Le fondateur de la bourse de cryptomonnaies FTX, Sam Bankman-Fried, arrêté aux Bahamas

Par Caden Pearson
13 décembre 2022 19:05 Mis à jour: 13 décembre 2022 21:02

Le bureau du procureur général des Bahamas a annoncé lundi l’arrestation de l’ancien PDG de FTX, Sam Bankman‑Fried, en attendant son extradition vers les États‑Unis.

Le procureur américain Damian Williams a confirmé l’arrestation à la demande du gouvernement américain dans une déclaration sur Twitter.

« Plus tôt dans la soirée, les autorités bahamiennes ont arrêté Samuel Bankman‑Fried à la demande du gouvernement américain, sur la base d’un acte d’accusation scellé déposé par le SDNY [district sud de New York] », a déclaré Damian Williams. « Nous prévoyons de demander la levée des scellés de l’acte d’accusation dans la matinée et nous aurons plus à dire à ce moment‑là. »

Sam Bankman‑Fried, 30 ans, a été arrêté après que les États‑Unis ont informé le bureau du procureur général des Bahamas avoir porté plainte contre le jeune milliardaire. Ils ont annoncé qu’ils allaient probablement demander son extradition. On ne connaît pas pour l’heure les charges exactes portées contre lui.

Le sénateur Ryan Pinder, procureur général des Bahamas, a déclaré que Sam Bankman‑Fried a été arrêté et détenu en vertu de la loi sur l’extradition des Bahamas.

« Dès qu’une demande officielle d’extradition est présentée, les Bahamas font tout ce qu’il faut pour la traiter rapidement, conformément à la loi bahamienne et à ses obligations envers les États‑Unis », a déclaré Ryan Pinder dans un communiqué.

Le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, a déclaré que les Bahamas et les États‑Unis ont un intérêt commun à tenir pour responsable les personnes affiliées à FTX qui ont pu trahir la confiance du public et enfreindre la loi.

« Alors que les États‑Unis poursuivent individuellement des poursuites pénales contre SBF individuellement avec des chefs d’accusation, les Bahamas suivront leur propre réglementation et leur enquête pénale sur l’effondrement de FTX, avec la coopération continue de ses partenaires chargés de l’application de la loi et de la réglementation aux États‑Unis et ailleurs », a déclaré Philip Davis.

Ryan Pinder a ajouté que l’extradition ne se ferait pas attendre, dès que l’acte d’accusation serait rendu public et que les autorités américaines en feraient la demande officielle.

L’Albany resort, résidence de Sam Bankman-Fried et d’autres dirigeants de FTX et d’Alameda à Nassau, aux Bahamas, le 3 décembre 2022. (Nicholas Ewing/ Epoch Times)

Fondée en 2019, FTX était une des plus grandes bourses de cryptomonnaies au monde. L’entreprise était évaluée à 32 milliards de dollars à son apogée, tandis que la valeur nette de Sam Bankman‑Fried était estimée à 26 milliards de dollars.

Au sommet de son succès, Sam Bankman‑Fried était salué comme un philanthrope et le deuxième plus grand donateur individuel du Parti démocrate, ayant offert environ 40 millions de dollars lors des élections de 2022. Il affirme avoir débloqué « à peu près le même montant » pour les républicains de manière confidentielle pour éviter les excès de la presse.

FTX s’est effondré en novembre au milieu d’une crise de liquidités exacerbée par la décision de son grand rival Binance de se retirer d’un éventuel accord de sauvetage.

Les traders ont rapidement retiré des milliards de la plateforme qui s’est finalement placée sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites le 11 novembre. Des millions d’utilisateurs de FTX ont perdu l’accès à leurs portefeuilles de cryptomonnaies.

Des milliards de dollars en espèces des clients ont disparu de la bourse de cryptomonnaies en faillite. Entretemps, Sam Bankman‑Fried affirme n’avoir que 100.000 dollars sur son compte bancaire et nie détenir des fonds cachés.

Sam Bankman‑Fried a déclaré au Wall Street Journal le 8 décembre que les clients de FTX avaient déposé plus de 5 milliards de dollars sur les comptes de sa société de trading Alameda Research. Mais ces fonds ont maintenant disparu, a‑t‑il expliqué.

