Incendie de Landiras: 14 ans de travail «foutu en l’air», ses 2.700.000 abeilles ont péri dans les flammes

Par Emmanuelle Bourdy
30 juillet 2022 00:35 Mis à jour: 30 juillet 2022 06:46

Cet apiculteur a perdu ses 50 ruches, dans les incendies qui ont fait des ravages en Gironde, notamment à Landiras où 13.800 hectares sont partis en fumée. Il n’a pas pu les sauver et doit maintenant repartir à zéro.

Apiculteur depuis 14 ans, Alexandre Gouëllo a tout perdu. Ses 50 ruches, qui se trouvaient au lieu-dit Troupins, à Landiras, ont été décimées. « Le mardi 12 juillet, je suis venu le soir, on m’a dit qu’elles ne risquaient rien, car l’incendie n’était pas de ce côté-là », raconte Alexandre Gouëllo à Actu.fr. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et dans la nuit, le vent a tourné. « En quelques minutes, il y avait des flammes sur 360° et à la cime des arbres, il était déjà trop tard. Mais je n’en veux à personne, ils ont fait tout ce qu’ils ont pu », ajoute-t-il.

Des dégâts estimés à 45.000, voire 50.000€

Au total, l’incendie a décimé près de 2.700.000 abeilles. L’apiculteur explique que lorsqu’elles sentent la fumée, « les abeilles ne se sauvent pas ». Au contraire, « elles rentrent dans la ruche pour protéger la reine. Elles se gavent de miel pour tenir plusieurs jours sans sortir », détaille-t-il.

Quand il est revenu sur les lieux, quelques jours plus tard, tout n’était que cendres. Les dégâts sont estimés à 45.000, voire 50.000€. Outre la perte des abeilles, il faut y ajouter celle des ruches, ainsi que tout le matériel. Pour l’apiculteur, ce drame est d’autant plus difficile à accepter qu’il avait prévu de faire de ce travail son activité principale. « Cela faisait un an et demi que je travaillais dessus pour pouvoir en vivre à 100 % dans les mois prochains », relève-t-il.

S’il peut compter sur un remboursement provenant des assurances, celles-ci ne prennent toutefois pas en compte la perte de récolte. De plus, « entre la vétusté des ruches et l’absence de facture (à l’époque on se débrouillait entre nous), elles ne peuvent pas se baser sur quelque chose », regrette-t-il auprès d’Actu.fr.

« Quand je vois qu’il n’y a aucun blessé et peu de bâtiments brûlés, je me dis que ce n’est rien »

Alexandre Gouëllo doit non seulement retrouver des essaims, mais aussi un endroit pour installer ses abeilles. Le lieu a en effet toute « son importance », car pour que les abeilles « produisent du miel », elles doivent se sentir bien, souligne-t-il. Il admet que pour ça, Troupins était « exceptionnel », en raison de sa grande diversité, mais aussi du point d’eau que constituait le lac. Il sera donc difficile de retrouver cet idéal.

Par ailleurs, Alexandre Gouëllo va devoir entamer des négociations aussi bien avec les banques, concernant le rachat de nouvelles ruches pour reconstituer son activité, qu’avec les mairies, pour trouver un nouveau lieu.

Même s’il n’a pas de solution à tous ces problèmes pour le moment, l’apiculteur relativise. « Je me mets à la place des gens ou de leur famille qui auraient pu y rester. Quand je vois qu’il n’y a aucun blessé et peu de bâtiments brûlés, je me dis que ce n’est rien », souffle-t-il à nos confrères.

Une cagnotte en ligne est créée

L’apiculteur précise également avoir reçu de nombreux messages de soutien, des pompiers ayant même voulu lui donner leur solde, afin qu’il puisse reconstruire son activité. Mais il a simplement décliné ces offres, conscient que les soldats du feu n’y sont pour rien.

D’autres encore ont voulu créer une cagnotte en ligne, mais là encore, il a refusé, prétextant qu’il s’est « toujours débrouillé seul ». « Je ne veux pas avoir des réflexions dans le futur du type : ’Tu as profité de la situation’ ou ’Si ça se trouve tu as fait exprès.’ Je préfère mille fois les messages de soutien », assure-t-il. Malgré tout, l’un de ses amis a tenu à crée une cagnotte en ligne pour l’aider. Et pour celles et ceux qui souhaiteraient entrer en contact avec l’apiculteur peuvent le faire via Facebook, Le miel d’Alexandre ou par mail : alexandregouello@gmail.com.

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