selon le site Worldometers, qui regroupe les statistiques des différents pays.
La décision du gouvernement japonais visant à essayer de trouver des solutions contre le fléau du suicide a donc toute sa place, d’autant plus que la situation pourrait s’aggraver encore en 2021 à cause de l’augmentation du nombre de chômeurs. En 2020, il y avait près de 2 millions de chômeurs dans le pays, sur une population de 126 millions, rapporte Le Point.
Rien que pour le mois d’octobre, le Japon comptait plus de décès par suicide que le nombre de morts à cause du coronavirus depuis le début de l’année 2020.
« Nous n’avons même pas eu de véritable confinement, et les conséquences du Covid sont vraiment minimes si on les compare à celles d’autres pays. Cela suggère que d’autres pays pourraient connaître une augmentation des suicides similaire, voire plus importante, dans le futur », a déclaré Michiko Ueda, professeure à l’Université Waseda à Tokyo.
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