La capacité de construction navale de la Chine plus de 200 fois supérieure à celle des États-Unis, selon les renseignements de la marine américaine

La fuite d'une diapositive de l'ONI américain suscite des inquiétudes quant à la capacité du régime chinois à produire des navires de guerre à un rythme alarmant plus rapide que celui des États-Unis.

Par J.M. Phelps
26 septembre 2023 09:17 Mis à jour: 26 septembre 2023 09:17

Une fuite divulguée par le service de renseignement de la marine américaine (Office of Naval Intelligence, ONI) suscite des inquiétudes quant à la capacité soutenue du régime chinois à produire des navires de guerre à un rythme alarmant, plus rapide que celui des États-Unis.

Le graphique divulgué montre que les chantiers navals chinois sont capables de construire de nouveaux navires de guerre à un rythme 232 fois supérieur à celui des États-Unis. L’ONI a confirmé son authenticité à The Drive, qui a été le premier à publier le document.

Cette capacité démesurée à renforcer la marine de l’Armée populaire de libération (APL) chinoise a poussé certains analystes à tirer la sonnette d’alarme : les États-Unis ne seront pas en mesure de combler l’écart avant de nombreuses années.

Le capitaine James Fanell (retraité), ancien directeur des opérations de renseignement et d’information pour la flotte américaine du Pacifique, ne partage pas le même pessimisme, mais il reconnaît les défis que pose la remise sur pied de la capacité de construction navale des États-Unis.

Pour lui, combler l’écart avec le régime chinois nécessiterait « un changement radical dans la politique d’engagement irresponsable qui caractérise désormais l’administration Biden ».

« Les défis vont au-delà de la simple volonté politique, » a indiqué M. Fanell à Epoch Times. « Il y a un problème dans l’industrie américaine de la construction navale, qui est tombée en ruine depuis la Seconde Guerre mondiale. »

Malgré quelques obstacles politiques, « l’Amérique est une nation d’optimisme et d’attitude positive qui seront essentiels pour tout effort destiné à combler cet écart, » a-t-il souligné.

Selon l’ONI, la marine du régime chinois comptait 355 navires en 2020, contre 296 pour les États-Unis. D’ici 2035, la Chine devrait disposer d’une flotte composée de 475 navires, contre 305 à 317 pour les États-Unis.

M. Fanell a affirmé que « si les dirigeants de la marine américaine sont préoccupés par la croissance et les capacités de la marine de l’APL, aucun amiral de la marine américaine n’a démissionné de son poste en raison de l’absence de réponse à cette menace pour la sécurité nationale des États-Unis ».

« La récente note de l’ONI est un rappel brutal du déclin cataclysmique de l’industrie de la construction navale aux États-Unis, une industrie que les États-Unis dominaient il y a tout juste 80 ans, pendant la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis sont devenus une grande puissance parce qu’ils étaient une nation maritime, et nous subirons une défaite d’autant plus grande que nous nierons cette histoire. »

« En 1949, plus d’une douzaine d’amiraux de la marine américaine étaient prêts à mettre leur carrière en jeu pour dénoncer ce qu’ils considéraient comme une approche dangereuse consistant à vaincre l’URSS uniquement à l’aide de bombardiers stratégiques, » a-t-il expliqué.

« Leur volonté de faire passer la sécurité nationale avant leur carrière a porté ses fruits, car la marine américaine a jeté les bases pour créer une flotte de porte-avions nucléaires qui a régné sur les mers du globe pendant les 60 années suivantes et a assuré la sécurité et la prospérité des États-Unis, de nos alliés, et même de nos ennemis. »

Comment combler le fossé

Selon M. Fanell, le Congrès doit adopter et financer une législation similaire à la loi sur la marine des deux océans adoptée en 1940, qui a permis au pays d’accroître sa présence et ses capacités navales dans les océans Atlantique et Pacifique.

Pour lui, « les similitudes entre l’environnement stratégique d’aujourd’hui et celui de 1940 sont trop importantes pour être ignorées ». Par exemple, la Russie a envahi l’Ukraine, menaçant l’Europe, tandis que le régime chinois continue de mener des opérations à grande échelle avec des navires de guerre et des avions autour de Taïwan et dans la mer des Philippines.

« L’ingéniosité de l’Amérique devrait être libérée pour construire notre flotte de navires de guerre. »

« Par exemple, nous devrions être en mesure de construire une flotte de navires de guerre sans pilote et d’équiper notre flotte existante de missiles de croisière anti-navires hypersoniques et supersoniques qui pourraient transformer ces navires de combat à la retraite en navires armés capables de détruire la flotte d’invasion de la marine de l’Armée populaire de libération. »

Lors d’une présentation à une conférence navale en février, le contre-amiral Michael Studeman de la marine américaine a affirmé (pdf) : « Il est inquiétant de constater à quel point l’Américain moyen est mal informé et naïf en ce qui concerne la Chine ». M. Fanell a abondé dans le même sens : « Les Américains ignorent la menace que représentent la RPC [République populaire de Chine] et sa marine ».

Mais il ne rejette pas la faute sur le peuple américain. Au contraire, il a ajouté : « C’est avant tout la faute de nos responsables chargés de la sécurité nationale, qui ont échoué pendant 20 ans à informer le peuple américain de la menace que représente la Chine communiste ». »Cette éducation doit passer à la vitesse supérieure, » a souligné M. Fanell.

« La menace brandie par la marine de l’APL ne se limite pas au Pacifique occidental : elle s’approche désormais d’Hawaï et, si rien n’est fait, elle sera au large de la côte ouest des États-Unis dans moins d’une décennie, » a averti M. Fanell. « Il ne s’agit pas d’une menace théorique, mais d’une menace bien réelle, une menace nucléaire. »

« Les États-Unis sont dans une situation désastreuse, mais la volonté et la détermination de sauver notre nation du communisme chinois peuvent inverser cette situation. »

Le ministère de la Marine et le Bureau du renseignement de la marine américaine n’ont pas répondu à une demande de commentaire formulée par Epoch Times.

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