«La route de l’infamie» des migrants vénézuéliens

Des migrants vénézuéliens se dirigeant vers le Pérou marchent le long de la route panaméricaine à Tulcan, Équateur, après avoir traversé la Colombie, le 21 août 2018.
Photo: LUIS ROBAYO / AFP / Getty Images
« La route de l’infamie », c’est ainsi que l’on connaît le voyage que des milliers de Vénézuéliens entreprennent chaque jour de la ville frontalière de Cúcuta à Bogotá. La distance totale entre les deux villes est de 556 kilomètres, mais les 122 premiers kilomètres sont les plus difficiles.
Des centaines de femmes, d’enfants et d’hommes sont contraints de marcher sur le bord d’une route étroite et escarpée dans des conditions climatiques extrêmes, portant le fardeau émotionnel qui accompagne les réfugiés migrants.
Venezuela 360 a suivi pas à pas certains des migrants au début du parcours. Le plus grand défi pour les réfugiés-migrants est l’ascension de la lande de Berlin, située à 3 300 mètres au-dessus du niveau de la mer, où les températures tombent à zéro °C.
Sur le parcours, on constate que les migrants n’ont pas les ressources nécessaires pour faire face à l’ampleur du défi. La plupart d’entre eux n’ont même pas de chaussures ou de vêtements adéquats pour se protéger du froid de la lande.
Face à la rareté de l’assistance institutionnelle pendant le voyage, des personnes de bon cœur comme Martha Duque et Douglas Cabeza ont pris soin des migrants. Tous deux ont transformé leurs maisons en abris pour que les migrants passent au moins une nuit dans des conditions dignes, au milieu de leur drame, et aient la possibilité de recevoir un repas chaud qui leur permettra d’avoir la force physique et émotionnelle pour continuer leur voyage.
Mais tous les réfugiés migrants n’ont pas la chance de trouver des âmes charitables comme Martha et Douglas. Dans le secteur le plus difficile du voyage que Venezuela 360 a accompagné, l’équipe journalistique a pu vérifier qu’il n’y avait pas d’abris sur une longueur de 47 kilomètres, la route entre Pampelune et la lande de Berlin. Si la nuit tombe quand les migrants sont au milieu de ce parcours, ils ne trouveront pas d’endroit pour passer la nuit, car à ce stade de la crise, les habitants locaux ferment déjà les portes à ceux qui cherchent refuge. Les manifestations de xénophobie réduisent l’installation d’un plus grand nombre d’abris, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire à cette « route de l’infamie ».
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