« J’ai vu mon enfant sombrer sans pouvoir rien faire » à cause du harcèlement scolaire, témoigne une maman

Par Nathalie Dieul
14 décembre 2020 19:21 Mis à jour: 14 décembre 2020 19:21

Un élève de cinquième du collège de l’Ill, situé à Illfurth dans le Haut-Rhin, rentrait tous les soirs en larmes à cause du harcèlement scolaire. Sa mère témoigne de la détresse de son fils et de son propre désarroi face à sa souffrance.

« J’ai entendu mon fils parler à son petit frère de 8 mois en lui disant : ‘Heureusement que tu es là, sinon j’aurais déjà fait une bêtise depuis longtemps.’ Ce n’est pas possible pour une maman d’entendre cela », explique à France 3 Stéphanie*, la maman, désespérée.

Elle se souvient du jour où elle a compris que ce qui se passait entre son enfant et un autre garçon, qui se connaissent depuis la maternelle, n’était plus une question de chamailleries d’enfants : « C’était quelques jours après la rentrée de Bryan* en sixième. Il était dans la cour quand Kevin* a taillé un bâton puis l’a pointé sous la gorge de mon fils en disant qu’il allait le tuer. »

Cauchemars la nuit, idées noires, larmes font partie du quotidien du jeune Bryan, qui subissait les insultes depuis sa montée dans le bus le matin jusqu’à son retour en après-midi. Puis, à partir de la cinquième, les coups ont commencé. « Là j’ai vu mon fils commencer à sombrer », s’inquiète Stéphanie.

Les résultats scolaires du garçon, qui était un bon élève jusque-là, ont chuté depuis qu’il est en cinquième, de même que son état de santé général, au point où une neuropsychiatre a averti sa famille « qu’il était en danger, qu’il ne fallait pas qu’il retourne à l’école », témoigne Stéphanie.

Des prescriptions médicales ont permis à l’adolescent de rester à la maison depuis près de sept semaines. Mais au lieu de retourner au collège comme prévu d’ici quelques jours, il a été décidé qu’il n’y retournerait pas, et intégrerait plutôt une autre école au début de l’année prochaine.

Stéphanie a multiplié les démarches : plainte auprès de la gendarmerie (classée sans suite par la gendarmerie), plateforme gouvernementale Non au harcèlement, médiation avec une équipe mobile de sécurité du rectorat. Elle espère encore que le collège renvoie le jeune harceleur.

Elle a aussi décidé d’organiser une manifestation devant le collège de l’Ill ce jeudi 17 décembre, avec la participation de l’association de motards au grand cœur les 2 Roues de l’espoir.

« Les héros n’ont pas forcément des ailes, mais ils ont des motos », reconnaît Bryan avec optimisme.

* Les prénoms ont été changés.

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