La menace existentielle de la Chine communiste : le point de vue d’un ancien agent de crise du FBI

Par John Mac Ghlionn
29 décembre 2022 06:08 Mis à jour: 29 décembre 2022 06:08

La menace de la Chine communiste est réelle.

Un rapide coup d’œil au rapport annuel pour le Congrès américain de la Commission d’examen de l’économie et de la sécurité sino-américaine (USCC) le confirme. L’agence a identifié plusieurs menaces pour les États-Unis, notamment les campagnes sans cesse renouvelées de cyber-attaques et d’espionnage du Parti communiste chinois (PCC). Le rapport souligne la volonté du PCC de devenir une « superpuissance cybernétique ».

Dans cette course à la cyber-dominance, la Chine possède « un avantage asymétrique sur les États-Unis », en grande partie parce que Pékin ne veut pas « jouer selon les mêmes règles », selon le rapport. Les cyber-opérateurs soutenus par le PCC constituent désormais « une menace sérieuse pour le gouvernement, les entreprises et les réseaux d’infrastructures critiques des États-Unis dans le nouveau domaine cybernétique hautement concurrentiel ». Alors que la Chine continue de développer des « cyber-capacités d’offensives sophistiquées », les États-Unis doivent se préparer à des opérations de vol de propriété intellectuelle à une « échelle industrielle ».

La sonnette d’alarme est tirée, mais qui écoute vraiment ?

Pour en savoir plus sur la menace que représente le régime chinois, nous avons contacté Jim DiOrio, qui a été gestionnaire de crise au FBI et qui est donc très au fait des activités du PCC. Il a consacré une grande partie de sa vie à identifier les menaces provenant de l’étranger, et selon lui le régime chinois est certainement « la menace la plus importante pour notre génération et les générations futures d’Américains ».

Le PCC, avance-t-il, est « impitoyable, féroce et déterminé [à réussir dans] tous les domaines que la société considère comme étant des ‘succès’ ». Faisant écho au rapport de l’USCC, M. DiOrio insiste sur le fait que « ce sont des adversaires de taille qui ne suivent d’autres règles que les leurs. » Le PCC a « menacé notre santé, notre mode de vie et notre sécurité ». Fait plutôt inquiétant, ces menaces, selon lui, vont bien au-delà de la cyberguerre.

Ce qui nous amène à parler du Mexique, un pays qui entretient des liens étroits avec la Chine. En ce moment même, les cartels mexicains sont à pied d’œuvre et tuent des Américains au moyen de fentanyl et d’autres opioïdes synthétiques. L’année dernière, environ 71.000 personnes aux États-Unis sont mortes d’overdose due à des drogues conçues pour imiter les effets des opioïdes naturels. Cette année, les décès par overdose ont augmenté d’environ 15 %. Comme nous l’avons documenté, bien que les médicaments proviennent du Mexique, les ingrédients viennent de Chine.

M. DiOrio souligne que la Chine est un « fournisseur énorme de substances utilisées dans la fabrication de drogues illégales mortelles – en particulier le fentanyl – qui tuent nos propres citoyens à un rythme plus qu’absurde ». De plus, ajoute-t-il, « le PCC blanchit l’argent des cartels de la drogue – c’est un fait ».

Il a raison. C’est un fait.

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Un agent de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) vérifie les documents des piétons au port d’entrée de San Ysidro, en Californie, le 2 octobre 2019. La Chine a été le premier pays à fabriquer du fentanyl illégal pour le marché américain, mais le problème a bondi lorsque le trafic via le Mexique a commencé vers 2005. (Sandy Huffaker/AFP via Getty Images)

Pendant ce temps, à moins de 80 km au sud-est des côtes de la Floride, le PCC exerce également une influence néfaste. En plus de ses plages de sable blanc et de ses escrocs aux crypto-monnaies, les Bahamas abritent d’innombrables investissements chinois. De tous les investissements qui s’y trouvent, M. DiOrio nous encourage à jeter un œil au Baha Mar, une station balnéaire de 400 hectares qui déborde d’opulence. Construit par des entrepreneurs soutenus par Pékin, ce complexe immobilier est considéré par le PCC comme un « actif d’État ». Le PCC, selon lui, « fait tout son possible pour abîmer les relations entre les États-Unis et les Bahamas, et cherche à exploiter les Bahamiens et leur proximité avec les États-Unis ».

Il a encore raison. C’est effectivement le cas.

Malheureusement, leurs efforts semblent porter leurs fruits. L’année dernière, le gouvernement bahamien a signé un accord économique et technique de plusieurs millions de dollars avec Pékin. À y regarder de plus près, dans toute la région des Caraïbes, de la Grenade à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le PCC investit lourdement. C’est le cas depuis plus de dix ans. Si la Chine ne peut pas contrôler directement les États-Unis, elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour contrôler ses voisins.

La frénésie de dépenses de la Chine dans les Caraïbes (ainsi qu’en Afrique et au Moyen-Orient) semble s’inscrire dans une volonté plus large de contrôler les ports de la planète. Quand on sait que 90 % des marchandises dans le monde sont transportées par voie maritime, ce point prend tout son sens. Aux Bahamas, la Chine a investi des milliards dans le port à conteneurs de Freeport, le plus grand port du pays. Le PCC a également payé des dizaines de millions de dollars pour construire un port au large de l’île bahamienne d’Abaco.

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Centre-ville de Nassau, Bahamas, le 3 décembre 2022. (Nicholas Ewing/ Epoch Times)

Comme on peut le constater, la Chine est en train de fragiliser les États-Unis sur de nombreux fronts. Malheureusement, si l’on en croit Joshua Kurlantzick, chercheur pour l’Asie du Sud-Est au Council on Foreign Relations et auteur de « L’offensive médiatique mondiale de Pékin : la campagne asymétrique de la Chine pour influencer l’Asie et le monde », Joshua Kurlantzick estime que la Chine bénéficie d’une aide considérable de la part de la part des médias américains. 

Dans une récente interview accordée à Radio Free Asia, le chercheur a expliqué comment le PCC a recours à des « publi-reportages pernicieux » qui visent à influencer le public américain. Le PCC insère dans un grand nombre de journaux majeurs du pays des « encarts China Watch », qui ne sont rien d’autres que de la propagande en faveur de la Chine. On les trouve notamment dans des publications comme le Wall Street Journal ou le LA Times. Cela fait partie de la volonté de Pékin de créer et de contrôler le récit général.

M. DiOrio semble avoir du mal à identifier des domaines dans lesquels le gouvernement américain a su intensifier ses efforts. 

Pourtant, tout n’est pas complètement perdu. Le FBI, dit-il, « a vraiment renforcé ses activités en termes d’enquête et de poursuite des cibles. Nous en savons de plus en plus sur les techniques du PCC ».

Bien sûr, le fait que le FBI consacre davantage de ressources à l’analyse de la menace que représente le régime chinois mérite d’être souligné. Toutefois, on ne peut s’empêcher de penser que ce nouveau sentiment d’urgence est arrivé sans doute dix ans trop tard.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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