SNCF
Jean Castex prend les rênes de la SNCF pour 4 ans
Jean Castex, 60 ans, a officiellement été désigné président directeur général de la SNCF ce mercredi. Cette nomination, validée par un décret en conseil des ministres puis entérinée lors d'un conseil d'administration, marque un tournant dans la carrière de cet ancien locataire de Matignon qui succède à Jean-Pierre Farandou, fraîchement nommé ministre du Travail.
Jean Castex est accueilli par ses partisans à son arrivée à l'aéroport Roland-Garros de Sainte-Marie, à La Réunion, le 14 avril 2022.
Photo: RICHARD BOUHET/AFP via Getty Images
Dans son communiqué de prise de fonction, le nouveau patron du groupe ferroviaire public ne cache pas son enthousiasme. « C’est avec fierté que je rejoins cette grande entreprise publique dont les missions sont au cœur de la vie quotidienne des citoyens », déclare-t-il, affichant d’emblée sa détermination à conduire la SNCF et ses filiales – Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis – vers la réussite.
Les chantiers qui l’attendent sont considérables. En tête de liste figure l’amélioration constante du service aux voyageurs, suivie de la transformation indispensable pour affronter la concurrence. S’ajoutent à ces priorités la régénération accélérée du réseau et sa modernisation face aux enjeux climatiques.
Le dialogue social comme boussole
Interrogé par Le Monde, Jean Castex dévoile sa méthode : « Un dialogue social exigeant et de qualité et une présence permanente sur le terrain. Je n’en connais pas d’autre. » Cette approche lui a d’ailleurs permis de réussir brillamment l’organisation des transports franciliens pendant les Jeux Olympiques de l’été 2024, sans le moindre accroc.
Le nouveau PDG promet de rencontrer « très vite » les cheminots, leur assurant qu’il sera « à leur écoute et engagé à leurs côtés ». Un message qui témoigne de sa volonté d’installer un climat de confiance avec les agents du rail.
Gérer les conflits d’intérêts avec rigueur
La question des potentiels conflits d’intérêts entre la RATP et la SNCF, entreprises désormais concurrentes sur de nombreux appels d’offres, a été anticipée. Jean Castex propose une « stricte étanchéité » : déport total sur tous les dossiers où les deux groupes s’affrontent, et retrait complet pendant trois ans sur les marchés où la RATP est sortante si la SNCF ou Keolis décident de candidater.
Un parcours taillé pour les grands défis
Haut fonctionnaire reconnu pour son pragmatisme et ses talents de négociateur, Jean Castex s’est illustré en avril 2020 en orchestrant le premier déconfinement sanitaire, ce qui lui vaut d’être propulsé Premier ministre de juillet 2020 à 2022. « Amoureux des trains » autoproclamé, il dirigeait la RATP depuis 2022, réussissant notamment l’exploit logistique des JO parisiens.
Il rend hommage à son prédécesseur pour avoir mis en œuvre la réforme ferroviaire, redressé les finances du groupe et défendu avec force les besoins de financements du réseau. Une belle passation de pouvoir pour un nouveau capitaine qui devra maintenir le cap dans la tempête de la modernisation ferroviaire.
Avec AFP
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