Les ambassades étrangères en Chine devraient tendre la main aux prisonniers de conscience, affirme un groupe de défense des droits de l’homme

L'organisation a demandé au Conseil des droits de l'homme des Nations unies de "condamner publiquement" la persécution des pratiquants de Falun Gong par la Chine.

Par Frank Fang & Eva Fu
4 mars 2024 00:04 Mis à jour: 4 mars 2024 01:16

La Société pour les peuples menacés (STP), une organisation de défense des droits de l’homme basée en Allemagne, a soumis une déclaration écrite au Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDH) à la fin du mois dernier, avant le début de sa 55e session ordinaire, qui a débuté le 26 février et dont la clôture est programmée pour le 5 avril.

La déclaration se concentre sur la persécution des pratiquants de Falun Gong par le régime chinois, et sur les inquiétudes au sujet de cette persécution, déjà exprimées par des gouvernements – dont le Parlement européen.

L’organisation a demandé au CDH de « condamner publiquement » la persécution par la Chine des pratiquants de Falun Gong. Elle a également recommandé à l’organe des Nations unies de « demander instamment à la Chine de mettre immédiatement fin » aux persécutions contre tous les prisonniers de conscience, notamment les Tibétains et les Ouïghours, ainsi que les défenseurs chinois des droits de l’homme.

« Demander aux ambassades des États membres de l’ONU en Chine de suivre les procédures judiciaires des pratiquants de Falun Gong, des Ouïghours, des Tibétains, des chrétiens et des autres prisonniers de conscience, et de leur rendre visite dans les centres de détention ou les prisons », est une autre recommandation de la STP.

La STP a également demandé aux ambassades de participer à l’enquête sur la pratique chinoise de prélèvement forcé d’organes sur les prisonniers de conscience, pratique cautionnée par l’État.

L’organisation rappelle que le Parti communiste chinois (PCC), dès son arrivée au pouvoir en 1949, « a cherché à contrôler les pensées du peuple chinois, menant campagne sur campagne pour éradiquer la diversité idéologique ».

Compte tenu de son désir de contrôle idéologique, le PCC a commencé en juillet 1999 à cibler les pratiquants du Falun Gong en menant une « persécution systématique » destinée à éradiquer ce mouvement, a écrit la STP, même si cette pratique est « de nature spirituelle » et vise à « améliorer le caractère de l’individu plutôt qu’à préconiser des changements sociétaux ».

La STP a expliqué la nécessité pour le CDH de prendre des mesures, étant donné que les atrocités en matière de droits de l’homme dont sont victimes les pratiquants du Falun Gong « se poursuivent sans relâche » à ce jour.

« En 2023, le nombre de décès de pratiquants du Falun Gong documentés par des sources officielles du Falun Gong a dépassé les 5000, mais on pense que ce chiffre n’est que la partie émergée de l’iceberg », a écrit la STP. « Une réponse coordonnée et mondiale à la campagne de la Chine contre les pratiquants du Falun Gong s’est fait attendre depuis longtemps. »

Le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une pratique spirituelle qui encourage ses adhérents à vivre selon les principes de vérité, compassion et tolérance. À la fin des années 1990, cette pratique a connu un énorme succès en Chine, puisque, selon les estimations officielles, entre 70 et 100 millions de personnes l’ont adoptée.

Le dirigeant du PCC de l’époque, Jiang Zemin, a lancé la persécution en juillet 1999. Dès le début, il a donné un ordre que les fonctionnaires du PCC ont suivi depuis lors : « Ruinez leur réputation, ruinez-les financièrement et détruisez-les physiquement ».

Persécution

Depuis lors, le PCC a envoyé de force des centaines de milliers de pratiquants du Falun Gong dans des centres de détention, des prisons, des services psychiatriques et d’autres établissements, les soumettant au travail forcé, à la torture, au lavage de cerveau et à d’autres traitements inhumains. De nombreux pratiquants ont été victimes de prélèvements forcés d’organes, leurs organes faisant partie d’une « banque d’organes » qui permet aux hôpitaux chinois d’offrir des délais d’attente courts pour l’attribution de leurs organes aux patients.

La STP a cité un pratiquant de Falun Gong – Ding Yuande – actuellement incarcéré en Chine et a déclaré que le CDH devrait demander sa « libération immédiate et inconditionnelle ».

M. Ding, cultivateur de thé, a été arrêté avec sa femme et au moins 70 autres pratiquants du Falun Gong de la province de Shandong, dans l’est de la Chine, au mois de mai 2023. Il a été condamné à trois ans de prison en décembre dernier pour sa foi.

En janvier, le Parlement européen a adopté une résolution appelant à la « libération immédiate et inconditionnelle » de M. Ding et de tous les pratiquants du Falun Gong en Chine. La résolution invitait également l’Union européenne et ses États membres à imposer des sanctions contre les personnes qui se livrent à des abus en matière de transplantation d’organes en Chine.

« Cette résolution est d’une importance capitale car non seulement elle expose clairement les horreurs de la campagne brutale du Parti communiste chinois (PCC) contre le Falun Gong, mais elle appelle également à des mesures décisives pour enquêter sur ces atrocités et punir leurs auteurs », a déclaré Zhang Erping, porte-parole du Centre d’information sur le Falun Dafa, dans un communiqué publié le 19 janvier.

« Et elle fait tout cela en défiant la coercition politique du PCC et ses tentatives de désinformation sur le Falun Gong. »

Le fils de M. Ding, Ding Lebin, qui vit actuellement à Berlin, a déclaré à Epoch Times le 1er mars qu’il espérait que le commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Turk, et le Conseil des droits de l’homme des Nations unies s’élèveraient contre les crimes perpétrés par le PCC, suivant en cela l’exemple du Parlement européen.

« Le PCC a essayé de couvrir et de blanchir ses crimes contre l’humanité – les prélèvements forcés d’organes à grande échelle sur les pratiquants du Falun Gong – par l’intermédiaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies », a déclaré le jeune M. Ding.

« Les pays démocratiques occidentaux voient maintenant clairement que l’existence même du PCC constitue une grande menace pour l’humanité, la liberté et l’État de droit. »

Au début de l’année, plusieurs membres du CDH, dont la Chine, ont fait l’objet d’un processus d’examen par les pairs appelé « examen périodique universel ». Selon la STP, la Chine « n’a pas mentionné sa persécution du Falun Gong et a continué à blanchir ses exactions contre les Ouïghours et les Tibétains en les présentant comme des moyens légitimes de lutte contre le terrorisme ou de maintien de la stabilité politique » dans son rapport national soumis à l’examen.

Dans sa déclaration écrite, la STP indique une autre recommandation: de « condamner publiquement les abus en matière de transplantation d’organes en Chine, nommer un rapporteur spécial sur le prélèvement forcé d’organes en Chine sur des prisonniers de conscience vivants, et créer un tribunal pénal international pour le prélèvement forcé d’organes en Chine ».

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