La Hongrie exhorte l’Union européenne à qualifier Antifa d’organisation terroriste

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a exhorté samedi l’Union européenne à suivre l’exemple de Donald Trump en inscrivant le mouvement « Antifa » sur la liste des organisations terroristes.

« La Hongrie est convaincue que, sur une question aussi cruciale, l’Europe doit aligner ses actions sur celles des États-Unis », a affirmé le chef de la diplomatie hongroise sur X, en publiant la lettre qu’il a adressée à la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Selon lui, le mouvement Antifa constitue « un réseau violent d’extrême gauche » ayant mené « des attaques brutales à travers l’Europe, y compris à Budapest ».

Peter Szijjarto reproche à certains États membres de l’UE d’avoir « refusé d’extrader » vers la Hongrie des suspects impliqués dans ces violences, leur permettant « d’échapper à la justice ».

Il cite notamment le cas de l’Italienne Ilaria Salis, militante antifasciste arrêtée à Budapest en février 2023 lors de manifestations contre le « Jour de l’Honneur », un rassemblement annuel de groupes néonazis. Devenue députée européenne en juin 2024, Mme Salis a bénéficié de l’immunité parlementaire, ce qui a entraîné la levée de son assignation à résidence.

La prise de position de Budapest intervient après la décision du président américain Donald Trump, annoncée mercredi, de classer « Antifa » comme organisation terroriste, une semaine après l’assassinat du militant ultraconservateur Charlie Kirk.

Né aux États-Unis après l’élection de Donald Trump en 2016, Antifa n’est pas une organisation structurée mais une mouvance regroupant divers collectifs antifascistes. Sans dirigeants ni hiérarchie, il rassemble des groupes indépendants, selon l’historien américain Mark Bray, auteur d’un ouvrage de référence sur le sujet.
Les militants Antifa – diminutif d’« antifasciste »—, souvent vêtus de noir, sont issus de l’extrême gauche et affirment lutter contre le racisme, l’extrême droite et plus largement contre toute forme d’oppression perçue comme liée à ces idéologies (xénophobie, sexisme, homophobie, etc.), selon Epoch Times. De nos jours, ils ciblent également l’« État dominateur et ses institutions », d’après Le Monde.