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La France refuse l’asile politique à l’activiste écologiste Paul Watson

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Paul Watson.

Photo: DANIEL DORKO/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a rejeté la demande d’asile politique déposée par Paul Watson, fondateur de l’association Sea Shepherd, visé par un mandat d’arrêt du Japon.

La décision, rendue le 9 septembre, estime que les craintes exprimées par l’écologiste canadien et américain ne sont pas fondées.

L’argumentaire de l’Ofpra

Selon l’Ofpra, les risques d’« être automatiquement interpellé » en cas de retour au Canada ou aux États-Unis ne reposent sur aucun élément sérieux, ces deux pays étant des « démocraties régies par l’État de droit ». L’institution considère que, même en cas de procédure d’extradition vers le Japon, Paul Watson aurait « la possibilité de faire valoir ses droits dans le cadre de procédures régulières ».

« J’étais très surpris »

Contacté par l’AFP, Paul Watson, 74 ans, a exprimé sa surprise :
« J’étais confiant lorsque j’ai fait ma demande, je suis allé à l’Ofpra six fois (…) mais ils l’ont simplement rejetée », a-t-il déclaré.
« J’étais très surpris, j’étais certain que cela ne poserait pas de problème (…) car je suis persécuté par les Japonais depuis des années », a-t-il ajouté.

S’il se dit « déçu », il espère « trouver une solution » et s’interroge sur la possibilité d’obtenir la citoyenneté française. « Tout ce que je sais, c’est qu’Emmanuel Macron a dit que ma famille et moi étions en sécurité en France aussi longtemps que nous le voulions. C’est tout ce que j’ai », précise-t-il.

Un long contentieux judiciaire

Paul Watson avait été détenu cinq mois au Groenland l’an dernier, avant que le Danemark ne rejette une demande d’extradition déposée par le Japon. Tokyo l’accuse d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010, lors d’une campagne de Sea Shepherd.

L’écologiste est arrivé en France fin 2024 et a déposé sa demande d’asile en février 2025.

Soutiens et critiques après le rejet

L’avocat de Paul Watson, Emmanuel Ludot, a vivement critiqué la décision :
« La France ne s’honore pas en refusant l’asile politique à Paul Watson », a-t-il réagi auprès de l’AFP. « Dire que ce sont des États de droit et qu’il aurait droit à un procès équitable dans ces deux pays est une sottise monumentale. Le Japon maintient son mandat d’arrêt international, donc il est toujours en danger, partout où il peut circuler. »

En juillet 2025, Interpol avait levé la notice rouge visant Paul Watson. Mais selon Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, « cette mesure n’est absolument pas une garantie pour lui, pour sa sécurité ».

Elle rappelle que « quand Paul risquait sa vie et sa liberté, la France s’est distinguée au niveau international pour lui venir en aide ». Pour elle, « il paraît cohérent qu’elle devienne officiellement son port d’attache. Ce serait la suite logique du combat qu’elle a mené par sa libération. »

Avec AFP