Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie reconnaissent officiellement l’État de Palestine

Le Premier ministre britannique Keir Starmer.
Photo: Toby Melville/Pool/AFP via Getty Images
Le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont officiellement reconnu dimanche l’État de Palestine, une décision qualifiée d’« historique » par les autorités palestiniennes mais dénoncée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comme une menace pour l’existence d’Israël.
« Aujourd’hui, pour raviver l’espoir de paix et d’une solution à deux États, je déclare clairement en tant que Premier ministre de ce grand pays, que le Royaume-Uni reconnaît officiellement l’État de Palestine », a annoncé Keir Starmer dans un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux.
Le Premier ministre canadien Mark Carney a affirmé inscrire cette décision « dans le cadre d’un effort international concerté visant à préserver la possibilité d’une solution à deux États ». En Australie, le chef du gouvernement Anthony Albanese a évoqué « les aspirations légitimes et de longue date du peuple de Palestine à un État qui lui soit propre ».
L’existence d’Israël « en danger » ?
Avant même ces annonces, Benjamin Netanyahu avait promis de « lutter à l’ONU et sur tous les autres terrains contre la propagande mensongère à notre encontre et contre les appels à la création d’un État palestinien qui mettrait en danger notre existence et constituerait une récompense absurde pour le terrorisme ».
Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a proposé l’annexion « immédiate » de la Cisjordanie.
Soutien palestinien
Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué un pas vers une paix « durable ». À Londres, le chef de la mission palestinienne Husam Zomlot a qualifié cette annonce d’« historique », estimant qu’elle « corrige une injustice ».
Keir Starmer a précisé que cette reconnaissance « n’était pas une récompense envers le Hamas », soulignant que le mouvement islamiste « ne peut avoir aucun avenir, aucun rôle dans un futur gouvernement, ni aucun rôle dans la sécurité » des territoires palestiniens. Le Premier ministre britannique a également annoncé de nouvelles sanctions contre le Hamas « dans les prochaines semaines ».
Ces décisions interviennent alors qu’Israël a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée après l’attaque meurtrière de l’organisation terroriste Hamas en octobre 2023, qui avait coûté la vie à 1219 personnes côté israélien, en majorité des civils.
Divergences avec Washington
À la veille d’un sommet coprésidé par la France et l’Arabie saoudite, une dizaine d’autres pays devraient à leur tour annoncer la reconnaissance d’un État palestinien. Le Portugal doit notamment officialiser sa décision dimanche.
Ces annonces accentuent les divergences avec Washington, allié indéfectible d’Israël. Les États-Unis ont critiqué l’initiative franco-saoudienne. En visite d’État au Royaume-Uni, Donald Trump a exprimé son opposition à la décision britannique lors d’une conférence de presse commune avec Keir Starmer.
Près des trois quarts des 193 États membres de l’ONU reconnaissent déjà l’État palestinien, proclamé en 1988. Selon un sondage publié vendredi, 44 % des Britanniques soutiennent la reconnaissance décidée par leur gouvernement.
Mardi dernier, une commission d’enquête indépendante mandatée par l’ONU a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza, une accusation rejetée par les autorités israéliennes.
Avec AFP
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