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Recommandation

plus-iconDémence et prévention naturelle

Stimuler la résilience du cerveau : des thérapies naturelles qui pourraient ralentir la démence

Les massages issus de la médecine traditionnelle chinoise (MTC) et une décoction de plantes nourrissantes permettent de corriger et d’améliorer trois déséquilibres constitutionnels impliqués dans la démence. Un patient atteint de démence, conduit en fauteuil roulant dans la clinique par son aidant, ne réagissait initialement à aucun stimulus : il ignorait les conversations et évitait tout contact visuel.

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Photo: Ilona Kojevnikova/Shutterstock

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Durée de lecture: 13 Min.

Après un traitement associant plantes médicinales chinoises et acupuncture, des progrès encourageants sont apparus : son regard s’est mis à suivre les gestes de l’acupuncteur, et il s’est levé de son fauteuil pour ouvrir une porte. Bien que modestes, ces améliorations ont rempli sa famille de joie.
Un autre patient, dont la parole était altérée en raison d’une atteinte de la zone du langage du cerveau, a vu son état se stabiliser après des séances d’acupuncture. Plus récemment, son élocution et sa prononciation se sont même nettement améliorées.
Wu Hung-chien, directeur de clinique de médecine chinoise à Taïwan, a pris en charge ces patients et partagé son expérience dans l’émission télévisée américaine Health 1+1 sur NTD, un média partenaire d’Epoch Times. Selon lui, un dépistage précoce des symptômes de la démence, associé à une thérapie alimentaire, des massages et l’acupuncture, peut ralentir de manière significative la dégénérescence cérébrale.

Les 3 causes de la démence selon la médecine traditionnelle chinoise

Du point de vue de la médecine occidentale, les causes fréquentes de la démence incluent les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, ainsi que les démences vasculaires, par exemple après un AVC. Selon la médecine traditionnelle chinoise (MTC), Wu Hung-chien distingue trois grands déséquilibres constitutionnels à l’origine de la démence :

La déficience du rein

En MTC, l’énergie du rein gouverne les os, la moelle osseuse et le cerveau. Une déficience du rein entraîne une « moelle cérébrale vide », dans laquelle les cellules nerveuses manquent de nutriments, favorisant leur dégénérescence.

L’humidité-glaires

La MTC décrit l’accumulation de déchets métaboliques anormaux sous le terme d’humidité-glaires, comparable aux plaques cérébrales décrites en médecine occidentale, qui altèrent les fonctions du cerveau.

La stase sanguine

Associée notamment aux « trois hauts » (hypertension, hyperglycémie, hyperlipidémie) et au syndrome métabolique, une mauvaise circulation sanguine réduit l’apport en sang au cerveau, entrave les mécanismes de réparation et l’élimination des déchets, contribuant ainsi à la démence.
Pour prévenir la démence, Wu Hung-chien a mis au point deux approches complémentaires — le massage et une décoction de plantes nourrissantes — afin de corriger ces trois déséquilibres.

La recette de l’œuf « impérial » pour booster le cerveau

Wu Hung-chien présente une recette d’œufs dite « impériale », bénéfique à tout âge : elle soutient le développement cérébral chez l’enfant, la réparation du cerveau chez l’adulte et aide à ralentir le vieillissement.
Ingrédients :
10 g de tianma (Gastrodia elata)
10 g de he shou wu (Polygonum multiflorum)
10 g de baies de goji
8 dattes rouges (jujubes)
10 g de longane (fruit du dragon)
10 g de huang qi (racine d’astragale)
4 œufs de poule entiers
800 ml d’eau

(Epoch Times)

Préparation
1. Rincer soigneusement les plantes et les œufs. Les placer dans une marmite en céramique ou en verre avec l’eau, puis porter à ébullition. À noter : éviter les casseroles en métal, susceptibles de réagir avec les plantes.
2. Réduire le feu et laisser frémir pendant 7 à 8 minutes, puis retirer les œufs et les écaler.
3. Poursuivre la décoction des plantes pendant 20 minutes, puis remettre les œufs écalés dans la marmite. Le plat est prêt à être consommé.
À noter : chez les personnes âgées, ajouter 10 g d’écorce de mandarine séchée (chen pi) et 5 g de curcuma (jiang huang).

Bienfaits des ingrédients

Les œufs contiennent de la lécithine et du DHA, essentiels à la santé cérébrale.
La racine d’astragale renforce le qi, l’énergie vitale.
Le longane séché et les dattes rouges nourrissent le sang.
Les baies de goji soutiennent la fonction rénale et la santé des yeux.
Le he shou wu Hung-chien est une plante réputée pour nourrir les reins et favoriser la vitalité des cheveux, avec des effets bénéfiques sur le cerveau.
La Gastrodia elata est une plante classique pour stimuler le cerveau. Des recherches modernes montrent qu’elle peut atténuer l’anxiété et la dépression, protéger les cellules nerveuses, améliorer la mémoire et soutenir la santé cardiovasculaire et cérébrale.
L’écorce de mandarine renforce l’élimination de l’humidité-glaires, tandis que le curcuma stimule la circulation sanguine et possède des propriétés anti-inflammatoires. Wu Hung-chien précise toutefois que les personnes atteintes de maladies rénales doivent consulter un médecin avant de consommer du curcuma.
Chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, les essais cliniques chez l’humain n’ont pas démontré l’efficacité de la curcumine prise par voie orale, en raison notamment de sa faible biodisponibilité. En revanche, des études animales suggèrent que la curcumine pourrait renforcer les effets anti-inflammatoires et neuroprotecteurs des exosomes dérivés de cellules souches, ouvrant des pistes prometteuses pour de futurs traitements.

