L’assistanat ne fait pas baisser la pauvreté

Par Nicolas Lecaussin, Directeur de l'IREF
9 décembre 2022 22:04 Mis à jour: 9 décembre 2022 22:04

L’Observatoire des inégalités vient de publier le Rapport sur la pauvreté en France, édition 2022-2023. On apprend que plus de 4,8 millions de personnes sont pauvres en France en 2020.

Autrement dit, 7,6 % de la population vit sous le seuil de pauvreté fixé à 50 % du niveau de vie médian, soit 940 euros par mois pour une personne seule en comptant les prestations sociales. Le taux de pauvreté oscille depuis 20 ans entre 6,5 % et 8,5 % de la population et le nombre de personnes pauvres a augmenté de seulement 500 000 sur la période, parallèlement à la croissance de la population. La pauvreté n’explose pas. Mais elle ne baisse pas non plus depuis le milieu des années 1980.

Selon les auteurs du rapport, la moitié des pauvres ont moins de 30 ans : ce sont surtout des jeunes adultes dont les moins diplômés sont confrontés à des difficultés d’insertion dans le monde du travail de plus en plus graves. Dans la tranche des 18-29 ans, 19% sont pauvres, soit presque un sur cinq. Les immigrés sont également surreprésentés, 19 % d’entre eux sont pauvres, contre 7 % des non-immigrés.

Le rapport considère que les principales causes de la pauvreté sont le chômage et les salaires trop faibles. Il ne prend pas en compte le fait qu’il est plutôt normal d’être plus pauvre en étant jeune qu’en étant plus âgé. Ou que les immigrés (et pas seulement) pourraient préférer l’assistanat au travail car les aides perçues sont largement supérieures au salaire moyen de leur pays d’origine.

Les auteurs ignorent les rapports sur la fraude sociale en France qui estiment à 5 millions le nombre de fraudeurs. Ce sont sûrement les mêmes personnes qui sont considérées comme pauvres. Ils ne se demandent pas non plus pourquoi la pauvreté ne baisse pas depuis 35 ans alors que le PIB/hab en PPA a été multiplié 3,2 fois entre 1987 et 2021.

L’assistanat, lorsqu’il est généreux, entretient la pauvreté et dissuade les individus de chercher un emploi. Les Français le reconnaissent eux-mêmes : selon un sondage Elabe, 65% des Français estiment que « notre modèle social a trop d’effets pervers et n’encourage pas à faire des efforts ».

Article écrit par Nicolas Lecaussin, avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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