Les Nations unies ont été informées qu’elles ont « l’obligation légale » de condamner la Chine sur les prélèvements forcés d’organes

26 septembre 2019 INTERNATIONAL

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et les États membres de l’ONU ont été informés qu’ils avaient « l’obligation légale » de confronter la Chine à propos de sa pratique du prélèvement forcé d’organes sur les personnes qui pratiquent le Falun Gong.

S’adressant au Conseil à Genève le 24 septembre, l’avocat basé à Londres, Hamid Sabi, a présenté les conclusions d’un rapport publié en juin par le tribunal chinois, ou tribunal indépendant sur le prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers d’opinion en Chine.

Le tribunal, présidé par Geoffrey Nice, qui dirigeait auparavant les poursuites de l’ancien président yougoslave Slobodan Milosevic devant le Tribunal pénal international, a conclu au-delà de tout doute raisonnable : « En Chine, les prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers de conscience sont pratiqués depuis longtemps, impliquant un nombre très important de victimes. »

M. Sabi a déclaré que, compte tenu des éléments de preuve, le Conseil et les États membres de l’ONU ont désormais « l’obligation légale » de s’attaquer au « comportement criminel » de la Chine.

« Des prélèvements forcés d’organes sur des prisonniers d’opinion, comprenant les minorités religieuses et ethniques du Falun Gong et des Ouïghours, ont été commis depuis des années dans toute la Chine à une échelle importante et se poursuivent aujourd’hui. Cela implique des centaines de milliers de victimes », a expliqué M. Sabi.

Il a souligné que la conclusion du tribunal sur les crimes contre l’humanité commis par la Chine et visant les deux groupes avait été « prouvée au-delà de tout doute raisonnable ».

La source principale pour l’industrie chinoise des greffes d’organes

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique spirituelle de l’école de Bouddha, composée d’exercices de méditation et d’enseignements moraux basés sur l’authenticité, la compassion et la tolérance. Cette pratique est devenue extrêmement populaire en Chine à la fin des années 1990, avec des estimations officielles de 70 à 100 millions de personne qui le pratiquaient en Chine rien qu’en 1999.

Cependant, la popularité de cette pratique a attiré la jalousie et la colère du chef du Parti communiste chinois de l’époque, Jiang Zemin, qui estimait que les enseignements moraux du Falun Gong étaient une menace pour le régime communiste. Jiang a mobilisé les systèmes de sécurité, militaire et judiciaire de l’État pour persécuter tous ceux qui pratiquaient le Falun Gong, à partir de juillet 1999.

Depuis lors, des millions de personnes ont été soumises à la torture, à la détention, au lavage de cerveau et au travail forcé. Ces pratiquants sont également la principale source d’organes pour la vaste industrie de la transplantation du régime chinois.

« Victime pour victime et mort pour mort, prélever le cœur et les autres organes de ces personnes vivantes, inoffensives, irréprochables et pacifiques constitue l’une des pires atrocités de masse de ce siècle », a déclaré M. Sabi.

« La transplantation d’organes pour sauver des vies est un triomphe scientifique et social. Mais tuer le donneur est criminel. Les gouvernements et les organismes internationaux doivent s’acquitter de leur devoir non seulement en ce qui concerne le possible chef de génocide, mais également en ce qui concerne les crimes contre l’humanité, que le tribunal ne considère pas comme étant moins odieux. »

Geoffrey Nice, le président du tribunal, a expliqué en juin que les médecins chinois promettaient des délais extrêmement courts aux personnes à la recherche d’une greffe d’organe, ce qui n’était pas possible dans le cadre d’un système normal de don d’organes volontaire.

Il y avait également des preuves concordantes que les personnes incarcérées par le Parti communiste chinois passaient des tests médicaux pour déterminer l’état de leurs organes, selon M. Nice.

Il a ajouté que le tribunal avait également reçu des preuves directes de prélèvements forcés d’organes, notamment du témoignage d’un chirurgien à qui l’on avait demandé de procéder à de tels prélèvements d’organes.

Lors d’une autre manifestation des Nations unies le 24 septembre, Geoffrey Nice a déclaré que leurs conclusions nécessitaient une action immédiate. « L’époque de l’incertitude, où tous les organismes et institutions pouvaient dire que les arguments contre la Chine n’étaient pas prouvés, est révolue », a déclaré Geoffrey Nice, selon Reuters.

Feng Hollis, une pratiquante de Falun Gong, a été arrêtée en Chine en 2015 et a ensuite été condamnée à deux ans de travaux forcés sans procès.

Selon The Telegraph, elle a parlé de circonstances inhabituelles où elle a été « testée » médicalement tous les trois à cinq mois au cours de son incarcération.

Elle a raconté comment elle et d’autres pratiquants avaient été emmenés dans un hôpital appartenant au système de rééducation de la Chine. Elle a ensuite été soumise à une analyse de sang, à une échographie de ses reins, à un électrocardiogramme, à un test d’urine et à une radiographie pulmonaire.

Elle a appelé les Nations unies et la Transplantation Society à prendre en compte les conclusions du tribunal.