Acupuncture et massages pour préserver la santé du cerveau

Wu Hung-chien utilise l’acupuncture chez les patients atteints de démence avec des résultats notables. Une revue récente publiée dans Complementary Therapies in Medicine indique que l’acupuncture améliore les fonctions cognitives en inhibant la neuro-inflammation, notamment par la suppression de l’activation des microglies et des astrocytes, et en modulant les cytokines pro- et anti-inflammatoires. Elle réduirait également les dépôts de β-amyloïde, soutenant ainsi son potentiel thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer.
En complément des séances professionnelles, l’auto-massage de la tête et des oreilles favorise la circulation sanguine cérébrale et contribue à la prévention de la démence.

1. Massage de la tête

Wu Hung-chien recommande de masser chaque jour cinq zones clés :
1. Le centre du front, à la racine des cheveux.
2. Le point Baihui, au sommet du crâne.
3. Les zones situées au-dessus de chaque oreille.
4. La région du cervelet, sous la protubérance occipitale, à l’arrière du crâne.
5. Les tempes.

(Epoch Times)

Méthode : à l’aide d’un peigne à dents rondes ou d’un masseur en bois ou en bambou, tapoter ou peigner ces zones. Commencer de l’avant vers l’arrière de la tête, puis inverser le mouvement. Ce massage peut être pratiqué quotidiennement après la douche, avant le coucher ou au réveil.

2. Massage des oreilles

Ce massage cible deux zones : l’antitragus (petite saillie pointue du pavillon de l’oreille), qui représente le cerveau, et le lobe de l’oreille, associé à la tête et au visage.

(Epoch Times)

Méthode : placer l’index sur l’antitragus, le majeur sur le lobe, et le pouce derrière l’oreille. Masser par mouvements circulaires, dans le sens horaire ou antihoraire. Ce geste peut se faire en regardant la télévision, en lisant, ou en complément du massage de la tête pour gagner du temps.

Qui présente un risque accru de démence ?

Selon Wu Hung-chien, certaines personnes sont plus vulnérables et devraient adopter des mesures préventives précoces : les personnes âgées, les femmes, ainsi que celles présentant :
Des antécédents familiaux de démence.
Une hypertension, une hyperglycémie, une hyperlipidémie ou une maladie cardiovasculaire.
Des traumatismes crâniens antérieurs.
Des maladies neurodégénératives Une insomnie chronique ou un sommeil de mauvaise qualité.
Une dépression.
Une obésité.
Une dépendance à l’alcool.
Les recherches montrent que les femmes de 45 ans et plus présentent un risque de développer la maladie d’Alzheimer deux fois supérieur à celui des hommes du même âge. Cette différence pourrait s’expliquer par une mortalité cardiovasculaire plus précoce chez les hommes à haut risque, tandis que l’espérance de vie plus longue des femmes augmente la probabilité d’atteindre l’âge où la démence se manifeste.

Les habitudes de vie qui protègent le cerveau

Adopter une hygiène de vie saine permet de réduire significativement le risque de démence. Wu Hung-chien recommande aux seniors de maintenir trois piliers : l’activité physique, les interactions sociales et la stimulation intellectuelle.
Côté activité physique, il conseille de marcher entre 5000 et 7000 pas par jour. Sur le plan social, il est préférable de multiplier les échanges avec les autres et de limiter le temps passé devant la télévision ou sur le téléphone portable.
Il est également essentiel de stimuler le cerveau, par exemple en jouant à des jeux cognitifs comme le bridge ou les échecs, ou en s’engageant dans des activités telles que la gestion financière.
Sur le plan alimentaire, Wu Hung-chien préconise le régime méditerranéen, inspiré des traditions culinaires des pays du pourtour méditerranéen. Riche en fruits et légumes antioxydants et en bonnes graisses, il aide à prévenir l’hypertension, l’hyperglycémie, l’hypercholestérolémie et le syndrome métabolique.
En agissant sur ces facteurs de risque, le régime méditerranéen contribue à réduire le risque de démence. Une étude publiée dans Nature Medicine a montré qu’une bonne adhésion à ce mode alimentaire aide à prévenir la maladie d’Alzheimer, en particulier chez les personnes présentant un risque génétique élevé.
Le maintien d’un poids santé est également crucial. Les recherches indiquent que les personnes ayant un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 30 à 50 ans présentent un risque de démence supérieur de 93 % par rapport à celles dont l’IMC se situe entre 18,5 et 24,9.
La démence peut sembler inéluctable, mais la médecine traditionnelle chinoise comme la recherche moderne convergent vers un constat porteur d’espoir : le cerveau est bien plus adaptable qu’on ne le pensait. Grâce aux plantes médicinales, à une meilleure circulation, à l’acupuncture, aux massages quotidiens et à un mode de vie actif pour le corps et l’esprit, il est possible de ralentir le déclin cognitif — et parfois de retrouver des capacités précieuses. S’il n’existe pas de solution unique, l’alliance des approches orientales et occidentales offre une voie puissante pour préserver la clarté mentale, l’autonomie et la qualité de vie sur le long terme.