«Je n’ai plus peur de mourir, je suis déjà morte»: l’ultraviolence d’une cité à Marseille racontée par une mère de famille

Par Nathalie Dieul
14 juin 2022 13:42 Mis à jour: 14 juin 2022 13:42

Entre la violence, l’insalubrité et les trafiquants de drogue qui font la loi dans cette copropriété des quartiers nord de Marseille, une mère de famille témoigne de l’enfer qu’elle vit au quotidien. Elle n’a plus peur pour elle‑même, mais pour ses enfants et leur avenir.

« Ils se battent à coup de couteau devant les enfants », raconte à France 3 Fatima, dont le prénom a été changé pour éviter les représailles. Cette mère de famille habite depuis six ans dans la cité du Mail à Marseille avec ses huit enfants et sa mère.

Les réseaux de trafiquants de drogue ont transformé le quartier qui lui plaisait pourtant lors de son arrivée en 2016. Depuis l’été dernier, l’arrivée de bandes rivales a encore aggravé la situation.

Fatima s’inquiète en particulier pour ses enfants puisque les trafiquants boivent et fument dans les escaliers.

« Ils proposent aux enfants d’aller leur chercher des boissons pour dix euros. Alors à 10 ans, 11 ans ou 14 ans, ils se mettent à vendre [de la drogue] », raconte la mère de famille.

Des trafiquants qui font la loi

Et ce n’est pas tout. Dans ce quartier, les trafiquants font la loi jusqu’à décider qui peut faire venir un médecin ou une infirmière. Ils coupent l’électricité, le gaz ou le téléphone à leur gré. « Ils décident même quand on peut regarder la télé », explique Fatima.

Laissé à l’abandon, l’immeuble est infesté. « Il y a les rats, les cafards, les seringues… », poursuit la mère de famille. Habitant au dernier étage d’un des bâtiments d’un immeuble assez élevé, la famille doit prendre les escaliers, car les deux ascenseurs sont hors service. Fatima paye pourtant 1100 euros de loyer par mois.

« On risque de mourir brûlé chez nous« 

Selon les associations du quartier, les gangs mettent parfois le feu aux domiciles pour déloger les habitants et récupérer les appartements. C’est peut‑être ce qui s’est passé dans la nuit du 4 au 5 juin, lorsqu’un incendie s’est déclaré dans un appartement du troisième étage.

« On risque de mourir brûlé chez nous, et personne ne fait rien », s’inquiète la mère de famille, qui lance un appel au secours aux autorités.

« Ce n’est pas un logement, c’est une tombe. On vit pire que des animaux », affirme Fatima. « Je n’ai plus peur de mourir. Parce que je suis déjà morte, même si mon corps n’est pas encore froid. »

***
Chers lecteurs,
Abonnez‑vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.