Le wokisme est le déguisement qui permet aux élites de «cacher leur cupidité et leur corruption», affirme l’ancienne présidente de Levis

Par Ella Kietlinska
9 décembre 2022 23:35 Mis à jour: 9 décembre 2022 23:35

Selon Jennifer Sey, autrefois directrice de marketing et présidente de la célèbre marque de vêtements Levis & Co, le wokisme est une façade pour les élites de gauche, l’habit du justicier social qui leur permet de masquer leur niveau de cupidité et de corruption.

Après avoir dénoncé la fermeture des écoles pendant deux ans, lors de la pandémie, elle a fini par être renvoyée de son entreprise, explique‑t‑elle pour American Thought Leaders d’EpochTV.

Pour Jennifer Sey, dont les enfants étaient scolarisés dans le public, la fermeture prolongée des écoles était néfaste pour les jeunes, ce qu’elle a dénoncé dès le début de la pandémie.

Elle et son mari ont été choqués d’apprendre que, selon les statistiques de la pandémie en Italie, un des pays les plus touchés, l’âge moyen des décès liés au virus était de 80 ans.

« Personne ne prenait la peine de regarder les données réelles ou de faire preuve du bon sens général d’avant la pandémie, selon lequel on ne ferme jamais les écoles pendant plus de deux semaines. Dès le premier jour [des fermetures], mon mari et moi nous sommes dit : ‘Non, ça ne va pas. Des personnes vont en souffrir’. »

Epoch Times Photo
Vue aérienne de la cour vide de l’école primaire Frank McCoppin à San Francisco, le 18 mars 2020. (Justin Sullivan/Getty Images)

En septembre 2020, son entreprise l’avertit que son plaidoyer contre les fermetures des écoles risque d’être considéré comme une prise de parole au nom de l’entreprise. « Ce qu’ils voulaient dire par là, c’est qu’il y avait un risque que cela soit préjudiciable à la réputation de l’entreprise. »

Pendant ce temps, les personnes de son entourage professionnel commençaient à renvoyer leurs enfants en classe, car ils étaient inscrits dans des écoles privées.

« J’étais tellement en colère que ces gens osent me dire, alors qu’eux‑mêmes renvoyaient leurs enfants à l’école en présentiel : ‘Tu ne peux pas plaider pour que les enfants pauvres retournent à l’école’. »

À San Francisco, précise‑t‑elle, il était rare que des personnes de son milieu professionnel envoient leurs enfants dans le public, même dans le cas d’employés à deux ou trois échelons plus bas qu’elle dans la hiérarchie de l’entreprise.

« J’espérais qu’une petite lumière s’allumerait dans leur esprit et qu’ils verraient l’hypocrisie de la situation si j’arrivais à leur expliquer calmement et sereinement. Mais ça n’a pas marché, car quelque part l’hypocrisie est au cœur même du système ». 

« Cette attitude qu’est le wokisme, c’est comme une cape dont ils s’enveloppent, et par laquelle ils montrent qu’ils sont remplis de vertu (…). Une cape avec laquelle ils cachent leur cupidité et leur complicité, car ils cherchent à garder le meilleur pour eux‑mêmes. »

« C’est ce déguisement que met l’élite de gauche et qui lui permet de dire : ‘Je me soucie de justice sociale. Je me soucie de toutes ces causes. Je suis une bonne personne’. Si quelqu’un menace de mettre [cette hypocrisie] au grand jour, il doit être exclu. » 

Une carrière brisée pour avoir parlé librement

Au moment du nouvel an 2022, on lui apprend qu’elle n’a plus sa place au sein de l’entreprise.

« Vous ne pouvez pas devenir PDG de cette entreprise, en raison des choses que vous avez dites et que vous avez faites. Par conséquent, vous ne pouvez plus occuper votre siège actuel car la personne qui occupe ce siège est amenée à devenir le PDG de l’entreprise. Donc vous devez partir. »

Une indemnité de départ d’un million de dollars lui a été offerte, mais elle a décliné l’offre car elle ne voulait pas être soumise à la signature d’un accord de non‑divulgation.

« Cet accord de non‑divulgation exigeait que je ne parle jamais des conditions de mon renvoi. Je n’étais pas d’accord avec cette clause. »

En février, Jennifer Sey démissionne de son poste chez Levi Strauss & Co. après presque 23 ans dans l’entreprise.

Epoch Times a contacté Levi Strauss & Co. pour une demande de commentaires.

Selon Jennifer Sey, l’idéologie liberticide qui vient des universités américaines, et qui s’est propagée dans les moyennes et grandes entreprises, est « incroyablement dangereuse ».

« Si vous voulez mettre en place une culture dans laquelle la liberté d’expression n’est pas tolérée, cela devient non seulement anti‑inclusif, ce qui en soit est déjà problématique, mais je pense en fait que cela intensifie les risques de corruption et de fraude. C’est ce que nous avons vu avec Theranos, FTX et Enron. »

Theranos était une société américaine qui prétendait pouvoir réaliser des analyses de laboratoire à partir d’une seule goutte de sang. Elle a escroqué ses investisseurs à hauteur de plusieurs millions de dollars. Sa fondatrice, Elizabeth Holmes, a récemment été condamnée à 11 ans de prison.

