L’échec de la légalisation du cannabis en Californie

Par MATTHIEU CRESON
11 février 2023 17:51 Mis à jour: 11 février 2023 18:42

En 2016, les électeurs californiens se sont prononcés par référendum en faveur de la légalisation du cannabis à des fins récréatives. (Rappelons que 21 États américains ont autorisé à ce jour la production, la vente et la consommation de cannabis à cette fin – 37 États au total l’ayant autorisé à des fins thérapeutiques.) Les partisans de la dépénalisation du cannabis avaient alors réussi à convaincre les électeurs des effets positifs que celle-ci engendrerait pour l’économie :   le marché noir était censé reculer, alors que l’emploi et les recettes fiscales devaient progresser. Or, comme le montre un récent article du Wall Street Journal, c’est tout le contraire qui s’est produit : loin d’être un succès, cette politique de légalisation de la marijuana est un échec patent.

On avait déjà pu constater en 2019 que les recettes fiscales étaient trois fois moins élevées que ce qui avait été escompté. La raison de ce faible niveau des recettes fiscales est facile à comprendre : avec un niveau de taxation cumulé de l’ordre de 35% en 2019 – un niveau plus élevé que dans des États comme l’Oregon ou le Colorado -, les acteurs du marché noir n’ont guère été incités à entrer dans le marché de la vente légale de cannabis. Ce qui ne justifie bien sûr en rien qu’il se trouve encore en Californie un important marché noir du cannabis ! Le fait que le marché noir y prolifère toujours montre en réalité à quel point l’État de Californie a échoué à y mettre un terme. Les sanctions prévues pour non-respect de la réglementation en vigueur ne semblent pas avoir été toujours appliquées, ce qui a donc logiquement conduit à l’augmentation du nombre de plantations illicites… On peut être pour ou contre la légalisation du cannabis, mais dès lors qu’un État vote sa dépénalisation, il doit se montrer extrêmement efficace pour contenir le plus possible le marché noir. À ce jour, les fournisseurs légaux de marijuana, qui doivent détenir une licence d’État pour pouvoir exercer leur activité, doivent donc faire face à la rude concurrence des fournisseurs du marché noir, lequel n’a nullement été jugulé, contrairement à ce qui avait été anticipé.

Article écrit par Matthieu Creson. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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