Ces fonds « ont été transférés à Alameda, et … je ne peux que spéculer sur ce qui s’est passé ensuite », a‑t‑il déclaré.

(Poetra.RH/Shutterstock)

Sam Bankman‑Fried a déclaré qu’il n’avait jamais voulu frauder qui que ce soit et n’avait jamais détourné de fonds sciemment.

Des milliards de dollars de fonds de clients de FTX auraient été versés à Alameda Research, un fonds spéculatif aujourd’hui en faillite qui était une société sœur de FTX, toutes deux détenues par Sam Bankman‑Fried. Caroline Ellison, 28 ans, était la PDG d’Alameda Research.

Sam Bankman‑Fried a révélé lors d’un sommet DealBook du New York Times au début du mois qu’Alameda recevait des paiements de clients de la bourse FTX parce que la bourse n’avait pas ses propres comptes bancaires lors de sa création.

Parmi les accusations formulées par les clients à l’encontre de Sam Bankman‑Fried, le fait que leur argent qui devait être investi dans des cryptomonnaies était utilisé pour financer des prêts et couvrir des pertes spéculatives chez Alameda Research.

Il a déclaré que les clients qui voulaient échanger des cryptomonnaies sur la bourse FTX « transféraient de l’argent à Alameda Research pour être crédités » dans l’intervalle.

L’achat de biens immobiliers fait partie d’un autre problème soulevé quant à une probable utilisation abusive des fonds, notamment l’achat d’une maison au nom de la société pour les parents de Sam Bankman‑Fried, Barbara Fried et Joseph Bankman.

Les régulateurs et autorités financières des États‑Unis et des Bahamas enquêtent actuellement sur la faillite de la société.

Témoignage

Sam Bankman‑Fried devait témoigner sur la faillite de FTX sur Zoom devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants mardi. Entretemps, FTX a fait un don de plus de 300.000 dollars à neuf membres de cette commission.

La semaine dernière, la présidente de la commission des services financiers de la Chambre des représentants, Maxine Waters (Parti démocrate‑Californie), a écrit que Bankman‑Fried avait été « prié de témoigner » volontairement, mais qu’une assignation à comparaître était « assurément à l’ordre du jour ».

Les sénateurs Sherrod Brown (Parti démocrate‑Ohio) et Pat Toomey (Parti républicain‑Pennsylvanie) lui ont également demandé de comparaître en raison de « questions importantes sans réponse » concernant l’effondrement de la firme.

« Je n’ai toujours pas accès à une grande partie de mes données, professionnelles ou personnelles. Il y a donc une limite à ce que je pourrai dire, et je ne serai pas aussi utile que je le voudrais. Mais comme la commission pense toujours que ce serait utile, je suis prêt à témoigner le 13 », a écrit l’ancien patron en réponse au message de Maxine Waters sur Twitter.

Avant son arrestation lundi, les membres démocrates et républicains de la commission sénatoriale des banques étaient indignés par le fait que Sam Bankman‑Fried refuse de témoigner devant leur commission.

Dans une déclaration commune, le sénateur Sherrod Brown (Parti démocrate‑Ohio), président de la commission, et le sénateur Pat Toomey (Parti républicain‑Pennsylvanie), membre de la commission, ont déclaré que « pratiquement tous les PDG, régulateurs financiers et fonctionnaires de l’administration, qu’ils soient républicains ou démocrates » avaient accepté de témoigner devant le Sénat et la Chambre lorsqu’ils y étaient invités.

« Nous avons proposé à Sam Bankman‑Fried deux dates différentes pour témoigner devant la Commission bancaire, du logement et des affaires urbaines du Sénat, et nous sommes prêts à accepter un témoignage en visioconférence », ont‑ils déclaré dans leur communiqué.

« Il a refusé dans un déni sans précédent de sa responsabilité. Étant donné que l’avocat de Sam Bankman‑Fried a déclaré qu’il n’était pas disposé à accepter la citation à comparaître, nous continuerons à œuvrer pour qu’il se présente devant la commission. Il doit une explication au peuple américain. »

Katabella Roberts a contribué à cet article.

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