FTX, une bourse de cryptomonnaies basée aux Bahamas, a fait faillite récemment, entraînant dans sa chute plus de 130 sociétés affiliées. Les utilisateurs de FTX sont potentiellement confrontés à des pertes cumulées de 8 milliards de dollars, et les investisseurs risquent de perdre la totalité de leur investissement.

Enron, une entreprise du secteur de l’énergie basée au Texas, qui avait monté un système de courtage par lequel elle achetait et revendait de l’électricité, a fait faillite en 2001 en raison de pratiques comptables frauduleuses et de conflits d’intérêts. En l’espace d’un an, le cours de l’action est passé d’environ 90 dollars à 26 centimes, causant des pertes de plusieurs milliards de dollars pour les investisseurs, des milliers de suppressions d’emplois, ainsi que la liquidation de plus de 2 milliards de dollars de plans de retraite.

« Il y avait des gens dans ces entreprises qui savaient ce qui se passait, mais ils sentaient qu’ils ne pouvaient pas parler. »

« Si, dans une entreprise, on ne peut pas parler de ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas, de ce qui est vrai ou de ce qui n’est pas vrai, alors on ne peut pas innover. On ne peut pas aller de l’avant si on ne peut aborder toutes ces questions et si on ne fait qu’adhérer à la propagande.”

« C’est une violation de l’esprit du premier amendement [qui protège la liberté d’expression aux États‑Unis]. »

Epoch Times Photo
Jennifer Sey (à dt.) lors de l’ouverture du magasin Levi’s Times Square à New York, le 15 novembre 2018. (Dave Kotinsky/Getty Images for Levi’s)

Le wokisme est une idéologie

Être « woke » dans les années 1940 et jusqu’au début des années 1960 voulait dire « être éveillé et attentif au fait qu’il y avait des inégalités raciales, et vouloir changer les choses. C’est admirable, je n’ai rien à redire ».

Cependant, au cours des 10 ou 15 dernières années, mais surtout ces 3 ou 5 dernières années, ces convictions ont été dénaturées et sont devenues « des idéologies qu’il est interdit de remettre en question ». C’est le cas de l’idéologie du genre, de la race ou de la positivité corporelle, explique‑t‑elle.

Elle a toujours soutenu les personnes transgenres qui travaillaient dans son équipe. « Je ne souhaite qu’aucune personne soit discriminée pour quoi que ce soit, y compris pour avoir refusé d’être vacciné ».

Mais une personne qui se demande s’il est raisonnable pour un enfant de 11 ans d’être sous bloqueurs de puberté est considérée comme une mauvaise personne, poursuit‑elle. Cette personne doit être exclue car elle va à contre‑courant de cette idéologie, alors même qu’il n’existe aucune recherche sur les impacts de ce type de traitements à moyen et long terme.

« Le wokisme est en substance devenu une religion. Le capitalisme woke n’est en fait qu’une tentative de tirer profit de cette idéologie et de la passion qu’elle suscite chez les consommateurs de la génération Z et les milléniaux. »

Un autre exemple d’idéologie qui ne peut être remise en question est le concept de « positivité corporelle », selon lequel le poids d’une personne n’a aucune incidence sur sa santé, explique‑t‑elle.

« Nous n’avions pas le droit de dire, pendant le Covid, qu’il était dangereux d’être en surpoids. Je l’ai dit, et cela a fait de moi une ‘grossophobe’. »

« Nous ne sommes pas autorisés à dire cela, car apparemment il est possible d’être ‘en bonne santé quel que soit le poids’. C’est une idéologie. Et vous devez croire dur comme fer à cette idéologie, sinon vous êtes une mauvaise personne et devez être mise à l’écart. »

Une étude montre que « l’obésité constitue un facteur d’aggravation majeur dans les risques d’insuffisances respiratoires, les admissions en unité de soins intensifs et les décès dus au Covid‑19. » L’étude, menée au printemps 2020, a été publiée par des chercheurs de l’Université de Bologne en Italie.

Il est précisé également que même les patients en situation d’obésité modérée ont 2,5 fois plus de risques de développer des insuffisances respiratoires. Quant au risque d’être admis en unité de soins intensifs, il est multiplié par 5 par rapport à des patients non obèses.

Selon les autorités médicales, les personnes obèses ont davantage de risques de développer des maladies graves et d’avoir d’autres problèmes de santé.

Le wokisme se substitue à la religion

« La plupart des gens veulent une sorte de cadre moral qui va les aider à prendre des décisions et qui va leur permettre d’avoir une bonne opinion d’eux‑mêmes et d’être des gens bien. Et dans un monde où la religion a de moins en moins de poids – et je le dis en tant que personne athée – nous cherchons ces constructions mentales et ces cadres [moraux] ailleurs. »

Selon elle, il y a encore un élan vers le religieux chez l’humain.

« Nous avons le désir de croire en quelque chose et nous voulons faire partie de quelque chose de plus grand que nous. Nous voulons avoir ce cadre qui nous dit comment prendre de bonnes décisions et être une bonne personne. Je pense que c’est ce qui motive cet élan ».

Mimi Nguyen Ly et Liam Cosgrove ont contribué à cet article.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.