Une jeune fille de 12 ans met fin à ses jours après avoir été harcelée sur les réseaux sociaux

18 avril 2019 23:49 Mis à jour: 19 avril 2019 15:54

Une jeune fille de 12 ans a été retrouvée pendue dans sa chambre après avoir été harcelée sur des plateformes de réseaux sociaux, ont dit les autorités.

Jessica Scatterson, de Warrington, en Angleterre, s’est « sentie émotionnellement dépassée » par « l’intensité de son activité sur les réseaux sociaux » avant de s’enlever la vie il y a environ deux ans, selon une enquête du bureau du coroner obtenue par le journal The Sun.

Le 22 avril 2017, Jessica a publié sur les réseaux sociaux une photo de son talon avec « RIP » écrit dessus. Ses amies se sont inquiétées et ont appelé la police. Lorsque la police est arrivée chez elle et a réveillé le père en « criant en direction d’une fenêtre à l’étage », les policiers ont entendu un « grand cri » de l’intérieur de la maison.

Juste avant 4 heures du matin ce jour-là, Jessica a été retrouvée pendue dans sa chambre. Elle était entourée de ses jouets et de peluches, selon le New York Post.

Malgré les efforts de la police et des ambulanciers pour réanimer Jessica, elle a été déclarée morte à l’hôpital, d’après The Sun.

Alan Moore, médecin légiste en chef du Cheshire, a déclaré au Sun : « Le niveau et l’intensité de son activité sur les plateformes de réseaux sociaux (…) n’ont pas manqué d’influencer ses intentions. »

Au cours de l’enquête, les autorités ont trouvé dans sa chambre des notes et des croquis dessinés à la main sur le thème de la mort et du suicide. Jessica avait également noté le nom de son harceleur présumé et avait une photo rayée avec le visage d’une personne sans nom écrit dessus, selon le New York Post.

« Ces notes contenaient des références au suicide et à la mort, ainsi que l’image d’une personne pendue dessinée à la main », a déclaré l’inspecteur Hannah Friend dans son rapport, selon le New York Post.

Environ un an avant sa mort, Jessica est rentrée de l’école avec le visage couvert d’éraflures et l’œil enflé à cause d’une bagarre avec une autre fille, a dit un ami.

« Il est clair pour moi, d’après les preuves, que Jessica a dû se sentir émotionnellement dépassée au moment où elle s’est suicidée », a déclaré le coroner, selon The Sun.

Quelques jours à peine avant sa mort, elle aurait également reçu des messages cruels sur son iPad de la part de certains de ses amis, selon les autorités.

« Le niveau et l’intensité de son activité sur les réseaux sociaux, en particulier dans la période qui a précédé sa mort, n’ont pas manqué d’influencer sa pensée, son état d’esprit et ses intentions », a ajouté le coroner.

Dr Moore a également lu une déclaration de Wendy Walsh, coordonnatrice du bien-être émotionnel à l’école.

« Elle a dit, je cite : ‘Les pressions que subissent les jeunes sont extraordinaires. Les jeunes n’ont pas les compétences nécessaires pour faire face à des émotions aussi accablantes.’ Ce sont ses paroles et je m’en fais l’écho », a-t-il dit, selon The Sun.

Deux jours après sa mort, Jessica aurait eu 13 ans.

Le cyber-harcèlement et les pressions des réseaux sociaux

Une enquête menée par Opinium a montré que près de la moitié des filles au Royaume-Uni ont été victimes de harcèlement ou d’abus sur les réseaux sociaux, a rapporté The Guardian. L’enquête a porté sur 1 002 jeunes âgés de 11 à 18 ans. Parmi les répondants, 235 filles sur 486 ont déclaré avoir été victimes de cyber-violence, comparativement à 202 garçons sur 510.

Selon les résultats du sondage, près de deux fois plus de filles, soit 23 %, ont déclaré se sentir régulièrement harcelées en ligne, comparativement à 13 % des garçons. Plus de filles que de garçons se sentaient menacées par un commentaire en ligne : 20 % de filles contre 13 % de garçons.

Les réseaux sociaux ont eu un plus grand impact sur la façon dont les filles se perçoivent elles-mêmes, selon l’enquête. Près de la moitié des filles ont admis qu’elles se sentaient poussées par les réseaux sociaux à regarder ou à agir d’une certaine façon, comparativement à près d’un garçon sur trois, soit 23 %, selon The Guardian.

Natasha Devon, écrivaine et militante dans le domaine de la santé mentale, a déclaré : « Les faits montrent que le cyber-harcèlement peut avoir un effet profond parce qu’il ne disparaît jamais. Nous pouvons revenir encore et encore sur les paroles et elles nous blessent à nouveau, et aussi parce que nous les lisons de notre propre voix. »

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez montre des signes qui pourraient faire penser au suicide, vous pouvez contacter ces numéros :

– Suicide Écoute :
Écoute des personnes confrontées au suicide.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Tél. : 01 45 39 40 00
Site Internet : www.suicide-ecoute.fr.

– SOS Suicide Phénix :
Accueil et écoute de toute personne confrontée à la problématique du suicide.
Permanence d’écoute téléphonique 7j/7.
Permanence d’écoute par messagerie accessible depuis le site internet de l’association.
Ligne nationale : 0 825 12 03 64 (de 16 h à 23 h).
Ligne Île-de-France : 01 40 44 46 45 (de 12h à minuit).
Site Internet : www.sos-suicide-phenix.org.

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