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La Fondation Abbé Pierre « récompense » le pire du mobilier urbain anti-SDF

février 15, 2019 12:26, Last Updated: juillet 11, 2019 12:32
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Des rochers sous les ponts, des pots de fleurs dans les entrées ou des clous sur les rambardes, l’imagination pour empêcher les sans-domicile de s’installer ne manque pas : la Fondation Abbé Pierre (FAP) a remis mercredi soir les « Pics d’Or » des pires innovations en matière de mobilier urbain anti-SDF.

Dans la catégorie « Fallait oser », le prix du « dispositif le plus décomplexé » a été remis à un banc transformé en un siège une place, dans un arrêt de bus de Biarritz, empêchant ainsi qu’une personne sans-domicile puisse s’allonger. Les mesures telles que l’arrêt anti-mendicité pris à Besançon et le permis de mendier instauré dans une ville en Suède ont également été « récompensés ».

« Il faut reconnaître qu’il y a beaucoup d’innovation en la matière », ironise Christophe Robert, délégué général de la FAP. « On constate une augmentation des dispositifs anti-SDF dans les centres-villes, où on voit bien que les enjeux du commerce, du tourisme et de l’attractivité sont très liés à ce phénomène », explique-t-il.

Christian Page, qui a passé presque quatre ans à la rue, a vu un jour des pots de fleurs pousser là où il avait trouvé un petit coin, à Paris, pour dormir. « J’ai compris tout de suite le message », dit-il.

Des rochers sous les ponts pour empêcher les SDF de s’installer. (Crédit photo : Fondation Abbé Pierre).

 

Cette remise de prix est le fruit d’une action menée par la fondation en 2018 et baptisée « Soyons humains », qui permettait à tout citoyen de manifester son étonnement ou son désaccord en postant sur un site internet des photos de mobilier urbain anti-SDF.

 

« Ce mobilier urbain est a priori inoffensif, on le voit tous les jours et beaucoup de gens ne se questionnent pas sur le fait que sous leurs formes design, ils cachent en réalité une nouvelle forme de criminalisation et de répression à l’égard des personnes qui sont dans la rue« , explique la sociologue Marie Loison, aussi membre du jury des « Pics d’or ».

Les délits de vagabondage et de mendicité ont disparu avec le nouveau code pénal en 1994.

« Ce n’est pas en chassant les sans-domicile et en essayant de les rendre invisibles que l’on règlera le problème », assène Christophe Robert.

Lors de la cérémonie mercredi soir, la FAP a présenté une « déclaration des droits des personnes sans-abri », « car ce n’est pas parce qu’on est sans domicile qu’on n’a pas de droits« , a souligné M. Robert, rappelant notamment le droit pour toute personne à la rue de se voir proposer une solution d’hébergement.

D. S avec AFP

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