Israël appelle les habitants de Gaza-ville à quitter la ville pour une « zone humanitaire » plus au sud

Un camion transporte des personnes et leurs effets personnels alors qu'elles évacuent la ville de Gaza en direction du sud, le 2 septembre 2025.
Photo: EYAD BABA/AFP via Getty Images
L’armée israélienne a lancé samedi matin un appel urgent aux habitants de Gaza-ville pour qu’ils évacuent vers la zone côtière d’Al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, désignée comme « zone humanitaire ». Cette directive intervient en prévision d’une offensive terrestre imminente sur la plus grande ville du territoire palestinien.
« À partir de maintenant, et dans le but de faciliter le départ des habitants de la ville, nous déclarons la zone [côtière] d’Al-Mawasi [dans le sud de la bande de Gaza] comme zone humanitaire », a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne pour le public arabophone, dans un message en arabe diffusé sur les réseaux sociaux et adressé « aux habitants de la ville de Gaza et à tous ceux qui s’y trouvent ».
Le communiqué exhorte la population à agir rapidement : « Profitez de l’occasion pour vous déplacer sans tarder vers la zone humanitaire et rejoindre les milliers de personnes qui s’y sont déjà rendues. »
Cette directive concerne environ un million de personnes selon les estimations de l’ONU, qui met en garde contre un « désastre » à venir en cas d’expansion de l’offensive israélienne sur la cité.
Des infrastructures humanitaires promises
Dans un second communiqué en anglais, l’armée israélienne détaille le contenu de cette « zone humanitaire » établie en prévision de « l’expansion de [son] opération terrestre à Gaza ». Selon les forces israéliennes, la zone comprend « des infrastructures humanitaires essentielles telles que des hôpitaux de campagne, des conduites d’eau et des installations de dessalement, ainsi que l’approvisionnement continu en nourriture, tentes, médicaments et équipements médicaux pour la zone ».
L’armée affirme que « l’effort d’aide humanitaire pour la zone […] se poursuivra de manière continue en coopération avec l’ONU et les organisations internationales, parallèlement à l’expansion de l’opération terrestre ».
Les négociations de cessez-le-feu au point mort
Cette escalade intervient alors que les négociations de cessez-le-feu semblent dans l’impasse. L’organisation terroriste Hamas avait donné son accord en août à une proposition d’accord de trêve et de libération des otages à Gaza présentée par les médiateurs (Égypte, États-Unis et Qatar). Cependant, le gouvernement israélien durcit désormais ses exigences, réclamant du Hamas qu’il dépose les armes, libère tous les otages qu’il retient et cède le contrôle sécuritaire de la bande de Gaza à Israël, entre autres conditions.
Un précédent inquiétant pour les zones « sûres »
Cette nouvelle déclaration de zone humanitaire suscite des inquiétudes au regard des précédents. Depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a mené de nombreux bombardements sur des zones qu’elle avait précédemment déclarées « humanitaires » et « sûres » pour les habitants, affirmant y viser des combattants du Hamas se cachant au milieu des civils.
Cette réalité résonne dans les témoignages recueillis sur le terrain. Des dizaines de Palestiniens interrogés dans la ville de Gaza par l’AFP depuis plusieurs semaines expriment leur désespoir, répétant qu’il n’y « a aucun endroit sûr » dans la bande de Gaza et affirmant préférer « encore mourir sur place plutôt que d’être déplacés une énième fois ».
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