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Reconnaissance de la Palestine : « Je me sens trahi », la colère des Franco-Israéliens après l’annonce d’Emmanuel Macron

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à dr.) serre la main du président Emmanuel Macron (à g.) après leur conférence de presse commune à Jérusalem, le 24 octobre 2023.

Photo: CHRISTOPHE ENA/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

« Un message de soutien au Hamas » et « le sentiment d’être punis » : plusieurs Franco-Israéliens ont exprimé leur colère vendredi au lendemain de l’annonce par le président français Emmanuel Macron que la France reconnaîtrait en septembre l’État de Palestine.
Le député Dan Illouz du Likoud –le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu– a dénoncé dans un communiqué « le cadeau donné aux terroristes du 7 octobre, journée durant laquelle des citoyens français ont aussi été tués ».
Il faisait référence au 7 octobre 2023, date de l’attaque meurtrière perpétrée par le Hamas sur le territoire d’Israël. Au cours de l’assaut, des centaines de personnes ont été prises en otage.
M. Illouz, qui détient également la nationalité française, a ajouté que « Macron suit le chemin de Vichy en collaborant avec les nouveaux nazis de Gaza ».
Si une majorité de Franco-Israéliens ont voté pour le Likoud lors des dernières élections, un consensus contre l’annonce de M. Macron semble se dessiner, au-delà des divergences politiques locales.
Une « “Palestine” fantasmatique »
Plusieurs Franco-Israéliens interrogés vendredi par l’AFP se sont montrés unanimes contre la déclaration du président français. « Reconnaître un État palestinien imaginaire, sans frontières définies ni gouvernement, revient à envoyer un message de soutien au Hamas », soutient Karine Dana, responsable des francophones au sein du parti centriste d’opposition Yesh Atid.
« C’est un abandon des otages détenus de manière inhumaine dans les tunnels du Hamas, ainsi que de la mémoire des victimes du 7 octobre », déplore-t-elle, en référence aux captifs enlevés lors de l’attaque du Hamas.
Pour le juriste et auteur Pierre Lurçat, cette annonce « est une gifle aux victimes du 7 octobre et aux otages toujours retenus par le Hamas à Gaza ».
« La France prend résolument la tête du camp anti-israélien en cherchant à créer une “Palestine” fantasmatique », fustige-t-il.
« La différence entre Macron et Israël face au terrorisme, c’est qu’en Israël, quand on reçoit une claque, on ne tend pas l’autre joue », lâche David Chaouat, guide touristique et auteur d’un livre sur le peuple juif.
Environ 50.000 Juifs de France ont immigré en Israël ces dix dernières années.
Cela « peut avoir des conséquences graves pour les Juifs de France »
« Cette annonce, qui n’a aucune incidence directe sur notre vie ici, peut avoir des conséquences graves pour les Juifs de France », prévient Ariel Kandel, directeur de Qualita, une organisation d’aide aux immigrants juifs de France. « On est inquiets : cette annonce met en danger nos frères en France et peut encourager l’antisémitisme », met-il en garde.
Pour l’analyste politique franco-israélienne Myriam Shermer, « les Juifs de France et les Franco-Israéliens se sentent abandonnés par Macron ». « Ils ont le sentiment d’être punis par Macron qui multiplie les critiques contre Israël alors que la France, selon eux, aurait dû être aux côtés d’Israël dans la lutte contre le terrorisme islamiste », observe-t-elle.
« Quand le président français se prononce en faveur d’un État palestinien, il oublie les revendications de ceux qui veulent la destruction d’Israël et ne veulent pas de solution à deux États », poursuit Mme Shermer.
Au-delà des Franco-Israéliens, la décision française a suscité une vague de critiques plus large en Israël, où elle est perçue comme un geste hostile.
« Je me sens trahi (…) J’espère que d’autres ne suivront pas l’exemple de Macron. Je pense que ce qu’il a fait est totalement contre-productif pour parvenir à une quelconque solution entre nous et les Palestiniens », témoigne ainsi David Brodey, formateur d’enseignants à la retraite.