La vaccination contre le Covid-19 associée de manière indépendante au syndrome du Covid long, selon une étude

Le risque de développer le syndrome du Covid long semble plus élevé après deux doses d'un vaccin contre le Covid-19, ce qui suggère que la protéine spike pourrait contribuer au phénomène

Par Megan Redshaw
22 janvier 2024 23:19 Mis à jour: 22 janvier 2024 23:35

Selon une nouvelle étude, les personnes qui reçoivent deux doses d’un vaccin contre le Covid-19 pourraient être plus susceptibles de développer le syndrome du Covid long.

Dans l’étude publiée dans PLOS One, les chercheurs ont examiné les données de 487 et 371 personnes quatre semaines et six mois après l’infection par le SRAS-CoV-2, respectivement, afin d’estimer l’incidence, les caractéristiques et les facteurs prédictifs du Covid long chez les patients. Quatre semaines après l’infection, 29,2% des participants ont signalé des symptômes de Covid long. Ce chiffre est tombé à 9,4% après six mois, ce qui indique que les symptômes peuvent diminuer avec le temps.

Les chercheurs ont constaté que plus l’infection était grave, plus les patients étaient susceptibles de souffrir d’un Covid long. L’incidence du syndrôme de Covid long à quatre semaines de suivi chez les patients dont les symptômes de l’infection avaient été légers/modérés était de 23,4%, contre 62,5% chez les patients qui avaient souffert d’une infection avec symptômes graves.

Six mois après l’infection, l’incidence du Covid long était considérablement plus faible. Pour les personnes souffrant d’une infection légère à modérée, seuls 7,2 % ont signalé des symptômes, contre 23,1% pour les personnes souffrant d’une infection sévère à critique. Le symptôme le plus fréquemment signalé était la fatigue. Les autres symptômes comprenaient la toux, le dysfonctionnement cognitif ou le brouillard cérébral, et la perte du goût et de l’odorat.

Au cours des quatre semaines de suivi, les patients étaient plus susceptibles de souffrir d’un COVID long s’ils avaient des problèmes médicaux préexistants, un plus grand nombre de symptômes pendant la phase aiguë de la maladie, si leur infection était plus sévère ou avait entraîné une hospitalisation, ou s’ils avaient reçu deux doses de vaccin anti-Covid-19.

Bien qu’une vaccination antérieure ait été associée à un Covid long, les auteurs n’ont pas trouvé « d’effet d’interaction entre la vaccination contre le Covid-19 et la gravité du Covid-19 aigu sur l’apparition d’un Covid long ».

Cela signifie que la vaccination antérieure « a été associée de manière indépendante à la survenue d’un Covid long », a expliqué le Dr Peter McCullough, cardiologue, dans un récent article de Substack.

Comment les vaccins contre le Covid-19 pourraient contribuer à l’apparition d’un Covid long

En France, une enquête sur la prévalence  du Covid long de Santé publique France  révèle que fin 2022, 8% des personnes qui ont eu le Covid depuis plus de trois mois avaient encore des symptômes, ce qui représente 4 % de la population générale et qu’environ 2 millions de Français étaient concernés par le Covid long. Aux Etats-Unis, Près de 7% des adultes américains interrogés en 2022 ont déclaré avoir souffert d’un Covid long, une affection que l’on pense généralement associée uniquement à l’infection par le SRAS-CoV-2. Bien que les définitions du Covid long diffèrent, les CDC américains (Centers for Disease Control and Prevention, ndt. Centres de contrôle et de prévention des maladies) définissent globalement le Covid long comme « des signes, des symptômes et des conditions qui continuent à se développer après une infection aiguë » et qui peuvent durer « des semaines, des mois ou des années ». Le terme « Covid long » est également utilisé pour désigner les séquelles après la phase aiguë de l’infection par le virus du SRAS CoV-2 (PASC), la maladie Covid longue durée, et les séquelles après la phase aiguë du Covid-19.

Les agences de réglementation américaines affirment, tout comme en Europe, que la vaccination contre le Covid-19 peut réduire le risque de développer un Covid long. Une théorie veut que les vaccins contre le Covid-19 préviennent les formes graves de la maladies et, comme les chercheurs l’ont noté dans l’étude PLOS One, la maladie avec symptômes graves est un facteur prédictif de l’apparition du Covid long. Cependant, certaines recherches suggèrent que l’affection pourrait être causée par une réaction immunitaire excessive à la protéine spike du SRAS-CoV-2, et c’est ce que les vaccins Covid-19 utilisent pour induire des anticorps.

Une des théories est que la vaccination pourrait provoquer chez certaines personnes une deuxième série d’anticorps ciblant la première. Ces anticorps pourraient fonctionner comme la protéine spike, qui cible le récepteur 2 de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA2) – une protéine de surface cellulaire – et permet au virus de pénétrer dans les cellules. Comme la protéine spike, ces « anticorps voyous » pourraient également se lier au récepteur ECA2 et perturber la signalisation de l’ECA2, ce qui peut provoquer des conditions associées au Covid long.

« Parmi les patients vus dans mon cabinet médical, les cas les plus graves de Covid long concernent des patients vaccinés qui ont également eu des épisodes graves ou multiples d’infection par le SRAS-CoV-2 », a écrit le Dr McCullough sur X. Dans son récent article Substack, il a déclaré qu’il pensait que les symptômes du Covid long étaient dus à la rétention de la protéine spike du SRAS-CoV-2 dans les cellules et les tissus après l’infection par le SRAS-CoV-2.

Lorsque les personnes reçoivent un vaccin Covid-19 à ARNm, cela produit une « charge supplémentaire massive de protéine spike  » qui peut circuler dans le sang pendant six mois ou plus, a-t-il écrit.

En 2022, des scientifiques des National Institutes of Health (NIH) ont mené une étude observationnelle – publiée en tant que pré-publication mais jamais publiée (ndt. car non évaluée par des pairs) –  auprès de 23 personnes atteintes de Covid long. Les chercheurs ont constaté qu’une « variété de symptômes neuropathiques peut se manifester après les vaccinations contre le SRAS-CoV-2 et que, chez certains patients, il pourrait s’agir d’un processus à médiation immunitaire ».

Dans une étude publiée en février 2023 dans le Journal of Medical Virology les chercheurs ont examiné les niveaux de protéine spike et d’ARN viral circulant chez les patients hospitalisés pour Covid-19 avec et sans Covid long. Ils ont constaté que la protéine spike et l’ARN viral étaient plus susceptibles d’être présents chez les patients atteints de Covid long. Chez les patients atteints de Covid long, 30% étaient positifs pour la protéine spike et l’ARN viral, alors qu’aucun des individus sans Covid long n’était positif pour les deux.

Dans une étude publiée en 2023 dans la revue européenne des sciences médicales et pharmacologiques, les chercheurs ont analysé le sérum de 81 personnes atteintes du syndrome du Covid long et ont trouvé la protéine spike virale chez un patient après la disparition de l’infection et un test Covid-19 négatif, ainsi que la protéine spike vaccinale chez deux patients deux mois après la vaccination.

« Cette étude, en accord avec d’autres recherches publiées, démontre que la protéine spike naturelle de même que la protéine spike vaccinale peuvent encore être présentes chez les patients atteints du syndrome du Covid long, ce qui confirme l’existence d’un mécanisme possible qui entraîne la persistance de la protéine spike dans le corps humain pendant une période beaucoup plus longtemps que ne le prévoyaient les premières études », écrivent les auteurs.

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