Les fusillades mortelles en Suède sont neuf fois plus nombreuses qu’en Norvège, Finlande et Danemark réunis

La police suédoise estime que 62.000 personnes dans le pays ont des liens avec des réseaux criminels.

Par Naveen Athrappully
1 mars 2024 05:45 Mis à jour: 1 mars 2024 08:08

Selon un ministre suédois, les fusillades mortelles en Suède sont neuf fois plus nombreuses que dans tous les pays voisins réunis, et le nombre d’attaques à l’explosif a atteint un niveau record.

La Suède a enregistré 62 fusillades mortelles en 2022, a déclaré le ministre de la Justice Gunnar Strommer lors d’une conférence de presse vendredi, selon Reuters. « En 2023, bien que le nombre de fusillades mortelles ait légèrement diminué, les chiffres préliminaires montrent que la Suède a connu neuf fois plus de fusillades mortelles que la Norvège, le Danemark et la Finlande réunis. »

Au cours de la dernière décennie, les fusillades mortelles ont plus que triplé dans ce pays de 10 millions d’habitants.

Le nombre d’attentats à l’explosif atteint aujourd’hui un niveau record, a souligné M. Strommer. « Nous parlons d’une criminalité qui menace le système, avec une forte propension à la violence, qui fait taire les témoins, menace les travailleurs sociaux, infiltre les autorités et les partis politiques, vend de la drogue, dépouille les personnes âgées et fraude nos systèmes de protection sociale. »

Selon un rapport de la police suédoise daté du 23 février, 62.000 personnes dans le pays ont des liens avec des réseaux criminels.

Le rapport ajoute que 88% des individus considérés comme des criminels actifs sont des citoyens suédois, dont 8% ont une nationalité étrangère. Onze pour cent ont une nationalité étrangère et pour le dernier pour cent, « la nationalité ne peut être déterminée en raison d’incertitudes relatives au registre de la population ».

Toutefois, les experts soulignent qu’il est difficile de déterminer les données réelles de l’implication des migrants dans les crimes. « En effet, les services de police suédois n’ont pas le droit d’enregistrer l’appartenance ethnique ou la nationalité d’un individu, et cette information ne figure pas dans les statistiques officielles de la criminalité », a écrit Gerald Posner, journaliste d’investigation et finaliste du prix Pulitzer, dans un article publié sur Substack l’année dernière.

« La politique stricte de secret sur la nationalité ou l’appartenance ethnique des personnes arrêtées et condamnées pour des crimes violents est un fait exceptionnel dans un pays qui s’enorgueillit par ailleurs de sa transparence et de sa politique d’accès progressif et ouvert aux documents. La Suède est l’un des trois pays nordiques qui rendent publiques les déclarations d’impôts des particuliers », a-t-il fait remarquer.

Un rapport publié en 2018 par la chaîne de télévision suédoise SVT indique que 58% des personnes condamnées pour viol ou tentative de viol dans le pays au cours des cinq dernières années étaient nées à l’étranger.

Un rapport publié par le Conseil national suédois pour la prévention de la criminalité en 2021 montre que la proportion de personnes enregistrées comme délinquants présumés parmi les citoyens suédois nés à l’étranger ou parmi ceux dont un ou deux parents ne sont pas originaires du pays est plus importante que celle des personnes nées de deux parents originaires du pays.

« Le fait d’être enregistré comme suspect pour un crime est 2½ fois plus fréquent chez les personnes nées à l’étranger que chez les personnes nées en Suède de deux parents nés dans le pays », indique l’étude.

« Pour les personnes nées en Suède de deux parents non autochtones, le risque relatif est de 3,2, ce qui signifie que, pour ce groupe, le risque d’être enregistré comme délinquant présumé est un peu plus de trois fois plus élevé que pour les personnes nées en Suède de deux parents autochtones. »

Les autorités reconnaissent que la Suède a connu une augmentation massive de la violence au cours des dernières années du fait de sa politique d’immigration libérale.

« Il y a eu récemment des meurtres et des explosions d’une ampleur sans précédent », a déclaré le chef de la police, Anders Thornberg, lors d’une conférence de presse l’année dernière, selon le Daily Mail. Il a précisé que les auteurs de ces actes venaient souvent de l’étranger, mais n’a pas mentionné de nationalité.

En avril 2022, la première ministre Magdalena Andersson a reconnu que la Suède n’avait pas réussi à intégrer le grand nombre d’immigrés arrivés dans le pays au cours des vingt dernières années, ce qui a conduit à la violence des gangs et à l’apparition de sociétés parallèles.

« La ségrégation a été autorisée à aller si loin que nous avons des sociétés parallèles en Suède. Nous vivons dans le même pays, mais dans des réalités complètement différentes », a-t-elle déclaré, selon Reuters.

Près d’un cinquième de la population suédoise est composé de personnes nées à l’étranger. L’immigration s’est produite lorsque les sociaux-démocrates de Mme Andersson étaient au pouvoir pendant 28 des 40 années précédentes.

Les enfants dans les réseaux criminels

Le rapport du 23 février souligne également que les jeunes font partie des réseaux criminels. « En général, les jeunes sont plus souvent impliqués dans la criminalité que les personnes plus âgées », indique le rapport.

« La courbe de criminalité par âge montre que l’activité criminelle au niveau du groupe augmente généralement au cours de l’adolescence, atteint son apogée au début de l’âge adulte, puis diminue avec l’âge. Le même schéma s’applique également aux personnes actives dans les réseaux criminels, où le point de rupture se situe dans la vingtaine. »

Près de 1700 personnes de moins de 18 ans étaient actives dans des réseaux criminels, soit 13% du total des criminels actifs. En outre, quelque 3700 personnes de moins de 18 ans avaient des liens avec des réseaux criminels, portant le nombre total d’enfants à 5400.

La hiérarchie dans ces réseaux est associée à l’âge. « Les personnes plus âgées ont davantage de rôles de contrôle et de stratégie, tandis que les plus jeunes ont des rôles d’exécution. »

« Le groupe le plus âgé est constitué de ceux qui occupent les fonctions de gestion et d’encadrement et dont l’âge moyen est de 39 ans. Le groupe le plus jeune est constitué des rôles d’exécution dans les couches inférieures, où l’âge moyen est de 22 ans. Environ un tiers d’entre eux ont moins de 18 ans. »

Dans une interview accordée à la radio suédoise, le criminologue Manne Gerell a suggéré que le nombre d’enfants et de jeunes mentionné dans le rapport pourrait être largement sous-estimé.

Le fait que 5400 enfants soient liés à des réseaux criminels « est très inquiétant », a déclaré Katharina von Sydow, présidente de l’Association de la police suédoise.

« Les enfants ont le droit d’être élevés en toute sécurité et, nous, en tant que société, nous devons nous améliorer dans la prévention et le traitement de ce qui se passe aujourd’hui. Davantage d’acteurs doivent en faire plus, il ne s’agit pas seulement d’une question de police. La société tout entière doit agir. »

Selon un communiqué de presse du Conseil national suédois pour la prévention de la criminalité, les enfants âgés de 12 à 15 ans sont recrutés dans des réseaux criminels par des jeunes souvent âgés de 15 à 20 ans.

« Le recrutement peut être rapide, parfois en moins d’une journée. Pour les réseaux criminels, ce nouveau recrutement est un moyen d’étendre les chaînes de distribution de stupéfiants dans la région. »

« Il est difficile pour un enfant de quitter un réseau criminel, mais parfois des opportunités de défection se présentent lorsque le recruteur de l’enfant quitte le pays ou se retrouve en prison et ne peut donc pas superviser l’enfant de la même manière. »

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