La France a été informée de l’émission, par la justice algérienne, « de deux mandats d’arrêts internationaux » contre l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, a annoncé mercredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
« Pendant la guerre civile des années 1990, on assassinait des écrivains »
« Nous suivons et nous suivrons l’évolution de cette situation avec attention », a ajouté Christophe Lemoine, soulignant que M. Daoud était « un auteur reconnu et respecté » et que la France était attachée à la liberté d’expression.
« Pendant la guerre civile des années 1990, on assassinait des écrivains, commente Kamel Daoud. Aujourd’hui, on les met en prison et on lance des mandats d’arrêt contre eux », a réagi Kamel Daoud sur X.
En novembre dernier, un tribunal algérien avait accepté une première plainte contre l’écrivain et son épouse psychiatre pour avoir dévoilé et utilisé l’histoire d’une patiente pour l’écriture de son roman Houris, récompensé par le Prix Goncourt 2024, récompense la plus prestigieuse de la littérature française.
Deux recours avaient alors été déposés contre M. Daoud et son épouse qui a soigné Saâda Arbane, une rescapée d’un massacre pendant la décennie noire de guerre civile en Algérie (1992-2002, 200.000 morts).

Une plainte émane de Mme Arbane qui les accuse d’avoir utilisé son histoire sans son consentement, et une autre de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme.
L’émission d’un mandat d’arrêt fait partie de la procédure d’usage selon le code de procédure pénale algérien.
« Si l’inculpé est en fuite ou s’il réside hors du territoire de la République », le juge d’instruction peut émettre un mandat d’arrêt international, selon la loi régissant ce cas de figure.
Apprenant être visé par ces mandats d’arrêt, l’écrivain a indiqué par la voix de son avocate qu’il allait les contester auprès d’Interpol.
M. Daoud a également été assigné en justice en France pour non-respect de la vie privée par Mme Arbane. Une première audience de procédure est prévue ce mercredi au tribunal judiciaire de Paris.
Des « violentes campagnes diffamatoires »
M. Daoud avait affirmé mi-décembre sur la radio France Inter que cette histoire était « publique » en Algérie mais aussi que son roman « ne raconte pas (la) vie » de Mme Arbane.
Son éditeur Gallimard avait lui dénoncé les « violentes campagnes diffamatoires orchestrées (contre l’écrivain) par certains médias proches d’un régime dont nul n’ignore la nature ».
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