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La France émet un mandat d’arrêt contre l’ex-président syrien Bachar Al-Assad

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Le portrait de l'ex-président syrien Bachar al-Assad à Bab Tuma, dans la vieille ville de Damas, le 14 mars 2019.

Photo: LOUAI BESHARA / AFP / Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

En août, la justice française a émis sept mandats d’arrêt contre d’anciens hauts responsables syriens, dont l’ex-président Bachar al-Assad, pour leur implication présumée dans le bombardement d’un centre de presse à Homs en 2012, attaque ayant coûté la vie à la journaliste américaine Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik.

Le 22 février 2012, alors que le centre de presse de Bab Amr à Homs essuyait des tirs, plusieurs journalistes ont tenté de fuir. Marie Colvin, du Sunday Times, et Rémi Ochlik ont été tués par un obus de mortier dès qu’ils ont franchi la porte. À l’intérieur, la journaliste française Édith Bouvier, le photographe britannique Paul Conroy et le traducteur syrien Wael al-Omar ont été blessés.

Treize ans d’enquête

Après treize ans d’enquête, les juges de la section crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris ont délivré des mandats d’arrêt contre sept anciens hauts gradés syriens pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Outre Bachar al-Assad, réfugié en Russie, sont visés Maher al-Assad, frère du président et chef de la 4e division blindée, Ali Mamlouk, alors directeur des renseignements syriens, Ali Ayoub, chef d’état-major de l’armée syrienne lors des faits, et Rafik Shahada, chef du comité militaire et sécuritaire de Homs à l’époque.

Un « premier pas vers la fin d’une ignoble impunité »

Selon la Fédération internationale des droits humains (FIDH), ces mandats constituent « une étape décisive qui ouvre la voie à un procès en France ». Édith Bouvier, grièvement blessée lors de l’attaque, a exprimé sa satisfaction : « C’était long, mais on y arrive enfin, c’est génial ! » Tandis que son avocate, Me Marie Dosé, souligne qu’il s’agit « du premier pas vers la fin d’une ignoble impunité ».

Même si l’arrestation effective de Bachar al-Assad reste difficile, la symbolique est forte : « Le nom est posé », estime Édith Bouvier, qui souligne qu’il ne s’agissait pas seulement d’actions isolées mais d’une volonté étatique d’écraser la presse indépendante.

Une lignée jurisprudentielle ouverte

Le centre de presse de Bab Amr était situé dans un quartier tenu par l’Armée syrienne libre. À Paris, le parquet a ouvert dès mars 2012 une enquête pour meurtre visant les victimes françaises, élargie en 2014 à des crimes de guerre puis en 2024 à des crimes contre l’humanité, du jamais-vu pour des journalistes. Ce dossier bénéficie du soutien de Reporters sans frontières, qui voit dans ces mandats d’arrêt une avancée majeure contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes : « L’étau se resserre jusque dans les plus hauts cercles du régime déchu de Bachar al-Assad », a déclaré l’ONG.

Enfin, les avocats de parties civiles saluent la lignée jurisprudentielle ouverte, qui permet désormais de poursuivre d’anciens chefs d’État pour crimes internationaux, conformément à un arrêt de la Cour de cassation de juillet dernier.

Avec AFP