Les autorités chinoises arrêtent une journaliste citoyenne pour avoir réalisé un reportage consacré au virus du PCC à Wuhan

Par Frank Fang
23 juin 2020 16:24 Mis à jour: 23 juin 2020 16:24

La journaliste citoyenne chinoise Zhang Zhan, qui s’est rendue à Wuhan pour faire un reportage sur l’apparition du virus du PCC*, a récemment été arrêtée et devient ainsi le quatrième journaliste citoyen connu à être réduit au silence par les autorités.

L’arrestation de Zhang Zhan a été rapportée le 20 juin par Weiquan Wang, un site web chinois consacré à l’actualité des militants des droits de l’homme. Le site indique que les autorités locales ont officiellement arrêté Mme Zhang vendredi vers 15 heures (heure locale), lorsque le bureau du procureur de Pudong, un district de Shanghai, a approuvé son arrestation sous le chef d’accusation de « s’être querellée et avoir provoqué des troubles ».

Il a ajouté que Mme Zhang était désormais détenue au centre de détention du nouveau district de Pudong. L’arrestation de Mme Zhang a également été signalée par le groupe de défense des droits de l’homme chinois (CHRD), basé aux États-Unis.

Un mois plus tôt, Zhang Zhan avait d’abord disparu. Le bureau de police de Pudong a déclaré le 15 mai qu’il avait arrêté Mme Zhang et qu’elle était détenue pour « s’être querellée et avoir provoqué des troubles », selon le CHRD.

Reporters sans frontières (RSF), organisation à but non lucratif basée à Paris, a déclaré par ailleurs que le 26 mai, elle était toujours détenue à Shanghai.

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Zhang Zhan, une résidente de Pudong, était avocate des droits de l’homme avant que les autorités locales ne lui retirent sa licence professionnelle, lorsqu’elle a participé à une pétition en 2017, qui demandait des amendements à une loi administrative locale sur les avocats.

Après son arrivée à Wuhan début février, Mme Zhang est devenue vidéo-journaliste, en publiant des reportages sur son compte WeChat, Twitter et YouTube.

Le 13 mai, Mme Zhang a mis en ligne une vidéo sur YouTube, dans laquelle elle s’exprime devant la gare de Hankou à Wuhan. Dans la vidéo, elle a critiqué le projet du gouvernement local consistant à mettre en place un test de dépistage du virus à 180 ¥ (environ 22 €) par personne. Elle a affirmé que le prix était trop élevé, car la population locale est confinée depuis des mois.

Elle a ajouté que les droits de l’homme ont été fortement bafoués pendant l’épidémie. Ils seraient probablement prêts à payer la note, en espérant prouver qu’ils sont exempts de la maladie. Afin de passer les contrôles de sécurité dans de nombreuses villes, les citoyens doivent présenter un code de santé généré par une application mobile qui prouve qu’ils ne sont pas infectés par le virus.

Elle a également dénoncé les tactiques d’intimidation adoptées par les autorités de Wuhan pour contrôler la propagation du virus, expliquant qu’il s’agissait du « chagrin du pays ».

Un jour après la publication de sa vidéo, elle a disparu.

Des groupes de défense des droits de l’homme ont exprimé leur inquiétude quant à la détention de Mme Zhang. « La Chine se dit fière de sa gestion de la pandémie Covid-19, mais semble avoir une peur mortelle à l’idée de permettre à des journalistes indépendants comme Zhang Zhan de raconter librement ce qui se passe », a déclaré Steven Butler, coordinateur du programme asiatique du CPJ, dans un communiqué.

M. Butler a ajouté : « Les autorités chinoises devraient libérer Mme Zhang immédiatement et lui permettre de poursuivre son important travail de documentation sur l’impact de la maladie. »

RSF a affirmé que l’on ne sait toujours pas où se trouvent deux citoyens journalistes, Chen Qiushi et Fang Bin, depuis qu’ils ont tous deux été arrêtés début février à Wuhan.

Un autre journaliste citoyen, Li Zehua, a refait surface fin avril après avoir publié sur YouTube une vidéo dans laquelle il disait avoir été mis en quarantaine de force. Il avait disparu pendant près de deux mois.

* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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