Jack Dorsey, PDG de Twitter : censurer l’histoire de Hunter Biden du New York Post a été une « erreur »

Par Zachary Stieber
19 novembre 2020 08:06 Mis à jour: 17 mars 2021 05:17

Censurer une histoire sur le fils du candidat démocrate à la présidence Joe Biden était une erreur, a dit le PDG de Twitter aux législateurs à Washington mardi.

Jack Dorsey a expliqué par vidéoconférence à la commission judiciaire du Sénat que les employés de Twitter ont pris une décision d’application basée sur une politique qu’ils ont créée en 2018 afin d’empêcher que la plateforme de médias sociaux ne soit utilisée pour diffuser des documents piratés.

« Nous avons rapidement interprété, sans autre preuve, que les contenus de l’article avaient été obtenus par piratage et, conformément à notre politique, nous avons empêché leur diffusion. Après mûre réflexion, nous avons admis que cette action était erronée et l’avons corrigée dans les 24 heures », a déclaré M. Dorsey.

Le New York Post a informé que l’histoire de Hunter Biden était centrée sur une copie d’un disque dur obtenue auprès de Rudy Giuliani, l’avocat personnel du président américain Donald Trump, qui a obtenu la copie d’un propriétaire de magasin d’informatique dans le Delaware.

Le propriétaire a affirmé qu’il avait pris le contrôle de l’ordinateur après que son propriétaire n’a pas répondu aux messages répétés l’invitant à le récupérer.

La raison pour laquelle Twitter a cru que le matériel avait été piraté n’est pas claire.

Certes, M. Dorsey a affirmé que l’action avait été corrigée, mais il a expliqué qu’on avait dit au New York Post que la seule façon de débloquer son compte Twitter était de supprimer le tweet original.

« Nous avons informé le New York Post de notre erreur et de la mise à jour de notre politique, et de la manière de débloquer leur compte en supprimant le tweet original incriminé, ce qui leur permettait de tweeter à nouveau exactement le même contenu et le même article », a précisé M. Dorsey.

« Ils ont choisi de ne pas le faire, insistant plutôt sur le fait que nous devions annuler notre mesure d’exécution. Nous n’avions pas l’habitude d’annuler rétroactivement nos mesures d’exécution. Cet incident a démontré que nous en avions besoin, nous avons donc créé une mesure juste et appropriée. J’espère que cela illustre le raisonnement qui sous-tend nos actions et démontre notre capacité à prendre des retours d’information, à admettre nos erreurs et à apporter des changements, le tout de manière transparente pour le public », a-t-il ajouté.

Twitter a débloqué le compte environ deux semaines après l’avoir verrouillé.

Un montage photo montre le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg (à gauche), et le PDG de Twitter, Jack Dorsey, lors de leur témoignage à distance devant le Congrès le 28 octobre 2020. (Michael Reynolds/POOL/AFP via Getty Images)

Les sénateurs ont fait pression sur M. Dorsey et sur le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, à propos de leur répression croissante des utilisateurs et des contenus, dont beaucoup semblent être conservateurs ou de droite.

Après que M. Zuckerberg a également mentionné qu’il semblait y avoir une erreur lorsqu’une publicité était retirée, le sénateur Mike Lee (Parti républicain) a fait remarquer aux responsables de la technologie : « Ces erreurs, il est certain, se produisent beaucoup plus souvent d’un côté du spectre politique que de l’autre. »

Mike Lee a noté que plus de 90 % des employés de Facebook et Twitter qui font des dons aux candidats fédéraux ont donné aux démocrates.

« Donc, ces erreurs sont peut-être des erreurs, mais ce sont des erreurs qui s’alignent entre elles. Elles ne se répètent peut-être pas, mais elles vont toutes dans la même direction. Et le thème récurrent se trouve être les républicains, les conservateurs et les militants pro-vie », a-t-il fait remarquer.

Les législateurs sont en train d’examiner les changements potentiels à la section 230 de la loi sur les communications et la décence, qui protège les entreprises technologiques de la plupart des poursuites judiciaires. L’audience a été déclenchée par les actions de Twitter contre le New York Post.

Le président de la Commission judiciaire du Sénat, Lindsey Graham (Parti républicain), a affirmé que la situation montrait comment Twitter et Facebook se rapprochent davantage des médias que des plateformes de médias sociaux à l’heure actuelle, ce qui les placerait sous la juridiction des lois relatives à ces médias.

« Il existe des règles sur ce qu’une station de télévision peut faire. Il y a des règles sur ce qu’un journal peut faire. Et ce que je veux essayer de savoir, c’est : si vous n’êtes pas un journal sur Twitter ou Facebook, alors pourquoi avez-vous un contrôle éditorial sur le New York Post ? Ils ont décidé, et peut-être pour une bonne raison, je ne sais pas, que les articles du New York Post sur Hunter Biden devaient être signalés, exclus de la distribution ou rendus difficiles à trouver », a déclaré M. Graham dans son discours d’ouverture.

« Cela, pour moi, c’est comme si vous étiez le rédacteur en chef ultime. La décision de la rédaction du New York Post de publier l’article a été annulée par Twitter et Facebook, qui ont adopté des modes différents pour empêcher sa diffusion. Maintenant, si ce n’est pas une décision éditoriale, je ne sais pas ce que c’est. »

M. Graham a ajouté par la suite : « J’espère que nous modifierons l’article 230 pour inciter les plateformes de médias sociaux à proposer des normes transparentes et opaques qui nous permettront de porter des jugements sur leurs jugements, qu’on puisse savoir qui sont les vérificateurs de faits, qui fixe les ‘standards de la communauté’, quels sont leurs partis pris, et donner une certaine orientation à ces entreprises, car elles ont une tâche quasiment impossible. »

Le sénateur Richard Blumenthal (Parti démocrate du Connecticut) s’exprime lors d’une audition à Washington le 10 novembre 2020. (Susan Walsh/Pool/AFP via Getty Images)

Le sénateur Richard Blumenthal (Parti démocrate du Connecticut), membre de la commission, qui a participé à l’élaboration de la Section 230, s’est dit ouvert à l’idée de démanteler les grandes entreprises technologiques en raison d’abus de pouvoir, ainsi qu’à une « réforme significative » de la Section 230.

Mais M. Blumenthal a estimé que l’audition « n’est certainement pas la procédure sérieuse dont nous avons besoin », alléguant que son but « semble plutôt être de faire pression ou intimider » MM. Zuckerberg et Dorsey « pour les empêcher de prendre des mesures encore plus responsables, en menaçant de supprimer les dispositions de la Section 230 ».

« Je veux voir une vraie réforme qui permettra de réformer ces violations, parce que vos programmes se sont associés avec des prédateurs d’enfants, des suprémacistes blancs et des trafiquants d’êtres humains, et s’en sont servis pour en faire des armes. Et j’ai entendu des histoires déchirantes de la part des victimes », a-t-il déclaré.

À un moment donné, M. Dorsey a dit aux législateurs que les interventions intensifiées – y compris la censure répétée de Donald Trump, tout en laissant tranquille son adversaire Joe Biden – visent en fait à « encourager davantage de débats », mais qu’il s’agit, au fond, d’une décision commerciale.

« Ce que nous avons vu et ce que le marché nous a dit, c’est que les gens ne supporteraient pas les violations des droits, le harcèlement et les informations trompeuses qui causeraient des dommages hors ligne et qu’ils quitteraient notre service à cause de cela », a-t-il précisé. « Notre intention est donc de créer une politique claire, une application claire qui permette aux gens de sentir qu’ils peuvent s’exprimer sur notre service et, en fin de compte, lui faire confiance. »

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