Opinion
Le côté obscur des réseaux sociaux : des personnalités et des internautes célèbrent l’assassinat de Charlie Kirk

Des habitants de l'Arizona pleurent Charlie Kirk, fondateur de Turning Point USA, lors d'une veillée de prière au Desert Horizon Park, le 10 septembre 2025, à Scottsdale, en Arizona.
Photo: Rebecca Noble/Getty Images
Après l’attentat mortel visant l’influenceur conservateur et soutien de Donald Trump, Charlie Kirk, le 10 septembre aux États‑Unis, des commentaires d’internautes proches de la gauche politique se multiplient sur les réseaux sociaux, affichant moquerie et satisfaction devant sa mort. Ces réactions se font entendre également en Europe et en Allemagne. Que révèlent-elles de la culture du débat dans les sociétés occidentales ?
Le meurtre de Charlie Kirk est considéré aux États‑Unis comme un assassinat politique, dirigé également contre le président américain Donald Trump. Ce dernier a ordonné que tous les drapeaux des bâtiments publics, y compris devant la Maison‑Blanche, soient mis en berne jusqu’à dimanche.
Relativisation d’un meurtre
Immédiatement après l’annonce de l’attentat contre Charlie Kirk, l’analyste et commentateur de MSNBC Matthew Dowd a tenu des propos relativisant l’événement, suggérant que M. Kirk aurait lui‑même attisé la haine à son encontre. Lors d’une émission en direct de la chaîne américaine, Matthew Dowd a notamment déclaré à propos des prises de position souvent acerbes de M. Kirk : « On ne peut pas dire ces mots épouvantables et ne pas s’attendre à ce que des actes épouvantables s’ensuivent. » La chaîne a ensuite, selon plusieurs médias américains, licencié M. Dowd avec effet immédiat.
La véracité de ces affirmations reste incertaine. Il est toutefois établi que la chaîne a publié sur X une déclaration de la dirigeante de MSNBC, Rebecca Kutler, dans laquelle elle explique : « Lors de notre édition spéciale sur la fusillade de Charlie Kirk, Matthew Dowd s’est exprimé de manière inappropriée, insensible et inacceptable. Nous présentons nos excuses pour ses propos, tout comme lui‑même. La violence n’a pas sa place en Amérique, ni en politique ni ailleurs. »
Outrage dans les médias allemands
Un cas comparable s’est produit en Allemagne dans la soirée de l’attentat. Le rédacteur en chef du service d’information t-online, Lars Wienand, a fait le rapprochement entre la mort de Charlie Kirk et la législation américaine sur les armes dans un message sur X, invitant les conservateurs américains à y réfléchir. Il avait joint un lien vers une intervention de Charlie Kirk où celui‑ci défendait le droit de posséder des armes.
Apparemment en raison des réactions indignées, M. Wienand a ensuite écrit sur X : « J’ai supprimé un tweet sur le meurtre bouleversant de Charlie Kirk. Il n’était pas irrespectueux ou irrévérencieux, mais prématuré. »
Un politicien de la gauche allemande : « Je ne suis pas triste une seule seconde »
D’autres détracteurs de Charlie Kirk affichent sans retenue leur joie après la mort du conservateur de 31 ans, partisan de Donald Trump. Erik Uden, membre du comité régional du parti Die Linke en Basse‑Saxe, a publié sur son compte Instagram plusieurs posts en anglais moquant la mort de M. Kirk avec cynisme. Parce que Kirk était opposé à l’avortement, M. Uden se moque en écrivant : « CLAIMS TO BE PRO LIFE – DIES » (Prétend être pro‑vie — meurt). Il affirme être entré plusieurs fois en contact avec Charlie Kirk et ajoute dans un autre post : « Je ne suis pas triste une seule seconde de sa disparition. »
Des auteurs connus de la chaîne ZDF : « Quand les fascistes meurent »
Le satiriste « El Hotzo », de son vrai nom Sebastian Hotz, surtout connu comme auteur invité de l’émission « Neo Magazin Royal » sur la chaîne ZDF, a publié sur X une photo d’un chimpanzé prénommé Charly (allusion à Charlie Kirk). Unser Charly (Notre Charlie) était une série familiale de la ZDF des années 1990. Il a accompagné l’image de la mention « Rest in Peace » (Repose en paix).
Sebastian Hotz s’était déjà fait remarquer l’année dernière avec une publication provocante. Après l’attentat contre Donald Trump pendant sa campagne électorale, il a demandé sur X ce que « le dernier bus » et Trump avaient en commun et a donné la réponse : « malheureusement raté de peu ». Il avait aussi écrit qu’il trouvait « absolument fantastique que les fascistes meurent ». Il a ensuite supprimé ces publications. En juillet dernier, il a été acquitté par le tribunal de district de Berlin-Tiergarten de l’accusation de « glorification d’un acte criminel ».
Le scénariste, réalisateur et journaliste – également de la ZDF – Mario Sixtus partage le même ton que Sebastian Hotz. Sur X, il a posté au sujet de l’assassinat de Kirk : « Quand les fascistes meurent, les démocrates ne se lamentent pas. »
Partout dans le monde, des remerciements pour l’attentat
Des réactions au meurtre de Charlie Kirk affluent sur les plateformes sociales du monde entier. Beaucoup expriment leur sympathie, font preuve de compassion, mais il est frappant de constater que beaucoup affichent leur joie non dissimulée face à l’assassinat de Kirk.
Voici deux exemples extrêmes : dans un post sur X, une femme écrit : « Merci à celui qui a tiré sur Charlie Kirk ! » accompagné de deux émojis représentant des mains qui applaudissent.
Ayan Artan, une journaliste britannique d’origine somalienne, compare Charlie Kirk à un esclavagiste en raison de sa peau blanche et se moque de ceux qui le pleurent. Ces types de commentaires recueillent souvent des « j’aime » ou des pouces levés.
Art du débat et confrontation
Dans une tribune publiée sur Euronews, le cinéaste américain David Mouriquand fait le constat que de telles contributions « reflètent les facettes les plus sombres des pires penchants de l’humanité ». Selon lui, les réactions à la mort de M. Kirk soulèvent la question suivante : « Ne pouvons-nous plus être sauvés ? » En référence aux États-Unis et à un message d’Arnold Schwarzenegger, il poursuit : « La politique dans ce pays est-elle devenue une maladie ? »
David Mouriquand estime « que la mort de l’activiste n’est pas seulement le reflet de la polarisation de l’Amérique. Elle la renforce encore davantage. »
Il observe : « Nous vivons à une époque où les appels à l’unité contre la violence politique sont étouffés par la rhétorique partisane. »
En conclusion, il suggère que « la solution la plus raisonnable, pour l’instant, pourrait être de se tenir à l’écart des réseaux sociaux, car ils nous rappellent sans cesse que chaque fois qu’une telle tragédie se produit, nous sommes apparemment incapables de mettre nos différences de côté.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Tom Goeller est journaliste, spécialiste des États-Unis et politologue. Il a travaillé comme correspondant à Washington D.C. et à Berlin, notamment pour le journal américain The Washington Times. Depuis avril 2024, il écrit entre autres pour Epoch Times. De 1995 à août 2023, il a également été officier de réserve avec le grade de lieutenant-colonel et a participé à des missions à l'étranger, notamment pendant dix mois en Irak.
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